Voici la contribution de Vabadus à notre nouvelle rubrique « loge libre et insoumise »
LA SPIRITUALITÉ ÉCOSSAISE EST-ELLE DÉISTE OU THÉISTE ?
Il est annoncé une conférence donnée par un passé Grand Maître de la GLDF, sous les auspices de la Loge Victor Hugo et ayant pour titre :
« La Spiritualité sans Dieu… » – Pas ça ! Pas ce conférencier !
Vu de Puteaux traiter « La Spiritualité sans Dieu » après que le Grand Commandeur du Scdf ait décrèté que le REEA est « déiste » est une « énorme farce ». C’est comme si Joseph Bouglione avait annoncé :
« Une soirée au Cirque sans les clowns… ».
Dans un support « Connaître la GLDF » l’obédience se définissait ainsi en 2017 : « La Grande Loge de France, héritière de trois siècles d’histoire et de culture, est la plus ancienne obédience française. La démarche initiatique exceptionnelle qu’elle propose s’appuie particulièrement sur un Humanisme éclairé par une Spiritualité dynamique dite. Spiritualité Écossaise en raison de ses origines … ».
La bonne interrogation pour cette obédience est donc la suivante :
« La Spiritualité Écossaise offerte par la GLDF est-elle une religion de substitution ? ». Nous reprenons ici cette sempiternelle question posée à propos de la FM. Cela nous permet en fait, de mieux éclairer le questionnement portant sur les fondamentaux de la GLDF et cela à la lumière des données de contexte de 2018. Si la réponse était positive une seconde question surviendrait : « Cette spiritualité écossaise est-elle déiste ou théiste ? »
LA FM EST-ELLE UNE RELIGION DE SUBSTITUTION ?
En mai 2013 nous avons conçu et diffusé une « Analyse critique des relations entre le champ maçonnique et le champ religieux » qui avait pour but de montrer la dérive religieuse à des membres de la GLDF.
Dans ce texte nous abordions la question de la présence du champ religieux en Franc-Maçonnerie. La notion de champ est à retenir dans l’acceptation sociologique comme Bourdieu l’a employée dans ses études. Ainsi on peut admettre que le fait religieux n’est pas dévolu exclusivement aux institutions confessionnelles établies et reconnues. Le champ religieux s’étend à tout organisme utilisant un « langage » symbolique porteur de croyances. Ce langage se trouve dans l’interprétation des mythes, des légendes afin d’y trouver du sens axé vers la transcendance Il se trouve dans les rituels et cérémonies. C’est donc un ensemble des mots à valeur symbolique qui peut composer un paradigme religieux. Dans ces conditions il peut être observé que des organisations « croyantes » de natures très différentes peuvent posséder des structures et des éléments communs comme par exemple les religions monothéistes et les sectes ou certaines obédiences maçonniques que nous avons l’habitude de qualifier de « pieuses ». Sous cet angle on peut examiner le contenu d’un article diffusé le 27 avril 2011 par l’Express, où, à la question de savoir si la FM est une religion de substitution Roger Dachez répond clairement « OUI »
OUI et cela dès son lancement en France au XVIIème siècle :
« La franc-maçonnerie va offrir, avec ses mystères, ses symboles, ses emblèmes, ses hiéroglyphes, ses légendes et ses personnages mythiques empruntés à la Bible, un monde rêvé, parallèle, qui permet une évasion vers des thèmes plus ou moins ésotériques. La classe bourgeoise devient majoritaire dans toutes les loges, puisque les aristocrates, nombreux au départ, vont vite s’en aller. La bourgeoisie trouve là le moyen de proclamer des valeurs et un débouché spirituel, une religion de substitution. «
OUI en ce siècle :
« A l’insu de beaucoup de frères, la franc-maçonnerie est une religion de substitution. Depuis trente ou quarante ans, la majorité des nouveaux viennent pour voir plus clair en eux-mêmes, chercher un sens, mais aussi revenir à un rituel de plus en plus conforme à celui du XVIIIe siècle».
Mais une religion de substitution est-ce un ensemble d’invariants intemporels, dogme, liturgie, rituels, contenus dans un logiciel idéologique ? Si l’on se réfère à certains doctes religieux chrétiens il y a bien une structure porteuse comme le montre le Père Jérôme ROUSSEL-LACORDAIRE l à l’Académie des Sciences Morales et Politiques de Paris en décembre 2015 dans une conférence intitulée :
« LA FRANC-MAÇONNERIE EST-ELLE UNE RELIGION ?
