La Stricte Observance Templière passait au siècle dernier pour une organisation maçonnique pratiquant l’occultisme et l’exécration de la papauté. D’où, les anathèmes lancés contre elle.
Pourtant, ses textes originaux ne contiennent aucune allusion aux savoirs occultes, sinon pour les marginaliser et contester ceux qui cherchaient à les promouvoir. De même, ses membres se déclaraient chrétiens et respectueux des hiérarchies ecclésiastiques.
La Stricte Observance Templière : une élite européenne au siècle des Lumières
de André KERVELLA (Editions Numérilivre – Novembre 2023 – 378 pages)
Son histoire comprend deux périodes.
La première est marquée par la politique. Elle se caractérise par la volonté de ses fondateurs d’enclencher parmi les élites européennes un mouvement d’opinion favorable aux Britanniques chassés de chez eux par la Révolution orangiste de 1689, et réfugiés sur le continent avec l’espoir longtemps entretenu d’une restauration triomphale.
La seconde est marquée par l’éthique. Jusqu’aux années 1740 plusieurs tentatives militaires de restauration sont sanctionnées par des échecs. Alors, les mobiles politiques sont oubliés pour accorder la primauté voire l’exclusivité aux idéaux chevaleresques. En s’inspirant de l’ancien Ordre médiéval, la Stricte Observance propose de développer en chacun de ses membres un ensemble de qualités personnelles analogues à celles attribuées autrefois aux preux en route vers Jérusalem.