A l’occasion de la conférence donnée par Alain Graesel, Ancien Grand Maître de la Grande Loge de France ce soir à l’amphithéâtre de Bayonne sur le thème « la Grande Loge de France au 21° siècle« , l’éditorial « Sud-Ouest » tente une petite analyse sur la situation de l’obédience dans la paysage maçonnique national et local.

Source : http://www.sudouest.com/pays-basque/actualite/bayonne/article/842808/mil/5620835.html

Non, les francs-maçons ne sont pas encore entrés dans l’ère de la transparence totale, mais ils communiquent… un peu. Ainsi, demain samedi à 14h30 la faculté de Bayonne, Alain Graesel, ancien grand maître de la Grande Loge de France, donnera dans l’amphithéâtre une conférence sur le thème de « La Grande Loge de France au 21e siècle ».

La Grande Loge de France est l’une des 8 obédiences représentées à Bayonne. Dont sept cohabitent dans le vaste local, propriété du Grand Orient de France, inauguré il y a deux ans à Bayonne Nord. Les deux temples de cette construction neuve accueillent dans leurs murs 12 loges masculines, féminines et mixtes de 7 obédiences. La Grande Loge nationale française, la seule qui impose à ses membres une croyance en Dieu, demeure seule dans ses locaux historiques de Saint-Esprit.

Sans être déiste, la Grande Loge de France est en revanche la plus spiritualiste des obédiences. « Nous sommes un ordre initiatique traditionnel, basé sur la fraternité, qui travaille sur l’émancipation matérielle et morale de l’humanité », témoigne ce responsable bayonnais de la Grande Loge de France tout en souhaitant conserver l’anonymat « par nécessité ». « Nous sommes aussi un ordre démocratique, très attaché aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité de la République. Si je suis entré en maçonnerie, c’est parce qu’un jour, après avoir fondé une famille et réussi dans mon métier, je me suis demandé quel sens donner à ma vie. »

Spiritualité laïque

Les francs-maçons de la Grande Loge revendiquent une spiritualité qui doit se comprendre comme l’approche de tout ce qui touche à la vie de l’esprit, à son développement en tant que mémoire en tant que conscience et faculté de progrès. Il s’agit donc d’une spiritualité laïque au sens ordinaire du terme, d’une spiritualité rigoureusement «adogmatique». Les francs-maçons cultivent aussi l’art du secret. « Secret de notre appartenance, celui que l’on nous reproche le plus. Il est interdit de dévoiler un frère, mais rien ne m’interdit de me dévoiler. Et le secret totalement inviolable de notre travail sur nous-même. »

Cette spiritualité laïque n’empêche pourtant pas les maçons de la Grande Loge d’ouvrir leurs travaux sur la Bible. « Non pas considérée comme livre Saint, mais comme le volume de l’histoire de l’humanité ». Car les francs-maçons sont aussi Darwiniens.

Il existe deux voies pour devenir franc-maçon. Soit la cooptation, soit la candidature volontaire, de plus en plus adressée grâce à internet.

« Un candidat doit d’abord expédier un courrier de motivation au Maître vénérable d’une loge qui en fait la lecture devant les frères. Le Vénérable désigne ensuite trois enquêteurs qui vont rencontrer le candidat. S’il franchit le cap et que ses motivations paraissent suffisantes, il sera reçu lors de l’une de nos réunions. Ses yeux seront bandés afin qu’il ne puisse pas voir qui est en face de lui. Afin aussi qu’il se concentre sur ce qu’il a en lui-même. Les loges ne sont ni des clubs à vocation de service ou humanitaire, ni des carnets d’adresses. »

Ce responsable le reconnaît pourtant, la sociologie de la loge se rapproche de la moyenne bourgeoisie. « Nous sommes les héritiers des constructeurs des cathédrales, mais il est vrai que peu d’ouvriers nous rejoignent. Se pose en effet le problème du coût de l’adhésion à notre association qui peut dissuader les moins fortunés . »