MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 217
1775 – La Loge du Contrat Social
Revenons sur quelques faits précédemment exposés. En 1751 se crée à Marseille une loge appelée à devenir rapidement Mère-Loge écossaise de France, avec essaimage dans diverses villes du sud de la France, dont Avignon, terre encore papale.
En 1774 est fondée en Avignon une Loge Saint-Jean d’Écosse que les inquisitions religieuses transforment en Loge Saint-Jean d’Écosse de la Vertu Persécutée.
D’Avignon, les grades et les rituels de la Mère-Loge de Marseille gagnent en 1775 la capitale ; et font leur entrée dans le temple de la Loge Saint-Jean d’Écosse du Contrat Social – celle-là même qui initiera en janvier 1783 un impétrant répondant au nom civil d’Alexandre François Auguste de Grasse-Tilly, alors âgé de dix-huit ans.
À noter que la loge dont il est ici question a été constituée en 1766 et a porté les titres successifs de Saint-Lazare et de L’Équité.
Lors de sa création, le frère marquis de La Salle avait affirmé qu’«oil voyait avec chagrin combien peu l’esprit de la Maçonnerie régnait dans les loges qui se disent régulières ; que ce défaut lui paraissait venir de l’ignorance où l’on était en France des sublimes secrets de la Société ; que le peu de régularité et d’uniformité qui régnait dans les loges prouvait évidemment qu’elles n’avaient aucun règlement qui les dirigeât dans les travaux de la Maçonnerie ».
Il s’agissait pour l’orateur d’emporter l’adhésion des membres de l’atelier à la fondation d’une Loge de Rit écossais (sic).
Si l’on en croit Claude Antoine Thory, la Loge du Contrat Social aurait créé de 1776 à la Révolution quelque trente-six ateliers écossais en France, d’Agen à Aix-la-Chapelle, de Nantes à Saint-Pierre de la Martinique et Petit-Goave de l’île de Saint-Domingue.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- –Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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