X

L’ART DE LA GUERRE APPLIQUE AUX LOGES MACONNIQUES


Sun Tzu, qui existait il y a 2 500 ans, est l’auteur du célèbre traité militaire « L’art de la guerre ». Son leadership et ses pensées tactiques, très philosophiques et élevées au rang de manifestation artistique, restent d’actualité encore aujourd’hui.

Étonnamment, une lecture attentive de bon nombre de ses meilleures pensées les aligne avec de nombreuses pratiques ou événements au sein de notre AO. Et ces similitudes ne sont pas le fruit du hasard. La franc-maçonnerie, mélange de synarchie et de structure militariste, révèle un parallélisme entre un champ de bataille, du fait des dynamiques retrouvées.

Le franc-maçon, homme en évolution, a un caractère guerrier et conflictuel, très attaché à la défense de son espace, qu’il s’agisse de culture, d’entité de groupe, d’amitiés ou de tout autre besoin personnel.

D’un point de vue immédiat, l’homme et la structure sont responsables de ces similitudes. Existe-t-il des parallèles qui vont bien au-delà du superficiel ?

Remarque : Les pensées sélectionnées ne représentent qu’un petit ensemble de celles qui ont pu être analysées et n’ont pas été priorisées par rapport aux autres.

Pensée : Le véritable objectif de la guerre est la paix

Remarque : L’harmonie, la paix est l’un des objectifs de notre travail. Les combats peuvent servir à quelque chose. Mais cela DOIT servir un but. La tolérance sans but est tout simplement inoffensive. Le Franc-Maçon doit assumer son rôle dans la société active et dans notre AO.

Pensée : L’information est cruciale. Ne partez jamais au combat sans savoir ce qui pourrait être contre vous.

Remarque : Dans l’expérience en magasin, les événements essentiels se déroulent en dehors des sessions et du temple, et le magasin circule avec des informations. La séance n’est que le corollaire de l’expérience magasin et non l’essence du magasin lui-même.

Une application pratique de cette pensée et une bonne pratique en matière d’expérience en magasin consiste à ne jamais voter sur un sujet sans garantie de consensus.

Pensée : Un leader montre l’exemple, pas la force

Remarque : La force n’existe pas dans un endroit où les travailleurs n’ont aucune obligation de contribuer. L’obligation est morale et le leadership ne peut jamais être imposé par la force, mais par la raison. Cela doit être inspiré par un objectif ou une vision. Un bon exemple est V:.M:. étant le maillon le plus faible de toute une structure qui, bien qu’obéissante, n’a aucune obligation.

Pensée : Traitez vos hommes comme des fils et ils vous suivront dans les vallées les plus sombres. Traitez-les comme de chers enfants et ils vous défendront par leur propre mort.

Remarque : Il ne peut pas y avoir d’enfants ou d’enfants bien-aimés dans le magasin. Le défi pour ses officiers est l’abstraction totale et le traitement égal de chacun, comme s’il s’agissait d’une structure militaire. Les relations personnelles restent en dehors du fonctionnement du magasin. Les relations personnelles se créent dans le magasin, mais il faut rester en dehors.

Pensée : Le combattant intelligent examine l’effet combiné de l’énergie et n’a pas besoin d’autant d’individus. D’où sa capacité à choisir les bons hommes et à utiliser la même énergie combinée.

Remarque : Un magasin a une structure de pouvoir formelle et une structure informelle. La structure informelle fonctionne en réseau, comme s’il s’agissait d’un réseau nerveux. Chaque loge dispose d’un ensemble d’ouvriers agrégateurs qui doivent être présents de manière stratifiée dans toutes les générations de la loge, y compris les colonnes nord et sud. Le véritable pouvoir et le fonctionnement du magasin résident dans la structure informelle et les éléments de concentration.

Le présent et l’avenir du magasin sont assurés par une solide structure de pouvoir informel à tous les niveaux.

Pensée : Étudiez attentivement le bien-être de vos hommes, ne les surchargez pas. Concentrez votre énergie et accumulez votre force. Gardez votre armée continuellement en mouvement, élaborez des plans insondables.