Mais si ces éléments structurant la FM la rendent similaire à une religion le conférencier note « qu’une religion de substitution n’est pas tout à fait une religion, de même que la saccharine n’est pas du sucre. »
En fait si la FM a un culte il est contenu dans le RITE d’où l’analyse qui suit : « que se passe-t-il dans le rite maçonnique et qui en est le destinataire ? Que se passe-t-il ? Les anglicans et les évêques allemands y voient du pélagianisme, et les seconds indiquent à ce propos une concurrence entre l’initiation maçonnique et les sacrements ecclésiastiques, les deux visant au perfectionnement et à l’accomplissement de la personne, mais la première, supposément, à la seule force du poignet, et les seconds par l’action de la grâce. C’est là où notre question — que se passe-t-il dans le rite maçonnique ? — se transforme en : qu’est ce qui agit dans le rite maçonnique, dans la mesure où ladite transformation initiatique serait effective ? Les réponses sont nombreuses chez les maçons : autoperfectionnement, Grand Architecte (quel que soit ce que l’on met là dessous), égrégore, etc. De là, selon la réponse donnée, notre question se transforme encore : qui est le destinataire ou l’interlocuteur ultime du rite ? En effet, si l’on attend de quelque transcendance la réalisation de ce qu’appelle le rite, alors c’est que ce dernier s’adresse à cette transcendance et qu’il pourrait bien en être le culte et, de là, la franc-maçonnerie, une religion. Mais, à cela, il ne m’appartient pas de répondre — seuls les maçons le pourraient… Et encore, sans doute ne seraient-ils pas tous d’accord ».
En fait, de façon subtile l’auteur renvoie la question chez le maçon avec une interrogation fondamentale sur sa recherche de transcendance.
https://www.asmp.fr/travaux/communications/2015_12_07_ROUSSEL_LACORDAIRE.htm
Le pasteur F. Varak a rédigé un article sur le caractère religieux de la FM dans la revue Réformée – La revue de théologie de la Faculté Jean Calvin. Il affirme ceci : « On ne peut échapper au caractère religieux de la franc-maçonnerie! » car « Les actes rituels sont plus présents que dans bon nombre de religions! La sacralisation des lieux de rencontre, même temporelle, témoigne d’une spiritualité religieuse. La notion du Grand Architecte de l’Univers reflète une approche du divin. Les enseignements ésotériques veillent à conduire le participant vers cet Être supérieur ».
En guise de conclusion il lui « semble que la franc-maçonnerie est une religion opposée à la foi chrétienne en ce qu’elle est une contre-façon de l’Évangile. « Et cette religion « ne conduit pas les âmes à Dieu car si le Dieu-franc-maçon ne confesse pas le salut en Christ, il ne confesse aucun salut du tout ». pour en savoir plus //larevuereformee.net/articlerr/n232/franc-maconnerie-et-foi-chretienne
L’OFFRE DE LA GLDF EST-ELLE UNE RELIGION DE SUBSTITUTION ?
Pour alimenter le dossier évoqué ci-dessus nous avons étudié 33 éditions du journal de la GLDF qui couvraient les années 2003 à 2013. Des relevés ont été faits sur les termes à caractère maçonnique et ceux d’usage courants qui peuvent entrer dans un champ religieux selon l’emploi dans les textes. Nous avons écarté les mots du vocabulaire classique de la maçonnerie qui ne prêtent pas à confusion et qui sont très présents dans le Journal de l’obédience tels que : Loge, Grande Loge de France, initiation, frères etc…Ces relevés ont donné lieu à une quantification de la survenance de chaque mot. Le nombre de citations dans les 33 éditions du Journal est signalé pour chacun des mots concernés répartis par champ.
champ religieux :
- Rite Écossais Ancien et Accepté et « le Rite » : 294,
- Religion : 133
- sacré : 112,
- Dieu et autres mots: divin, dieux : 105,
- Évangiles, citations des apôtres, prologue de Jean : 44,
- Bible : 38
726 citations (67 %)
champ maçonnique :
- rituels: 99,
- Humanisme : 74,
- rites (autres que REAA) : 73,
- Grand Architecte de l’Univers : 53,
- Volume de la Loi sacré : 50,
349 citations (33 %)
On constate que 2/3 des sujets traités dans plus de 1000 articles de fond du Journal de la GLDF entrent dans le champ religieux. C’est sous les trois années de Grande Maîtrise de A-N Dubart que l’on constate un pic de présence de ces sujets et à l’inverse sous la gestion de Alain Graesel que l’on observe une plus forte présence de thèmes situés dans le champ maçonnique. Ce constat n’est en rien surprenant. Il faut simplement savoir que durant sa période de gouvernance de l’obédience le GM de la GLDF assume la Direction du Journal.
