Après un laïus des plus conventionnel et des plus concis sur la franc-maçonnerie (historique, symbolisme, rituel, etc…) on constate vers la fin que le billet se veut finalement anti-maçonnique…En effet, l’auteur juge les « Les vérités maçonniques » comme finalement les contre-dogmes de l’Eglise Catholique, et que la franc-maçonnerie n’est qu’une grande mascarade« .
A vous de juger…
En retirant de ma bibliothèque un livre que j’allais lire, le dernier de René Belletto « Hors la loi » de chez POL, j’ai distraitement commencé à feuilleter quelques ouvrages que trainaient sur le même rayon. Puis, finalement, j’ai commencé à relire ces livres sur la franc-maçonnerie qui m’avaient tant passionnés jadis.
Notamment un ancien de Jean-André Faucher « Les francs-maçons et le pouvoir (de la révolution à nos jours), coll. Vérités et Légendes, Librairie académique Perrin; « La Franc-maçonnerie« Luc Nefontaine, éd. du Cerf; « La Franc-maçonnerie« , Paul Naudon, PUF, Que sais-je ?
J’ai pu constater que l’idée que je me faisais d’elle il y a quelques années, à fortement changée depuis.
Pour résumer la franc-maçonnerie dans son idéal, la meilleure formule que j’ai pu trouver est celle-ci :
« La Franc-Maçonnerie est un Ordre initiatique qui, par des rituels basés sur le symbolisme de la construction, tente d’amener ses membres à réaliser pour eux-mêmes et pour tous les humains, le maximum de développement moral et intellectuel, et, par là, de contribuer à créer un monde meilleur, plus juste, plus solidaire.
Elle puise dans la tradition maçonnique les valeurs, les moyens, la méthode qui lui permettront d’établir des liens de fraternité entre des personnes qui, sans elle, auraient continué de s’ignorer, et leur propose de travailler ensemble, dans le respect des diversités, à leur perfectionnement et au progrès de l’humanité.
Elle tient pour essentiels la recherche de la vérité, les principes de liberté, d’égalité, de tolérance, de fraternité, le rejet de tout dogme; elle propose une recherche, un devenir. » Le Droit Humain.
Je vais continuer par un peu d’histoire pour que vous puissiez vous rappeler l’évolution de la franc-maçonnerie, et son organisation telle qu’elle est présentée aujourd’hui. Je tâcherai d’être brève, ce qui ne sera pas évident, vu le nombres de loges qui ont chacune un passé différent.
Il est un fait admis que la Franc-maçonnerie prit naissance dans les corporations des bâtisseurs d’édifices civils et religieux du Moyen-Age. Ces confréries de bâtisseurs jouissaient, on le sait, de « franchises » qui garantissaient à leurs membres des libertés dont était privée la grande masse du peuple. Organisées en Loges composées d’apprentis et de compagnons sous la direction d’un maître, elles constituent la maçonnerie opérative.
Dès la fin du XVIè siècle, en Ecosse et en Angleterre surtout, ces Loges admettent des membres dits « maçons acceptés », qui n’appartiennent pas à la profession des constructeurs, mais qui sont vraisemblablement attirés par le climat de liberté et de convivialité qui y règne. Ils y deviennent peu à peu majoritaires, et c’est ainsi que va naître une « Franc-maçonnerie spéculative » dont les membres vont se réunir pour discuter librement et pratiquer la fraternité.
La Franc-Maçonnerie spéculative va se développer de façon autonome. En 1717 quatre Loges de Londres vont se grouper et former la première Grande Loge qui chargera le pasteur Anderson de rédiger « Les Constitutions des Francs-Maçons ». Elles paraissent en 1723 et définissent les Obligations que les Francs-Maçons acceptent d’observer et les Règles selon lesquelles les Loges sont organisées et fonctionnent.
Le mode de fonctionnement est proche de celui de la maçonnerie opérative, les termes du métier des bâtisseurs sont conservés mais utilisés comme symboles. Le temple à construire deviendra un Temple spirituel : celui de l’homme et de l’humanité.
Peu de temps après, les Loges se créent en Europe continentale et dans le monde entier.
Deux grandes tendances vont se dessiner : celle de la FM anglo-saxonne, qui va rester déiste, et celle de la FM française qui sera, en grande partie, fortement marquée par les courants rationalistes, laïques et républicains du XIXè siècle.
Les Constitutions d’Anderson de 1723 interdisaient l’admission des femmes considérées à l’époque comme des êtres dépendants qui ne pouvaient remplir la première condition exigée de tout candidat, qui était d’être libre.
