MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
Chronique 380
1841 – La mémoire du comte de Grasse-Tilly
Fondateur en octobre 1804 du Suprême Conseil de France, le comte de Grasse-Tilly a longuement raconté ses « mésaventures » profanes dans un mémoire, rédigé en 1841 en vue d’obtenir, pour la « unième » fois, une reconnaissance officielle et une pension militaire :
« Le comte de Grasse, après avoir perdu tous ses biens à Saint-Domingue, trouva ceux qu’il croyait trouver en France vendus ou dilapidés par son tuteur. Forcé, pour faire subsister sa famille, de reprendre du service, il sollicita longtemps en vain pour être remis en activité. Il partit enfin ad honores comme aide de camp du général Kellermann, avec lequel il fit la campagne de 1805.
« C’est pendant cette campagne qu’il eut l’occasion de recueillir les témoignages les plus honorables des autorités de la ville de Strasbourg pour sa belle conduite et le dévouement dont il fit preuve lors d’un incendie épouvantable qui éclata dans cette ville.
« À la fin de la campagne de 1805, il fut nommé capitaine adjoint à l’état-major général de l’armée d’Italie ; puis chef d’état-major à Vérone, et à celui d’un corps d’élite à Trévise, sous les ordres du général Souham, avec lequel il partit pour la Catalogne, en qualité d’aide de camp.
Nommé ensuite aide de camp du maréchal Augereau, et enfin adjudant de la place de Badajoz, il fut fait prisonnier dans cette ville. Transféré en Angleterre, il ne rentra en France qu’en 1814 ; il suivit le roi à Gand en qualité d’officier supérieur des gardes de la Porte, poste qu’il conserva jusqu’en 1816, époque où le corps fut licencié. »
Le comte de Grasse-Tilly mourra en 1845 et sera enterré dans la « tranchée gratuite » du cimetière Montparnasse.
———-
www.chassagnard.net
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
———-