Il est évident que cette analyse révèle qu’il y a une opposition entre cette ingérence du champ religieux dans le Journal et les concepts formels qui constituent l’ADN de l’obédience. Notre conclusion en 2013 était la suivante :
- le RÉEL constaté dans le Journal caractérise la dérive religieuse de l’obédience que nombre de maçons de la GLDF ont dénoncé
- le FORMEL de l’ADN mentionné dans la Constitution de l’obédience constituant le contrat moral entre la GLDF et le profane qui frappe à la porte du temple N’EST PAS RESPECTÉ !
LA SPIRITUALITÉ ÉCOSSAISE EST-ELLE DÉISTE OU THÉISTE ?
La spiritualisation religieuse est présente de différentes façons dans les institutions maçonniques. Son terrain de prédilection est comme nous l’avons vu le Rite sans pour autant que l’institution soit « pieuse ». Ainsi le très chrétien RER est présent aussi bien à la GLFF qu’au GODF où existent des dizaines de loges le pratiquant. À l’opposé la GLNF est l’exemple type de l’obédience « pieuse » assumée affirmant et assumant sa référence au théisme, aux règles de la GLUA et offrant une démarche initiatique de mysticisme. Elle est muli-rites, mais tous ses rites sont d’inspiration religieuse.
En 2013, on pouvait nous adresser un procès d’intention à propos de notre affirmation de « dérive religieuse » au sein de la GLDF. En 2018 l’affirmation publique du Grand Commandeur du SCDF à propos du « Déisme » du REAA conforte notre analyse faite cinq années plutôt et nous permet d’affirmer ce jour que la GLDF est formellement et réellement dans le champ religieux ! il n’y a donc plus d’ambiguïtés sur les fondamentaux de la GLDF et plus de déni possible de cette réalité.
Mesurons le chemin parcouru par cette dérive entre l’année 1977 où Jean Verdun constatait « l’entrisme religieux » dans son ouvrage intitulé « Le Franc-Maçon récalcitrant »en ces termes : « Alors pourquoi depuis quelques temps, ces sournoises introductions d’affaires de religion dans les loges? »
À la GLDF la notion d’obédience est effacée au profit de l’ORDRE ÉCOSSAIS qui impose les bases et ukases de sa Spiritualité Écossaise qui est une véritable religion de substitution avec son dieu et la référence à la Bible qui est considérée par le commun des mortels comme le Livre de la Révélation. Désormais nait une nouvelle interrogation : ce Déisme de l’Ordre Écossais canal historique-Écosse n’est-il finalement que le cache sexe du théisme canal historique-Bâle ?
C’est la bonne question à poser au passé GM de la GLDF qui assurera prochainement cette conférence intitulée « La spiritualité sans Dieu … »
pour le 15ème anniversaire de la Loge Victor Hugo.
LES MISÉRABLES
À la Loge Victor Hugo les conférenciers se suivent mais ne se ressemblent pas. Le mercredi 19 novembre 2014 avec la Loge « Le Banquet » et une quarantaine d’autres, elle invitait Michel Barat, passé Grand-Maître de la GLDF, pour une Tenue commune. C’était la période où Barat, Verdun, les membres de la Loge Ar Vreur, Roger Dachez, Alain Bauer et tant d’autres maçons fustigeaient ceux qui vendaient » une chimère aux Frères de la GLDF : faire muter du bar en poisson volant ! Ce soir là, le discours brillant de Michel Barat n’a pas totalement été écouté par un GM de la GLDF en titre qui s’esquiva avant la fin du propos, pensant certainement que sous Victor Hugo perçait Waterloo, morne plaine…
La suite est connue : Décembre 2014 – Bâle tragique à la TGL : 1 mort.
