La légende du myosotis
Festonné d’azur, maculé de blanc, effleuré de carmin et boutonné d’indigo, tel un chevalier portant les couleurs de sa dame, le myosotis, lui, arbore celles de son mai : l’arc-en-ciel.
Vous l’ignoriez ? Alors je vous conte l’événement :
Il y a bien longtemps, une plante fine et élégante redressait péniblement ses tiges alourdies par l’orage qui venait de sévir. Après quelques étirements, enfin ses fleurettes diaphanes se tournèrent vers le soleil réapparu. A leur grand étonnement, elles s’aperçurent qu’elles se trouvaient en dessous mais alors juste en dessous d’un arc-en-ciel.
Elles en avaient déjà vu, bien sûr, mais loin, à l’horizon. Il leur sembla bien que les lois naturelles aient été quelque peu bousculées mais pourquoi s’en étonner ?
Bavardes, elles se mirent à lui conter tous les potins du jardin : Mollo, l’escargot avait repeint sa coquille couleur abricot ; La coccinelle point 5, la coquette, se frottait sans cesse les élytres pour les rendre luisantes ; Mimi, la fourmi, avait livré un des œufs, si précieux à demi cassé et mal lui en avait pris.
Les rayons du soleil, vainqueurs des nuages, diffusaient une chaleur plus forte et l’arc-en-ciel sentit qu’il palissait. Juste avant de disparaître, il cria à ses amies : « Je reviendrai, ne m’oubliez pas. »
Les fleurettes étaient toutes tristes de son départ, et c’est alors qu’elles s’aperçurent avec ravissement qu’elles étaient, à l’instar de leur ami, tout irisées.
Depuis ce jour, les gens désignent les myosotis par le joli nom de « Ne m’oubliez pas », ce qui est plus poétique que « oreilles de souris » leur ancienne appellation.
Pour ma part, j’avais entendu mon père me raconter que, pendant l’occupation, les aviateurs alliés tombés en France occupée portait à la boutonnière le « Forget Me Not » pour se faire reconnaitre par les MM.
Est-ce une belle légende ou la vérité, j’attends vos commentaires.