Les métaux nécessaires
Si le rituel nous invite à « laisser nos métaux à la porte du Temple », il faut cependant constater que certains objets en métal ont leur place dans le rituel à divers moments des Tenues et cérémonies : je songe aux épées que nous utilisons au cours de la cérémonie d’initiation, au glaive du Frère expert, celle du Frère Couvreur et celles des deux Surveillants, à l’Épée flamboyante du Vénérable Maître, aux bijoux mobiles que revêtent tous les Officiers Dignitaires.
Les épées, les glaives, les bijoux
Pendant le premier voyage, les Frères font un grand vacarme avec leurs épées.
L’épée est le symbole du guerrier. Elle est l’arme par excellence. Sa puissance est positive ou négative, selon qu’elle est le moyen de protéger l’innocent contre la malfaisance ou qu’elle est une fin en soi.
Après avoir vécu les voyages et éprouvé les éléments, le bandeau tombe et le Néophyte voit ses Frères, debout et à l’ordre, pointer sur lui leurs épées, signifiant ainsi qu’ils lui offrent leurs forces, qu’ils voleront à son secours en cas de danger mais qu’en cas de parjure ils sont aussi prêts à exécrer son nom.
Au cours de la cérémonie d’Initiation, le Vénérable Maître pose l’Épée flamboyante sur l’épaule du Récipiendaire puis frappe la base de l’épée avec son maillet, créant, recevant et consacrant le Néophyte Apprenti-maçon.
Il existe plusieurs sortes de bijoux maçonniques. Seuls les bijoux mobiles sont en métal. Il s’agit des attributs distinctifs portés en sautoir par les Officiers Dignitaires d’une loge pendant une certaine période. Ce sont notamment l’Équerre, le Niveau et la Perpendiculaire qui ornent les sautoirs du Vénérable Maître et des deux Surveillants. La forme de ces bijoux maçonniques varie suivant la fonction et le grade de ceux qui les portent sur le sautoir.
« Si l’on voulait accorder le métal des bijoux mobiles avec le symbolisme planétaire, nous dit Jules Boucher, l’Équerre du Vénérable Maître devrait être en étain (Jupiter), le Niveau du Premier Surveillant en acier (Mars) et la Perpendiculaire du Second Surveillant en cuivre (Vénus) ». D’une façon générale, ces bijoux sont cependant en cuivre doré !
Le Tronc de Bienfaisance
L’appartenance à notre Ordre n’est nullement un privilège réservé aux riches. Quiconque jouit d’une modeste aisance peut devenir Franc-maçon sans léser sa famille. Mais l’appartenance à une Loge implique quelques sacrifices financiers.
Sont-ce réellement des sacrifices dès qu’on se sent bien intégré dans sa Loge ?
Une cotisation est en effet exigée. Elle est destinée à faire face aux dépenses matérielles occasionnées par la pratique de la Maçonnerie : loyer des locaux occupés, charges diverses et frais occasionnés par l’organisation des Tenues.
J’ai relevé dans un rituel que : « Courage, savoir, vertu ne sont que de vains mots sans la charité ».
Avant la Fermeture des Travaux, le Vénérable maître invite notre Frère Hospitalier à faire circuler « le Tronc de la Veuve », que l’on nomme aussi dans d’autres rites « Le Tronc de Bienfaisance » ou « Le Tronc de Solidarité ».
Il s’agit d’une collecte dont le montant, inscrit dans le Tracé de la Tenue, peut servir à tout Frère qui en ferait la demande immédiatement (Au Rite Écossais Ancien Accepté : « Quelqu’un réclame-t-il le tronc de la Veuve ? ») ou à toute action de bienfaisance décidée par la Commission des Officiers Dignitaires.
Il est donc important de posséder un minimum « de métaux » afin que nous puissions effectivement œuvrer dans l’intérêt de tous, venir en aide matérielle à ceux qui en ont besoin et nous montrer suffisamment charitables sans pour autant nuire à la stabilité financière de notre ménage. Chacun fait donc un don volontaire qu’il proportionne à ses moyens et dont la valeur reste cachée.
C’est avec tact et discrétion que nous devons aider nos Frères. Ils ont tous droit à notre protection, à notre aide. La bienfaisance doit s’accomplir comme un devoir de solidarité mais sans jamais fournir de prétexte à des actes de vanité ou d’ostentation qui seraient sources d’orgueil pour celui qui donne et d’humiliation pour celui qui reçoit.
Il me semble que celui qui refuserait de secourir son semblable s’exclurait lui-même de la communion des Initiés par ce seul fait. Tous nous pouvons être utiles les uns aux autres et chacun a besoin de tous.
Pour conclure, je citerai une dernière fois Oswald Wirth : « La bienfaisance est de pure justice car ceux qui manquent du nécessaire sont les créanciers de ceux qui jouissent du superflu ».
SOURCE : chemin47.eklablog.net
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J'ai toujours pensé que celui "qui réclame le tronc de la Veuve" est rappel d'un éventuel oubli de la part d'un participant.
Je ne peux imaginer que quelqu'un "réclame" pour lui même en public ce tronc.La compassion la plus élémentaire ne pouvant s'exercer que dans la discrétion.