Fin décembre 2014 Michel Barat tirait les conclusions du décès de cette CHIMÈRE en expliquant :
« Mais qu’on ne pense pas faire plaisir aux croyants en agissant ainsi. Au contraire, en affirmant que le GADLU est Dieu, les Églises vont penser que la franc-maçonnerie se pose comme une Église de substitution. Un Frère croyant serait très ennuyé si l’on va dans cette voie là, et un Frère agnostique de la même manière. Il ne faut pas emprunter ces voies. Chez nous s’il y a bien une invocation au GADLU ce dernier est librement interprétable par chacun des frères. La maçonnerie n’est pas une Église de substitution. Et quand on dit qu’elle est adogmatique, cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas des principes, mais c’est dire qu’elle n’a aucun concept ni enseignement sur ce que pourrait être le salut ou le non salut. »
« Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur ». Victor Hugo
Croire en DIEU est un acte de foi. C’est donc un dogme. Aussi dire que la GLDF est adogmatique est un mensonge obéientiel comme de dire que « Le concept de Grand Architecte de l’Univers est un principe autant qu’un symbole; il est librement interprétable par chacun. » Le GM Charuel a indiqué sur TV8 Mont Blanc qu’il ne pouvait y avoir d’athées à la GLDF. Le Grand Commandeur Colin garant du REAA et qui définit la doctrine pour l’obédience a indiqué sur YOUTUBE que le Rite s’aressait aux déistes et aux théistes. Tout cela montre que la spiritualité Écossaise est religieuse. Inutile dans les commentaires de délivrer le formel de la Constitution de l’obéience qui ne colle plus avec la « doxa » et la réalité proclamée par les dignitaires! Mon propos s’adresse essentiellement aux profanes qui ne doivent pas être dupés par ces discours sur une liberté de croyances personnelles et une spiritualité non religieuse. Que la GLDF publie les chiffres du turn over des adhérents au cours des 5 premières années de leur présence dans l’obédience et l’on verra le résultat des opacités et des vérités masquées aux candidats qui conduisent à des démissions rapides.
Je m’interroge sincèrement sur la posture adoptée par Vabadus : est-il délibérément de mauvaise foi, ou simplement victime d’un manque de connaissance ?
Il écrit en effet » la spiritualité Écossaise est religieuse » et juge fallacieux « ces discours sur une liberté de croyances personnelles et une spiritualité non religieuse. »
Il suffit de se reporter à la définition de « religieux » : De religion, de la religion; qui est relatif, qui appartient à la religion ou à une religion ; Qui relève d’une institution religieuse, d’un pouvoir religieux ; Qui a une religion ; Qui répond aux exigences de la religion ou d’une religion par des sentiments, des pratiques de piété; qui a ou qui manifeste le sens du divin, du sacré ; Pratiquant.
Le Rite Ecossais Ancien et Accepté tel que mis en œuvre dans les ateliers de la GLDF comme dans ceux du SCDF ne correspond en aucune manière au cadre ainsi défini sans ambiguïté. Au contraire, il insiste sur la liberté absolue de conscience qui permet à ses membres de croire ou de ne pas croire, de pratiquer ou de ne pas pratiquer. La seule exigence effective est l’adhésion au concept d’un principe créateur, dénommé Grand Architecte de l’Univers, que chacun est effectivement libre d’interpréter à sa guise.
Les agnostiques, tenants de la doctrine ou de l’attitude philosophique qui considère l’absolu comme inaccessible à l’intelligence humaine, et ne se reconnaissent pas dans l’obligation d’adhérer à une révélation, ont parfaitement leur place dans ce cadre. Plusieurs des derniers Grands-Maîtres ont fait connaître sans ambages leur inscription dans cette spiritualité, qui se distingue clairement de ce qu’exigent les religions, quelles qu’elles soient.
Dans le même temps, laissant réellement chacun libre de ses conceptions métaphysiques et de ses pratiques religieuses pourvu qu’il reconnaisse à autrui la même liberté qu’il revendique pour lui-même, le REAA ne saurait être qualifié d’anticlérical. Il promeut au contraire le dialogue entre toutes les spiritualités, qu’elles soient religieuses ou non. Le vrai clivage est celui entre ceux qui privilégient l’ « être » et la dimension morale et spirituelle et ceux qui n’ont pour objectif que l’ « avoir », qu’il s’agisse de pouvoir ou de richesses.
