La musique funèbre maçonnique de Mozart
Bien que brève, cette Maurerische Trauermusik (« Musique funèbre » ou « Ode funèbre ») en ut mineur K 477 revêt une importance toute spéciale dans la production mozartienne, ne serait-ce que pour une raison : parmi la douzaine d’œuvres à destination maçonnique que le musicien a écrites entre 1785 et 1791, elle est la seule à ne pas faire appel à la voix, et peut-être la seule à s’élever bien au dessus des simples pièces de circonstance.
Destinée au rituel de la Maîtrise, elle fait appel, à côté des cordes, à un riche ensemble d’instruments à vent, caractéristique-clé de la musique maçonnique de Mozart.
« Le sentiment étreignant qui se dégage de ces soixante-neuf mesures n’atteint un pareil paroxysme que dans les premières mesures du Requiem ou certains passages de la Flûte enchantée. Aux plaintes des instruments à vent répondent les violons, qui vont imposer le rythme de la procession, tandis que les hautbois et la clarinette psalmodieront le thème liturgique. »
Tout cela jusqu’à une conclusion fascinante entre toutes, ce passage en majeur sur le dernier accord qui, après les sanglots et la douleur, apporte une ouverture magique sur la Lumière.
Wolfgang Amadeus Mozard, Maurerische Trauermusik, K 477, par le New Philharmonia Orchestra sous la direction de Rafael Kubelik, enregisrement public de 1974
source : https://www.musicologie.org/18/rusquet_mozart_musique_maconnique.html