La salle des Synodes a accueilli vendredi une conférence d’Yvette Ramon. Grand Commandeur de la Fédération française du Droit Humain, membre de la franc-maçonnerie depuis 35 ans, elle s’est attachée à couper court à nombre d’idées reçues.
Vous voulez du sensationnel ? Du mystère ? Des énigmes ? Dans ce cas, la déception guette. Vendredi, aux Synodes, Yvette Ramon avait décidé de « dissiper les fantasmes et les préjugés à la vie dure » gravitant autour de la franc-maçonnerie. Venue de Champagne, l’intervenante connaît bien son sujet : elle est Grand Commandeur du Droit Humain, l’une des plus importantes fédérations de l’Ordre Maçonnique. En trente-cinq ans, Yvette Ramon a ainsi gravi les principaux paliers de l’organisation. Elle ne se contente donc pas de côtoyer
la franc-maçonnerie de l’intérieur : elle contribue pleinement à la vie de l’Ordre.
Une vie qui diffère, insiste-t-elle, des gros titres fleurissant de temps à autres à la une de certains médias. « Soyons clairs : la franc-maçonnerie n’est pas une église, ni une secte, ni une communauté mystique, ni un club, ni une section politique ou syndicale, ni un groupement d’intérêt ou de copains ». De même, Yvette Ramon écarte d’un revers de main le terme « révélation ». « Il n’y en a pas en franc-maçonnerie », tranche-t-elle tout net. Pour autant, l’intéressée le reconnaît volontiers : « Ce n’est pas une association comme les autres. Cette société a en effet vocation à faire passer les postulants d’un stade à un autre. Son ambition est d’amener des êtres humains éparpillés au statut « d’homme debout ». Etre initié, c’est progresser petit à petit, grâce à une méthode et à un travail personnel, sur un chemin i ntérieur menant chacun à son accomplissement et à une meilleure compréhension de la nature humaine. » Il s’agirait donc moins de découvrir de grandes vérités que de se découvrir soi-même, pour mieux appréhender ensuite son prochain. C’est d’ailleurs toute la finalité des réunions organisées deux fois par mois « à l’abri du bruit du monde », comme le dit Yvette Ramon. « Mais attention, ce n’est pas un plateau télé ! Ces rencontres obéissent à un rituel avec, notamment, un ordre de passage bien défini. Celui qui parle n’est pas interrompu : il a la parole jusqu’au bout de sa pensée ». Aujourd’hui encore, cette liberté fait le ciment des francs-maçons : « Je ne connais pas d’autres endroits où des hommes de toutes origines, de toutes confessions, de toutes classes sociales et de tous bords politiques débâtent dans le calme de philosophie, de société ou de vision du monde. » Et si c’était ça, la vraie force de la franc-Maçonnerie ?