N’en déplaise à certains, le Rite Ecossais Ancien et Accepté tel que pratiqué en Gran de Loge de France ou dans la juridiction du Suprême Conseil de France se référant effectivement à la tradition déiste des Lumières, telle que l’ont exprimée Newton ou Leibnitz. Et il est aisé pour qui le pratique de constater que sa démarche n’est ni théiste ni athéiste.
Le GM Philippe Charuel a justement rappelé dans l’entretien évoqué par Vabadus les termes employés par James Anderson dans les Constitutions de 1723, considérées comme les Anciens Devoirs des francs-maçons : un Maçon ne peut être un athée stupide. C’est naturellement le mot « stupide » qui importe ici, et qui signifie « dénué d’intelligence, manquant de jugement ». Le premier devoir d’un franc-maçon est en effet de rechercher inlassablement la vérité et de remettre sans cesse l’ouvrage sur le métier. Le manque de jugement et l’inintelligence sont donc rédhibitoires.
Quant aux déistes évoqués par le GC Claude Collin, il faut aussi se reporter à la définition : le déisme est la doctrine selon laquelle la raison peut accéder à la connaissance de l’existence de Dieu mais ne peut déterminer ses attributs. C’est donc précisément la conception selon laquelle il est possible que Dieu existe, mais que les religions telles que les hommes les ont codifiées et telles que les clergés les administrent n’ont pas la légitimité absolue et exclusive qu’elles s‘attribuent.
Ainsi, la foi en un dieu révélé, personnel et transcendant n’est ni critiquée ni imposée. C’est très exactement ce que veut dire « liberté absolue de conscience ».
Vabadus souffre -t-il d’apraxie, ou à tout le moins de confusion mentale. ? On pourrait le craindre, tant il semble confondre démarche spirituelle et religion. Mais que ses admirateurs se rassurent : il n’en est rien, et c’est bien plus certainement à dessein qu’il pratique l’amalgame.
La Grande Loge de France invite les membres de ses loges à s’engager dans un parcours initiatique qui vise à une élévation spirituelle. Pour autant, elle n’exige pas de ses membres la croyance en une révélation, et elle n’a ni culte ni clergé. Elle ne requiert de ses adeptes la croyance en aucun dogme . C’est la raison pour laquelle elle ne peut être considérée comme une religion. Elle n’impose ni n’interdit aucune croyance ni aucune pratique religieuse. Le concept de Grand Architecte de l’Univers est un principe autant qu’un symbole; il est librement interprétable par chacun.
La quasi-totalité des loges de la GLDF travaillent au Rite Ecossais Ancien et Accepté. Ce rite est volontiers qualifié de déiste, même si certains parmi ses membres, y compris parmi les plus éminents, se définissent comme agnostiques. C’est qu’en effet la spiritualité n’est pas l’apanage des religions, et que l’on peut fort bien adhérer à l’idée d’un absolu, d’une transcendance et du sacré sans se reconnaître dans les postulats d’un culte quel qu’il soit.
Tout aussi bien, on peut être croyant et pratiquant d’une religion révélée et vouloir travailler à son perfectionnement comme à celui du monde qui nous entoure grâce aux outils que fournit, degré après degré, la franc-maçonnerie. Il suffit d’admettre que la religion que l’on pratique n’est pas la seule voie qui permette d’accéder à la Vérité.
L’absolue liberté de conscience est donc bien au cœur de la démarche maçonnique proposée par la GLDF.
Que Vabadus relise le Timée de Platon, ou le De Natura Deorum de Cicéron; qu’il relise Spinoza, qu’il relise Descartes et Voltaire, qu’il prenne en compte les spiritualités sans dieu que sont le bouddhisme ou le taoïsme… Cela devrait lui permettre d’éviter de confondre spiritualité et religion.
