Le poème Regius, pierre angulaire de la tradition maçonnique, révèle la naissance de la franc-maçonnerie dans son deuxième paragraphe. Les grands seigneurs et les grandes dames, à la recherche d’un avenir pour leurs enfants, se tournaient vers des clercs érudits pour obtenir des conseils. Les commis proposèrent une solution : un métier alliant les compétences de la maçonnerie en pierre aux principes de la géométrie. Cette fusion fournirait de la subsistance, un fondement moral et un but aux générations à venir, forgeant un héritage qui façonne la maçonnerie jusqu’à aujourd’hui. Le passage raconte une histoire de transformation, où l’union des arts opératoires et spéculatifs a donné naissance à une tradition qui continue d’inspirer et de guider les maçons.

Le passage en question se lit comme suit :

 » Et prions-les, pour l’amour de notre Seigneur, / Pour que nos enfants aient du travail à faire, / Afin qu’ils puissent ainsi gagner leur vie, / À la fois bien et honnêtement en sécurité. / En ce temps-là, grâce à une bonne géométrie, / Cet honnête métier de bonne maçonnerie / A été ordonné et fait de cette manière, / Contrefait par ces clercs ensemble / Lors de ces prières seigneuriales, ils ont contrefait la géométrie, / Et lui ont donné le nom de maçonnerie, / Pour le métier le plus honnête de tous ; les enfants y sont tombés, / Pour apprendre de lui le métier de géométrie, / Qu’il a rempli avec curiosité ; « 

Que signifie le terme « Y-cownterfetyd » dans ce contexte ? En moyen anglais, « counterfeten » signifiait « façonner, concevoir ou inventer », plutôt que suggérer une contrefaçon ou une tromperie. Ce contexte historique met en évidence l’idée selon laquelle les ouvriers ont intentionnellement créé le métier de maçonnerie en intégrant des principes géométriques à des compétences opérationnelles.

Les commis reconnaissaient que la maçonnerie, guidée par la géométrie, pouvait fournir des compétences pratiques et un cadre moral. En apprenant à façonner la pierre avec précision et à construire des structures incarnant l’ingéniosité humaine et l’ordre divin, les enfants nobles gagneraient leur vie et absorberaient les vérités philosophiques guidant la main, l’esprit et l’esprit.

Ainsi, le passage illustre comment les employés ont conçu un métier qui façonnerait à la fois le monde physique et le caractère de ceux qui le pratiquaient.

Le premier paragraphe du poème Regius fournit un contexte essentiel pour comprendre les motivations derrière la création de ce nouveau métier. Il parle de grands seigneurs et de grandes dames qui, malgré leur noble statut, manquaient de ressources suffisantes pour subvenir aux besoins de leurs nombreux enfants. Face à ce défi, ils ont convoqué un conseil pour élaborer un plan qui garantirait que leurs enfants puissent mener une vie prospère et honorable.

En réponse à ce besoin, les savants clercs ont proposé une solution qui aurait des conséquences considérables. En enseignant à leurs nobles descendants les compétences de la maçonnerie de pierre et la sagesse de la géométrie, ils cherchaient à établir un héritage de prospérité et d’honneur. Cette décision a déclenché la création d’un métier qui fournirait non seulement un moyen de subsistance mais également une base pour la croissance morale et intellectuelle.

Le poème Regius présente un récit puissant de transformation et de but, avec l’alchimie de la maçonnerie en pierre et de la géométrie servant de métaphore pour le raffinement du potentiel humain. Tout comme une pierre de taille brute est transformée en un cube parfait grâce à l’application d’outils et de principes maçonniques, les enfants nobles deviendraient des individus de caractère et de compétences, capables de construire à la fois des structures physiques et des vies pleines de sens et de but.

La synthèse de la maçonnerie opérative et de la géométrie spéculative, telle que décrite dans le Poème Regius, a jeté les bases de l’héritage durable de la franc-maçonnerie. En combinant les compétences pratiques du tailleur de pierre avec les connaissances philosophiques de la géométrie, les savants employés ont créé un métier qui transcenderait ses origines matérielles et deviendrait un véhicule de croissance morale et spirituelle.

Ce processus de transformation peut être comparé à l’art de l’alchimie, dans lequel les métaux communs sont transmués en or par une combinaison de moyens physiques et mystiques. Dans le cas de la franc-maçonnerie, les matériaux de base qu’est la pierre et les techniques pratiques de la maçonnerie sont élevés et imprégnés d’une signification plus profonde grâce à leur association avec des principes géométriques et des vérités philosophiques.

Le Poème Regius présente ainsi la franc-maçonnerie comme un métier qui opère à plusieurs niveaux, fournissant à ses praticiens à la fois les moyens de gagner leur vie et les outils nécessaires pour construire une vie intègre et déterminée. En s’engageant dans les symboles et les enseignements de l’Artisanat, les maçons participent à une tradition séculaire d’amélioration personnelle et de raffinement moral, guidés par la sagesse de ces anciens employés qui ont été les premiers à concevoir ce noble art.

Le deuxième paragraphe du poème Regius offre un aperçu des origines de la franc-maçonnerie, révélant la profonde alchimie qui a forgé l’artisanat. En explorant le contexte historique et les implications symboliques du passage, nous acquérons une appréciation plus profonde du pouvoir transformateur de l’union de la maçonnerie opératoire avec la géométrie spéculative. Alors que les maçons perpétuent cet héritage, ils doivent s’efforcer d’incarner les valeurs et la sagesse au cœur de l’artisanat, en utilisant les outils du maçon pour façonner leur propre vie et en partageant la lumière de la maçonnerie avec tous ceux qui recherchent la vérité, la moralité et fraternité.