Née en 1904, la loge Union et travail a traversé les époques. Dimanche, les francs-maçons ont fêté cet anniversaire. L’occasion de rappeler l’histoire de ce groupe, mais aussi d’aborder le futur.
Source : La Voix du Nord – article d’Agnès Mercier du 24 Novembre 2024
Thierry Sarrazin, assistant grand maître de la région Nord-Picardie et franc-maçon depuis de nombreuses années, sait bien que la confrérie doit faire face à nombre de préjugés : « On nous qualifie d’illuminati, de reptilien… On prétend qu’on gouverne le monde ou encore que nous sommes à l’origine de la ville de Washington ou de la Révolution française. Alors que nous sommes des hommes normaux avec des métiers et des activités dans le monde associatif. Nous nous engageons pour les autres. » Le vénérable maître de la loge lensoise complète : « Nous sommes sensibles à la spiritualité. Être franc-maçon est une démarche initiatique qui permet de réfléchir sur soi, de se recentrer sur l’humain. »
Dans la loge lensoise, toutefois, point de femmes. « Nous dépendons de la Grande Loge et nous respectons donc son règlement », explique son responsable qui préfère éviter que son nom paraisse dans la presse. « Nous sommes ouverts aux autres, mais parfois décriés, donc je préfère la discrétion. »
L’homme précise encore que n’importe qui peut candidater pour rejoindre le groupe. Cela se fait soit par cooptation, via une connaissance, soit en s’inscrivant sur internet via un bulletin d’inscription, mais attention il est précisé qu’il revient aux membres le choix de valider ou non cette candidature et qu’ensuite cela donnera lieu à un parcours initiatique.
Émile Basly à l’origine
Les deux hommes rappellent que Voltaire, Mozart ou encore George Washington l’étaient. « Avec ces modèles, on se dit qu’on ne peut pas se tromper. Et puis quand on se dit que l’Église catholique nous a interdits tout comme le gouvernement de Vichy, ça nous va bien aussi. »
Au niveau local, Émile Basly, le député-maire, était là à la création de la loge. Rejoint par Arthur Lamendin, tous deux se sont appuyés sur la confrérie pour défendre les droits des mineurs et soutenir des causes majeures somme la séparation de l’Église et de l’État et l’amélioration des conditions de travail. Les deux guerres mondiales ont mis à mal la confrérie mais elle a survécu. Aujourd’hui, il existe douze loges à Lens, le credo d’Union et travail reste « la fraternité, la solidarité et la réflexion humaniste (…) au-delà de toute croyance ».