Et comme la fraternité ne peut se concevoir sans générosité, offrons-lui ces propos d’Henri Tort-Nouguès, qui fût Grand Maître de la Grande Loge de France de 1983 à 1985. Cet homme, ce Maçon éclairé et éclairant, a écrit ceci, qui est l’expression d’une spiritualité active, engagée, et qui n’est pas – ou qui n’est pas nécessairement – religieuse :
« Le Grand Architecte de l’Univers apparaît bien comme le Principe initiatique, fondamental. Ainsi en travaillant à la gloire du Grand Architecte de l’Univers, les francs-maçons affirment la valeur d’un Idéal, d’une Idée, d’un Principe et la valeur d’une conscience humaine libre, en quête de Vérité et de Bien, en quête de Beauté, en quête de Lumière qui doit guider leur démarche initiatique, jalonner leur itinéraire dans la vie, justifier leur engagement et nourrir leur espérance. »
« Hibou » ne comprend pas que l’on critique son obédience ! On a le droit sur ce blog de critiquer une obédience pour ses ambiguïtés et ses contradictions comme je l’ai fait précédemment pour celles de la GLNF et du GODF. C’est l’interrogation de fait portée par mon article où je demande si la GLDF est déiste ou théiste suite aux déclarations de Claude Colin sur Youtube. En effet, entre les textes officiels caractérisant l’obédience, les propos du gardien suprême du REEA, les déclarations de GM, passés et présent et A Graesel qui dit que la GDLF se doit de recevoir croyants et non croyants, on s’y perd totalement. À cela s’ajoutent les communications aux profanes qui vont de l’affichage religieux à l’affirmation de laïcité et d’adogmatisme ! La chair quitte les os ! Tout est ambigu ! Voici d’ailleurs comment depuis le début de ce siècle, on peut symboliser l’évolution idéologique de la GLDF, à travers les discours et actes des dignitaires de la rue Puteaux :
Barat : tout est humanisme
Graesel : tout est REAA !
Dubart : tout est théisme !
Henry : tout est Jésus !
Charuel : tous sauf les athées !
Colin : tout est déisme !
S’Il est vrai comme disait le Cardinal de Retz dans ses Mémoires : “On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment.” Alors on ne connaîtra pas avant longtemps la vraie nature de la GLDF !!
Mais tout cela n’empêche pas les chauve-souris de voler !
Cher Vabadus,
La GLdF o organisé aussi à Paris des conférences avec ,entre autres,André Comte-Sponville athée assumé dont l’ouvrage « L’esprit de l’athéisme » et les propos soulignent l’existence et la pratique d’une spiritualité laïque qui ne se confond en aucune manière avec une religion » classique ».
Je suis loin d’être le seul à la GLdF (51ans de pratique) à considérer que si cette religiosité est l’affaire de quelques uns ,que je respecte,elle ne figure ni dans nos statuts ni dans nos préoccupations.
Pourquoi diable (si je puis me permettre) avoir besoin de la FM si on dispose de toutes les vertus de la Relgion?
Je reconnais qu’il aurait été souhaitable qu’un Comte-Sponville partage ces débats mais Robert de Rosa
était justement là pour marquer une autre présence que celles des religieux.
Tu cites toi même qu’il était question de SPIRITUALITÉ et c’est enfermer la Spiritualité dans le religieux que de lui dénier une existence sans Dieux.
Bonjour à tous…
Mes chers frères ou assimilés, la liberté c’est celle de pouvoir faire ce qu’on a envie sans gêner les autres et aussi de laisser faire ce que les autres ont envie de faire sans gêner autrui.
Il y a de la place pur tous dans la grande famille de la Franc-Maçonnerie tellement diversifiée que chacun peut trouver le courant qui semble approprié à ‘ sa ‘ démarche.
Quand j’ai été initié, j’ai choisi la G.L.D.F et après 25 ans çà serait encore mon choix bien que je visite toutes obédiences et tous rites dans l’hexagone.
La tolérance c’est d’accepter et même de supporter que son voisin ait une autre vision que la sienne.
c’est la base en maçonnerie.
Donc si la G.L.D.F a une tendance à une spiritualité déiste, c’est un choix et si d’autres obédiences ont choisi d’enlever le G.A.D.L.U, c’est leur choix et ce n’est pas discutable.
C’est uniquement aux frères de la G.L.D.F d’accepter ou de changer le courant et pas vraiment à ceux de l’extérieur qui critiques on ne sait d’ailleurs pourquoi, comme si on pouvait critiquer son voisin qui n’a pas le même mode de chauffage. Je reconnais comme maçon n’importe quel frère de n’importe quel rite et de toutes obédiences pourvu qu’il soit tolérant et qu’il me reconnaisse comme tel, même si je crois reconnaître un Dieu à l’invocation que lui conteste.
