On dit aux francs-maçons qu’ils doivent laisser les métaux à la porte du Temple.
Cette expression ne doit évidemment pas être prise dans son sens littéral. Cela n’a évidemment aucun sens d’exiger d’un ouvrier qu’il enlève tout ce qui est métallique pour accéder au Temple. D’autant plus que la franc-maçonnerie d’aujourd’hui est l’héritière spéculative des organisations de bâtisseurs de pierre, qui utilisaient et utilisent encore des outils métalliques pour travailler la pierre. Admettons donc que cette expression ne s’applique pas littéralement – sauf dans une circonstance que je ne veux pas évoquer ici.
Les francs-maçons désignent souvent les moyens monétaires comme des « métaux ». La phrase susmentionnée signifie-t-elle que les francs-maçons doivent entrer dans leur lieu de réunion sans emporter d’argent avec eux ? C’est plus proche, mais pas encore ! C’est-à-dire dans la franc-maçonnerie européenne, au contraire, les francs-maçons doivent veiller à emporter de l’argent avec eux à l’intérieur du lieu où aura lieu leur réunion, car, à un moment donné, circulera la malle de la veuve, dans laquelle chaque ouvrier devra déposez de l’argent, selon vos possibilités, destiné à la charité. D’ailleurs : si nécessaire, lorsqu’il met la main sur le Journal de la Veuve (qui est normalement un sac), l’ouvrier peut, au lieu de l’y mettre, ENLEVER de l’argent, atténuant ainsi sa difficulté, sans même que les autres s’en aperçoivent. situation. Mais il est vrai aussi que l’argent, étant, dans l’organisation sociale actuelle, un moyen indispensable, est considéré comme un mal nécessaire. De nombreuses actions répréhensibles sont dues à l’avidité pour l’argent. L’argent est donc considéré comme quelque chose de nécessaire, mais impur. En Loge, les francs-maçons portent des gants blancs, qui ne doivent pas être souillés lors de la manipulation de l’argent. Ainsi, lorsqu’ils déposent leur paiement dans le Journal de la Veuve, les francs-maçons le font en enlevant le gant de la main qui manipulera l’argent. L’argent impur, mais nécessaire, entre dans l’espace du Magasin.
À quels métaux l’expression fait-elle référence ? Cela signifie que les francs-maçons ne doivent pas introduire dans la Loge des conduites, des conflits, des intérêts, des compétitions, des comportements à caractère profane. À Loja, rien de tout cela n’arrive. L’espace de la Loge – et je ne parle pas seulement de l’espace physique, mais aussi et essentiellement de la dimension spirituelle – ne doit pas être souillé d’imperfections de nature profane. Pour que le Franc-Maçon puisse sereinement, avec l’aide de ses Frères, travailler à son perfectionnement, il doit s’insérer dans un environnement exempt de la pollution des imperfections du quotidien. L’intérieur du Temple doit donc être exempt de métaux, c’est-à-dire de tout ce qui est négatif, imparfait, inhérent aux faiblesses humaines.
Les soucis quotidiens sont à la porte du Temple. Colères, désaccords, mauvaises humeurs, rivalités sont laissées à la porte du Temple.
Cette phrase vise à marquer clairement la différence entre l’espace profane et l’espace maçonnique. En cela sont valorisés la coopération, le travail, l’aide, le progrès, la Raison, la Liberté, l’Égalité, la Fraternité, la Sagesse, la Force, la Beauté, l’étude, l’illumination mutuelle. Tout le reste, tout ce qui nuit au travail de perfectionnement mutuel des Maçons, est du métal, qui doit rester à la porte du Temple.
Rui Bandeira
Publié sur le blog « A Starting Stone » le 21 juillet 2008