L’éditorial suisse « 24 heures » a publié sur son site web deux articles :
- «Avant j’étais complotiste, maintenant je suis franc-maçon» dans lequel des francs-maçons répondent aux questions de nos internautes, tandis qu’un égyptologue et un théologien décryptent leurs mythes.
- « La F:.M:. vue par un égyptologue suisse et théologien protestant« dans lequel l’égyptologue Youri Volokhine, Maître d’enseignement et de recherche en histoire des religions à l’Université de Genève, décrypte les mythes et les symboles que la franc-maçonnerie a empruntés à l’Egypte antique.
Extrait : «Avant j’étais complotiste, maintenant je suis franc-maçon»
Qu’avez-vous toujours voulu savoir sur les francs-maçons? Cette question, nous l’avons posée à nos lecteurs par le biais de Facebook. Une avalanche de questions a déferlé. Nous les avons posées aux principaux intéressés. Certains nous ont répondu de manière anonyme. Deux grands maîtres d’obédiences suisses différentes nous ont rencontré, et se sont livrés à visage découvert, en vidéo (voir sur www.fm.24heures.ch). L’un d’eux pourtant, après avoir demandé le visionnage de son intervention, s’est rétracté à la dernière minute. Un extrait de ses réponses demeurent cependant dans cet article.
De quoi parle-t-on en loge? Côté libéral (lire encadré ci-contre), on est traditionnellement de gauche et l’on aborde volontiers des thèmes de société. Récemment, le Grand Orient de Suisse a organisé une conférence publique sur le transhumanisme (soit la fusion homme-machine) à Genève. «Les francs-maçons ont toujours essayé d’être en avance sur la société, de mesurer les enjeux de demain, assure Alexandre Rauzy, enseignant de philosophie dans un gymnase privé de Lausanne et grand maître du Grand Orient de Suisse. La loi sur l’avortement a été discutée en loge bien avant qu’elle ne passe en France. Idem en Suisse pour l’AVS ou les cantines scolaires. Chez nous, le thème de cette année, c’est comment réunir des valeurs morales dans un monde si épars.» Côté régulier, on débat de l’«amélioration personnelle, qui rejaillira sur les proches, ainsi que de l’étude des symboles, des rites, de l’histoire de la franc-maçonnerie», souligne Jean-Michel Mascherpa, passé grand maître de la Grande Loge Alpina, qui a dû faire son «coming out» maçonnique lorsqu’il a accepté sa position de cadre pour quatre ans.
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Extrait : « La F:.M:. vue par un égyptologue suisse et théologien protestant«
«Les francs-maçons se sont inventé des mythes d’origine, dont les plus anciens étaient de nature biblique. Ils s’imaginent les descendants des bâtisseurs de cathédrales, ce qui est évidemment une vue de l’esprit. Il y a une rupture de continuité entre ces bâtisseurs et l’émergence de la franc-maçonnerie dans les milieux cultivés occidentaux du XVIIIe siècle.» En 1731 paraît un ouvrage qui instille la passion de l’Egypte aux initiés: «L’abbé Terrasson écrit un roman intitulé Séthos, qui raconte l’initiation d’un jeune homme dans les temples égyptiens.
Bien que l’auteur ait traduit l’historien Diodore de Sicile, qui a beaucoup écrit sur la mythologie égyptienne – vue par les Grecs – Séthos est une fiction totale, puisque l’on est à cette époque dans une période qui précède la connaissance des hiéroglyphes.» Ce roman a grandement influencé les loges maçonniques du XVIIIe siècle. «On peut donc dire que la littérature ésotérique a influencé la franc-maçonnerie.» L’égyptologue rappelle le besoin humain universel de «s’inventer un passé glorieux. C’est toujours plus agréable de se sentir l’héritier des bâtisseurs de cathédrales et pourquoi pas des pyramides, si ce n’est de ceux de l’arche de Noé, plutôt que le descendant de personne.»
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