J’accepte également que mon obédience m’invite en ce sens tout comme le suprême conseil car c’est là que je suis bien.
Si la G.L.D.F changeait pour devenir autre chose, je partirais dans une autre obédience plus proche de mes aspirations.
Je ne fréquente pas l’église catholique et son avis sur ma démarche m’importe peu, et comme des milliers de frères j’accorde le droit à chacun de pratiquer le rite selon son ‘ intime ‘conviction.
Mais sauf pour faire vivre ce site, je trouve vraiment la critique envers la G.L.D.F tout aussi inutile que si on apportait la même sur des obédiences qui travaillent en ayant retiré le G.A.D.L.U par la doctrine de la laïcité.
Si on oublie les racines de notre ordre et que tout peut évoluer reste à chacun de trouver sa voie dans la tolérance et le respect mutuels, surtout au sein de la Franc-Maçonnerie unité dans la diversité.
J’aime les couleurs de l’automne et mon épouse préfère celles du printemps, c’est portant de la même nature.
3BF
En remarque à Luciole et pour l’information de tous le samedi 19 novembre 2017 , la Grande Loge de France organisait à Moulins une conférence débat sous la direction de Robert de Rosa, directeur du périodique Points de vue initiatiques.
Le thème en était : « Quels messages d’espoir pour la jeunesse du 21eme siècle ? »
Les intervenants étaient :
Robert de Rosa, de la Grande Loge de France,
Ghaleb Bencheikh, pour le culte musulman,
Hervé Bokobza, pour le culte hébraïque,
Emmanuel Correia, pour le culte protestant,
Kyenrab Tarchi, pour le culte bouddhiste,
et Pascal Vesin, pour le culte catholique.
Robert de Rosa a dit dans la presse locale » je constate que les jeunes font un peu défaut, dans la franc-maçonnerie (la moyenne d’âge est de 55-59 ans, dans la Grande Loge de France). « Mais il existe une demande. Les gens qui viennent nous rejoindre ont BESOIN DE SPIRITUALIÉ. Ils souhaitent insérer dans leur vie une dimension SACRÉE. Cela peut être une réponse à ces problèmes de la jeunesse actuelle ».
La GLDF affichait donc la couleur à savoir que l’espoir de la jeunesse au 21 ème siècle ne pouvait se concevoir que de manière religieuse. Elle a fait sienne cet adage « « Aucun lieu n’est privé de Dieu ; il n’en est aucun qui ne soit en lui. » Saint Hilaire de Poitiers, La Trinité, 1, 6.
Mais pour les membres de la GLDF comme Luciole « il n’y a pas de prosélytisme » et ce que disent les dignitaires n’engagent qu’eux mêmes!!. Sauf que lorsqu’ils s’expriment en public pour recruter ils sont en pleine religiosité comme à Moulins!
A ma connaissance, aucune obédience n’est dirigée par un collège de Grands Maîtres. Alors, comme le mot « passé » signifie « précédant », « qui vient de descendre de charge », l’expression « un passé Grand Maître de l’Obédience X » ne veut rien dire. Seule l’expression « LE passé Grand Maître de l’Obédience X » a un sens.
Si la Bible » est considérée par le commun des mortels comme le Livre de la Révélation » cela signifierait plutôt qu’à la grande Loge de France il y a moins de « commun des mortels » que des hommes éclairés.
Personne ne les empêche de pratiquer leur religion s’ils en ont une,ce n’est simplement pas le cadre que nous choisissons lors de notre adhésion.
Quelles que soient leurs qualités les dirigeants du Rite ne sont pas des « directeurs de consciences » mais les administrateurs d’une structure, élus, pour une période donnée.Grands ceci ou cela compris.
Ce ne sont que leurs avis personnels.Pas d’infaillibles chez nous.
La spiritualité n’est ni imposée ni rejetée elle est considérée comme du domaine intime de chacun et s’il peut y avoir naturellement des préférences il n’y a pas de prosélytisme.
Religion dans le sens de créer un lien,(« religare »), entre les personnes et d’élever la pensée au dessus des dogmes vers la connaissance et l’esprit certainement mais sans définir cette recherche.ou ce but..
bien entendu ce n’est que mon avis mais je le crois assez partagé.
C’est cette liberté qui chagrine tous ceux qui veulent enfermer le Rite et les FM de la GLdF dans des
limites et des affirmations précises et définitives.
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