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La Planche à Tracer N° 07 : Les Franc-Maçons et la Commune de Paris

La Planche à Tracer dessine le monde de demain | Un Magazine pour tous ceux qui s’intéressent à la Franc-Maçonnerie dont le 7°ème numéro de décembre 2014  vient de paraître  avec le thème « Les Franc-Maçons et la Commune de Paris »

Editorial : Vous prendrez bien un petit Communard ?

La Commune de Paris est-elle Maçonnique ?

Par son rêve d’un monde meilleur projetant un idéal de paix et de Fraternité, oui, on peut dire en effet quelle le fût.
L’idéal de la Commune est celui d’une utopie écrasée dans le sang… avec de vagues relents d’actualité d’un printemps Syrien, sous d’autres cieux, en d’autres lieux. Pourquoi l’utopie naît-elle toujours au Printemps, pourquoi est-elle toujours si vite écrasée et les rêves de démocratie bafoués, réprimés dans le sang, la plus totale barbarie et l’indifférence générale des peuples voisins ?

Le gouvernement de la Commune de Paris était composé d’un quart de Franc-Maçons. On peut avancer sans risquer de se tromper que le Conseil de Paris était à tout le moins influencé par les idéaux d’une utopie qui se voulait le centre de l’union.

N’oublions pas que les Communards furent les précurseurs du mouvement laïque qui a donné naissance à la loi du 9 décembre 1905. La Commune de Paris n’a-t-elle pas été en effet la première à mettre en œuvre la séparation effective de l’église et de l’état ? à proposer une éducation gratuite et laïque, notamment pour les filles ?

N’oublions pas non plus que cette utopie, comme toute aventure humaine n’a pas d’emblée fait l’unanimité au sein de la Franc-Maçonnerie. Composée essentiellement en effet de membres issus d’une classe bourgeoise, la Franc-Maçonnerie s’est donc scindée, lors de la Commune de Paris, en deux camps diamétralement opposés : les Franc-Maçons demeurés fidèles à leur origine sociale qui rejoignirent le camp des Versaillais, et les Communards, fidèles à l’idéal maçonnique d’une société plus juste et fondée sur la concorde universelle.

Lorsque nous observons aujourd’hui la montée des barbaries ; lorsque la laïcité est constamment mise à mal par des poussées communautaristes étrangères à son idéal aussi bien qu’à son histoire, alors non, on peut dire que la Commune n’est pas morte. Mais il faut se souvenir, car l’éventuelle résurgence de la barbarie réside dans notre capacité d’oubli. Ainsi le sang des nôtres n’aura pas été versé pour rien.

La Commune, Paris dans ses entrailles en porte les stigmates… et pour qui connaît bien la géographie subtile des arrondissements populaires, l’esprit de la Commune s’épanouit à chaque coin de rue.

Il est encore vivant dans les arrondissements du Nord et du Nord Est qui en portent les traces indélébiles : les arrondissements de l’Est Parisien en effet, et tout particulièrement le 20ème, le 19ème, le 18ème et le 11ème participèrent activement au soulèvement du 18 mars 1871. Lors de la semaine sanglante un grand bûcher avait été dressé aux Buttes Chaumont pour éliminer les cadavres qui souillaient la surface du lac répandant partout leur odeur nauséabonde. Les combats furent atroces et les Versaillais firent preuve d’une barbarie insoutenable, allant jusqu’à assassiner femmes et enfants sans vergogne. Paris ne comptait plus ses morts : vingt mille en quelques jours, peut-être beaucoup plus. Les combats au Père Lachaise donnèrent lieu à des exécutions massives : devant le mur d’enceinte du Père Lachaise 147 combattants de la Commune furent fusillés et jetés dans une fosse ouverte au pied du mur… pour avoir osé croire en un idéal d’Egalité, de Fraternité et de Liberté.

Paris et la Commune ont une identité inséparable. Elle vit encore dans l’esprit de ces arrondissements populaire toujours animés du souffle libertaire que nos ancêtres ont payé de leur sang. Il fleurit à chaque coin de rue, dans les squats d’artistes, les ruelles de Belleville, les jardins de la Villette et les marchés populaires. Pour peu qu’on connaisse Paris et sa géographie subtile, l’esprit de la Commune est partout… aussi bien dans les lampions du 14 juillet qu’à la sortie des écoles. Il est palpable partout où vit le peuple de Paris, de Montmartre à Ménilmontant, en passant par la Bastille ou les Buttes Chaumont… typiquement parisien, l’esprit de la Commune se respire dans la moindre particule d’oxygène qui émane de ces lieux.
Paris a payé son tribut à l’idéal de Liberté, et nous, Franc-Maçons en avons tiré les leçons.

Et c’est à cet esprit que nous rendons hommage au travers de ce numéro spécial consacré à toi et à ton souffle de Liberté, Paris, mon amour, ma ville, mon âme.

Par Marianne Blancherie

Sommaire Complet La Planche à Tracer N°7 La Commune de Paris

  • VOUS PRENDREZ BIEN UN PETIT COMMUNARD ?
  • CULTURE ET NEWS MAÇONNIQUES
  • LE TEMPS DES CERISES
  • LA COMMUNE DE PARIS : REGARD HISTORIQUE D’UN FRERE
  • LA MORT DE LA COMMUNE
  • UN SOIR DE BIGORNE
  • LES FRERES ET LA COMMUNE : UN ENGAGEMENT PROGRESSIF
  • LA SEMAINE SANGLANTE – JEAN-BAPTISTE CLEMENT
  • L’ASSIDUITE ET L’ENGAGEMENT, DES VALEURS MAÇONNIQUES AU SERVICE DE L’HUMANITE
  • LE PARCOURS DE LOUISE MICHEL
  • LA MARSEILLAISE DE LA COMMUNE
  • NOUVELLES DU PERE LACHAISE
  • LES FRANC-MAÇONS FAVORABLES A LA COMMUNE : TROMBINOSCOPE
  • LA LUTTE DES CLASSES : LE BOUIF ET LE RUPIN

Rappelons que la Planche à Tracer est un magazine papier qui a pour vocation de donner la parole aux franc-maçons au-delà de la loge et à partir de leur vision du monde et de leurs travaux.

La Planche à Tracer c’est avant tout un magazine participatif car le but est de faire entendre la voix des maçons dans le monde profane : les planches que vous  faites parvenir sont sélectionnées par thème. Trois ou quatre planches sont publiées par numéro. Et il y a un résumé des autres planches dans le coin du secrétaire.

C’est un outil de lutte contre l’antimaçonnisme et l’obscurantisme ambiants. Porter en dehors du temple les travaux présentés en loge, poursuivre les échanges avec tous sur internet et au travers du courrier des lecteurs, tel est le but principal de cette publication.

Le magazine est accessible sur abonnement. Vous le recevrez chez vous chaque mois par courrier postal.

Désormais la Planche à Tracer paraît tous les deux mois. L’abonnement annuel est à 39 €.

SITE INTERNET : La planche à Tracer

  • Les premières pages de ce  numéro sont consultable en ligne pour vous permettre de le découvrir : ICI

 


A.S.: