MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 293
1804 – La Loge Saint-Alexandre d’Écosse
Constituée en 1778 sous le vocable de Saint-Charles du Triomphe de la Parfaite Harmonie, cette loge devient, en 1782, Saint-Charles du Triomphe de la Parfaite Harmonie de Saint-Alexandre d’Écosse avec des constitutions obtenues du Grand Orient de France ; elle adopte alors la pratique écossaise.
Devenue, pour faire simple, Loge Saint-Alexandre d’Écosse, elle poursuit des travaux, dits « philosophiques », jusqu’aux prémices de la Terreur.
En 1801 la loge tente, en marge du Grand Orient de France, manifestement hostile à l’Écossisme, de reprendre force et vigueur, mais ne peut ouvrir ses travaux faute d’un nombre suffisant de membres.
Son réveil n’aura officiellement lieu que trois ans plus tard, à l’occasion du retour au pays natal du comte Auguste de Grasse-Tilly.
En 1804, la situation maçonnique en France, et plus particulièrement à Paris, se résume en un Ordre établi (le Grand Orient de France) et un petit nombre de « loges clandestines » à vocation écossaise. Un local « souterrain » a bien été loué dans le boulevard Poissonnière, par les loges écossaises locales, mais son usage s’avère limité.
C’est en ce lieu, cependant, que le Rite ancien, nouvellement importé d’Amérique, va s’épanouir avec l’appui des anciens membres de Saint-Alexandre d’Écosse et du Contrat Social, ceci sur les colonnes d’une nouvelle loge appelée à devenir l’année suivante Saint-Alexandre d’Écosse et le Contrat Social Réunis – loge active, en qualité de Mère-Loge du Rite écossais philosophique, jusqu’en 1826.
Il est à noter que les rituels de la Grande Loge Générale Écossaise, constituée en octobre 1804, sont ceux de Saint-Alexandre d’Écosse.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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De qui le Contrat Social tenait sa filiation ? De la Loge avignonnaise Saint-Jean d’Ecosse du Contrat Social ; le livre qui raconte cette histoire (« Maçonnerie écossaise : en amont du Contrat Social ») est en cours de réédition chez Agapae, et sera dispo début octobre. Adresse : https://www.agapaeshop.org/?product_cat=publications