MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 168
1751 – La Stricte Observance Templière
Constitution, en 1751 en Saxe, d’un ordre nouveau, dit de la Stricte Observance Templière (SOT), ordre maçonnique à caractère néo-templier, sous l’impulsion du baron Carl Gotthelf de Hund et d’Altengrotkau (1722-1776), qui prétend avoir été initié, quelques années plus tôt, à Paris par Lord Kilmarnock, grand maître des maçons d’Écosse ; ceci, en présence d’un « chevalier à plumet rouge », qu’il pense n’avoir été que le prince Charles Édouard Stuart lui-même.
Le baron de Hund – qui n’est en fait que « seigneur » (Freiherr) – aurait reçu, de mystérieux Supérieurs inconnus, la mission de réformer la Maçonnerie allemande ; son intention restera donc, tout au long de sa vie, de reconstituer l’Ordre du Temple, supprimé par le pape Clément V en 1314 à l’instigation de Philippe le Bel. La Stricte Observance Templière donnera finalement naissance à un Régime réformé ou écossais rectifié, avant de tomber en tant que telle dans l’oubli.
Hund érige une Loge des Trois Colonnes ainsi qu’un chapitre lui permettant d’exercer son autorité sur la VIIe province du « Temple rétabli ». Il écrit les rituels de l’Ordre templier en gestation qui comportera trois grades symboliques, un grade d’Écossais vert, un grade de Novice et un grade de Chevalier du Temple. Pour accéder au grade supérieur de l’Ordre, il sera nécessaire d’appartenir à la noblesse.
Sous la direction du baron de Hund, et grâce à son soutien financier, la Stricte Observance connaîtra bientôt un essor surprenant dans tous les pays de l’Empire germanique. Le convent de Kohlo marquera en 1772 son apogée et dans le même temps les prémices de sa chute.
D’éminents personnages de l’Empire s’honoreront alors d’en faire partie, dont Ferdinand, duc de Brunswick-Lunebourg (1721-1792).
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© Guy Chassagnard – Auteur de :
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- –Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- –Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016).
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