« L’art de mémoire » consiste à mémoriser des lieux et des images permettant à l’orateur, lors d’un discours, de se promener dans son imagination, le long des endroits ainsi mémorisés et de cueillir au passage les images lui rappelant les points de son propos.
A la Renaissance, cet outil sera utilisé par les hermétistes comme méthode pour acquérir la connaissance en cherchant à faire se refléter l’univers dans l’esprit, en utilisant les images magiques ou talismaniques comme images mnémoniques.
Au XVII siècle, certaines personnes récupérèrent la structure institutionnelle de l’initiation de métier des maçons opératifs basés sur les loges, les rituels et les méthodes secrètes de reconnaissance connues sous le nom de « mot de maçon » L’art de mémoire étant connu de la maçonnerie opérative, cette greffe aurait peu à peu transformé ces « imagines » de la construction en symboles maçonniques du temple spirituel à reconstruire ou des vertus morales à respecter.
Cette recherche des sources intellectuelles de la maçonnerie spéculative met en lumière ce moment charnière qu’est le XVII siècle pour l’histoire des représentations et pour l’histoire de la philosophie en occident.