Or, la question de leur admission se posa néanmoins très tôt, et vers le milieu du XVIIIè siècle, on voit fleurir en France, Allemagne, Pologne, Italie, Hollande, Pays-Bas autrichiens des « Loges féminines dites Loges d’Adoption ». Créées par des Loges masculines qui les contrôlent, elles maintiennent la femme dans une sorte d’infériorité morale et ne lui offrent pas une réelle vie maçonnique.
A la fin du XIXè, on voit éclore des mouvements humanitaires et égalitaires, des Frères soulèvent la question de l’admission des femmes en FM, parmi eux Georges Martin, membre de la Grande Loge Symbolique Ecossaise.
Georges Martin décide Maria Deraismes de créer une Loge Mixte : La Grande Loge Symbolique Ecossaise Mixte (1893, en France)
Ce qu’on voulu les fondateurs, c’est affirmer l’égalité des droits de l’homme et de la femme, c’est qu’ils jouissent de façon égale de la justice sociale, c’est grouper dans un même Ordre des hommes et des femmes de toutes races, de toutes nationalités, de toutes idées, philosophiques et religions, c’est s’intéresser aux choses de la vie de l’être humain sur la Terre, et étudier les moyens de réaliser la paix entre tous les peuples.
Différentes Loges aux courants philosophiques distincts existent aujourd’hui tels que la Loge du Grand Orient, celle du Droit Humain, La Grande Loge Féminine, La Loge Régulière etc.
Maintenant que ce portrait est brossé dans les grandes lignes, il est intéressant de savoir que le franc-maçon s’appuie essentiellement sur l’emploi des symboles et des rituels qui invitent à l’apprentissage de soi.
Pourquoi l’utilisation du symbolisme ? Il fait appel aux facultés intellectuelles, sensorielles et affectives, permet au conscient et à l’inconscient d’être mis en oeuvre, et les images, les gestes peuvent être interprétés selon une mentalité, une évolution et le vécu de tout et chacun.
C’est une méthode qui éclaire et qui éveille, qui stimule l’esprit et crée l’émotion, qui donne l’impulsion à la réflexion et à la méditation.
Evidemment, tout ceci est fortement résumé, mais je pense que l’essentiel, pour peu que j’essaye de rester neutre et objective, s’y trouve.
Pourquoi avoir écrit un billet sur la Franc-Maçonnerie ? pourriez-vous me demander.
Parce que je m’interroge – quel scoop – sur les dérives de ceux-ci, de l’amalgame que leurs membres provoquent, et de l’attitude de certains qui me conduisent à ne rien croire du tout de ce que je viens d’écrire plus haut.
De fait, ma première interrogation réside sur ce besoin des loges de se munir d’autant de rituels et de symboles. Participer à un rite chez eux, relèverait à participer à une messe de Saint Pie XII. Les règles y sont légions, les rites étouffants, tout cela laissant finalement songer à une messe de l’Eglise Catholique mais sans le Sacrement. Une messe païenne au fond.
Pourquoi avoir quitté l’Eglise catholique si c’est pour en créer un autre pendant ? (surtout que certaines loges sont déistes.)
Deuxième interrogation : des amis francs-maçons j’en ai en quantité, pourtant, ceux-ci avouent eux-mêmes être en franc-maçonnerie en vue de gonfler leur carnet d’adresse, et d’être poussé d’une façon ou d’une autre professionnellement. C’est sans compter le fait que ceux-ci trahissent allègrement la discrétion dont ils sont tenu quant à leur appartenance maçonnique. Les frères en principe, ne peuvent se révéler.
Toujours dans le même ordre d’idées, je constate avec effarement que les francs-maçons en politiques, non seulement ne se soutiennent pas, mais en plus se tirent dans les pattes. Là, j’avoue que je me demande comment ces haut responsables vivent leur idéal maçonnique. C’est lamentable, et cela discrédite totalement la FM.
Et enfin, comment expliquer le manque d’ouverture, l’esprit marqué par tant de principes laïques et athées, alors qu’ils sont sensés être en apprentissage continu, et ouvert au savoir ?
Je n’ai malheureusement jamais rencontré de francs-maçons intelligents de ce point de vue là, quant à ceux que je ne connais pas personnellement, même topo : ils sont pétris de certitudes maçonniques, fermés à tout dialogue qui s’éloignerait de leur doctrine, mais le pire, c’est qu’ils croient détenir la vérité.
Les vérités maçonniques sont finalement les contre-dogmes de l’Eglise Catholique.
Ca me fait bien marrer.
Je ne peux que conclure en disant que la maçonnerie n’est qu’une grande mascarade, composée de gens frustrés, ayant soif de reconnaissance et malheureusement, attirés avant tout par le pouvoir avant les idéaux.
Panthère.