Il s’agit d’un article paru dans l’éditorial « L’Union : Champagne-Ardennes-Picardie » suite au numéro spécial de l’Express consacré aux francs-maçons de l’Aisne.
Entretien avec le vénérable maître de la loge du Mont-Laonnois (loge laonnoise du Grand Orient de France)…
L’HEBDOMADAIRE L’Express vient de publier un supplément sur les francs-maçons dans l’Aisne. On y explique que le département est une terre franc-maçonne de longue date. Il y est encore indiqué que la loge du Mont-Laonnois (loge laonnoise du Grand Orient de France) serait la plaque tournante dans l’Aisne de la franc-maçonnerie. Ce qui est sûr, comme nous l’a précisé son vénérable maître, il s’agit de la plus ancienne puisque née en 1814.Paul Doumer, président de la République, y fut un membre actif. Aujourd’hui, on y trouve notamment Yves Daudigny, président du conseil général ; Alain Reuter, vice-président du conseil régional ; Philippe Mignot, directeur de cabinet d’Yves Daudigny… Beaucoup de politiques donc, ce qui viendrait corroborer l’opinion répandue sur le pouvoir des francs-maçons. « Des gens qui deviennent francs-maçons pour obtenir des cartes de visite ou se faire un réseau, cela existe évidemment, mais cela ne représente pas la majorité des frères. Des réseaux, il y en a partout de toute façon. Les francs-maçons sont enclins à aider les autres, que ce soit des personnes extérieures ou pas. Quant aux hommes politiques cités, beaucoup se mettent en disponibilité de la franc-maçonnerie pour éviter justement toute influence », assure le vénérable maître. Evidemment, tout le monde n’est pas de cet avis. Et le député René Dosière voit un complot maçonnique dans la tentative du PS local de l’éliminer en 2007, lors des législatives. En attendant, le vénérable maître ne comprend pas ceux qui font de la publicité à outrance de leur franc-maçonnerie. Et il estime que cela peut être préjudiciable pour certaines personnes que leur franc-maçonnerie soit dévoilée, « surtout quand elles ne sont pas en fin de carrière professionnelle car la franc-maçonnerie n’est pas toujours bien vue. C’est pourquoi du reste, je trouve dommage qu’on ait publié des noms sans demander l’autorisation aux personnes. » Autre sujet de désaccord, la loge des frères du Mont-Laonnois serait à l’origine d’autres loges dans le département pour des raisons de rivalité selon le magazine. « C’est ridicule. Lorsqu’une loge comme la nôtre atteint les 90 membres, les choses se font naturellement, avec des regroupements par secteur pour des raisons géographiques. » Aujourd’hui, la loge comprend encore une bonne soixante de membres, sans compter la loge « Dans l’intérêt des frères ». La ville abrite aussi une loge de la Grande loge nationale française ainsi qu’une loge de la Grande loge féminine de France, qui compte une cinquantaine de sœurs, à l’heure où le Grand Orient de France a décidé d’accepter les femmes. « Cela ne me pose pas de problème. Les avis sont partagés au sein du Grand Orient de France. Je pense que c’est une question de générations et que les jeunes sont un peu plus ouverts. A Laon, nous avons toujours eu des bons rapports avec la loge féminine », conclut le vénérable maître.
Yann LE BLÉVEC
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