Remarque : Une loge vit d’éléments essentiels : l’amitié, l’exécution du rituel et le contenu. L’amitié assure la concentration de l’énergie, le rituel et l’évolution organique naturelle du magasin assure le mouvement. Le contenu et une vision assurent un objectif, matérialisé dans des plans insondables.

Il ne peut pas y avoir de zone de confort : chaque travailleur doit se rendre à une séance en se sentant nerveux face à l’inconfort de quelque chose qui va se produire et qu’il ne peut pas contrôler. Chaque travailleur doit être constamment remis en question, sinon il risque de perdre son objectif.

Pensée : Lorsque des soldats ordinaires sont trop forts et que leurs officiers supérieurs sont trop faibles, le résultat est l’insubordination.

Remarque : La création de dynamiques et de nouveaux magasins découle d’un leadership faible. Ceux qui sont heureux ne changent pas. Celui qui reconnaît le leadership le suit.

Identifier les capacités de leadership est « LE » défi mortel pour chaque magasin. Tous les travailleurs ne peuvent ou ne doivent pas assumer des rôles de leadership. Le leadership n’est pas un travail quotidien. L’ancienneté et l’amitié ne comptent pas. Les mauvaises raisons provoquent des fractures dans le groupe égrégore.

Pensée : Parmi les cinq éléments, aucun n’est prédominant. Parmi les quatre saisons, aucune ne dure éternellement. Les journées sont longues, certaines sont courtes. La Lune croît et décroît. Les temps de guerre sont aussi comme ça.

Remarque : Il est intéressant de noter que Sun Tzu reconnaît l’existence de rythmes et de flux dans la dynamique de groupe. Il s’agit d’un concept profondément hermétique que nous avons évoqué à plusieurs reprises. Le magasin a du rythme, le magasin a des fréquences harmoniques. Les chefs d’orchestre doivent maîtriser l’harmonie, les sons, mais aussi la physique. Il y a un sommet de tension et un autre de résolution.

Soyons très attentifs au rythme.

Pensée : La vraie méthode consiste à utiliser les avares et les imbéciles, les sages et les courageux, et à donner à chacun la responsabilité appropriée.

Remarque : Les relations entre les magasins sont adaptatives. Nous ajustons notre comportement de manière convergente avec II :. C’est la véritable essence de la tolérance maçonnique.

Pensée : N’attaquez pas quelqu’un simplement parce que vous êtes blessé. Un général ne doit pas mettre ses troupes sur le terrain uniquement pour satisfaire sa propre splendeur.

Remarque : Tous les maçons de loge sont des généraux. Personne ne devrait acheter des batailles sans conséquence pour son propre ego. Ce qui est en jeu va bien au-delà de l’ego lui-même.

Pensée : Un bon commandant est bienveillant et indifférent à la gloire

Remarque : Mon II :. Ils me reconnaissent comme tel. Nous l’avons entendu des milliers de fois. La renommée n’est pas la reconnaissance.

Celui qui s’élève sera humilié, et celui qui s’humilie sera exalté. Le centre de notre travail doit être l’altruisme et l’invisibilité comme objectif.

Pensée : Pour chaque victoire, nous subissons une défaite.

Note : Toutes les victoires en Franc-Maçonnerie ont leur prix, leur coût d’opportunité. Toutes les actions doivent être réfléchies et pesées. Les francs-maçons expérimentés portent sur leur corps les cicatrices de leur parcours et de leur apprentissage.

Pensée : L’eau choisit son itinéraire en fonction du terrain qu’elle traverse. Le guerrier recherche la victoire en fonction de l’ennemi qu’il affronte.

Remarque : un vrai franc-maçon n’a que la certitude que l’eau coule sur le chemin de moindre résistance. Un guerrier est un architecte et un artiste. En supprimant le conflit, l’architecte et l’artiste l’emportent.

Ce qui apparaît à première vue comme un traité militaire est avant tout une référence de valeurs, de morale et d’humanité, avec un message suprême dont la profonde identité maçonnique ne fait aucun doute :

« La première bataille que nous devons mener est contre nous-mêmes. »

Marco R:., M:. M:. – UN:. L:. Voltaire nº 159, O:. Lisbonne (GLLP/GLRP)

A.S.: