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L’ALLÉGEANCE DES FRANCS-MAÇONS


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

Chronique 388

1848 – L’allégeance des francs-maçons

Le 6 mars, une délégation du Grand Orient de France s’est rendue à l’Hôtel de Ville de Paris faire allégeance au gouver­nement provisoire ; et a été reçue par le frère Adolphe Crémieux. Le 10, c’est au tour de la Grande Loge Nationale de France d’envoyer une délégation, revêtue de ses décors maçonniques, saluer la nouvelle autorité. Celle-ci est con­duite par le frère Jules Barbier (1825-1901). 

« Citoyens, clame le frère Barbier, notre modeste bannière est celle de l’union, de la sympathie entre tous les Français comme entre tous les peuples. C’est à ce titre que nous venons l’offrir au Gouver­ne­ment provisoire. » 

Membre du gouvernement provisoire, Alphonse de Lamartine (1790-1869) tient alors ces propos qui passeront à la postérité : 

« Je n’ai pas l’honneur de savoir la langue particulière que vous parlez. Je ne suis pas franc-maçon, je n’ai jamais eu dans ma vie l’occasion d’être affilié à aucune loge. 

« Je vous parlerai donc pour ainsi dire une langue étrangère en vous remerciant. 

« Cependant j’en sais assez de l’Histoire de la Franc-Maçonnerie, pour être convaincu que c’est du fond de vos loges que sont émanés d’abord dans l’ombre, puis dans le demi-jour et enfin en pleine lumière, les sentiments qui ont fini par faire la sublime explosion dont nous avons été témoins en 1790, et dont le peuple de Paris vient de donner au monde la seconde et j’espère la dernière représentation il y a peu de jours. »

Le 11 mars, les membres de la « Grande Famille Écossaise » sont invités à se réunir place de la Bourse pour se rendre en cortège au siège du gouvernement. Il s’agit de « saluer l’ère de la liberté par une manifestation sympathique ».

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En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: