Petit article sympathique autour de la franc-maçonnerie nantaise sous la forme d’une ballade accompagné d’un guide…
Article de l’éditorial « Presse Océan«
Source : http://www.presseocean.fr/actu/actu_detail_-La-franc-maconnerie-nantaise-_9179-1313346_actu.Htm
Entre 1744 et 1948, la franc-maçonnerie a secrété une série de loges. Certaines aux noms improbables.
Au fil d’un entretien devant le numéro 33 de la rue Jean-Jaurès, près des deux temples, Félibien, le guide des mystères de Loire-Atlantique, revient sur certains traits et épisodes d’un monde toujours autant fascinant ?
Cher Félibien, faites-vous partie d’une des loges nantaises ?
« Eh bien non, d’ailleurs je ne serais pas obligé de le dire en public.
Mais sachez que la ville de Nantes a célébré par le passé une petite quarantaine de leurs pairs en leur attribuant des noms de rues ou d’espaces publics, de Mellinet à Cambronne, d’Ange Guépin à Auguste Pageot ».
Quelles sont les plus vieilles loges nantaises ?
« Saint-Jean de Jérusalem apparaît en 1744 et s’arrête en 1750.
Elle sera déniée par le grand maître des Coeurs Unis. Suivront la Concorde et les Coeurs Unis en 1766 ».
Le Grand Orient de France date de la même époque ?
« Il se constitue en 1773. Il désirait remettre de l’ordre dans la maison maçonnique. Son règlement fut longtemps discuté par les Coeurs Unis ».
Les loges étaient-elles toutes à Nantes ?
« Non, la Loire-Inférieure a connu la Parfaite fraternité au Croisic (1744-1813), les Amis réunis à Machecoul (1802-1815), Reconnaissance et amitié à Ancenis (1803-1815) et les Sectateurs des mystères de Memphis (1810-1832) à Paimboeuf, L’Etoile des deux-mondes à Saint-Nazaire (1864-1874) et le Trait d’Union (1887) ».
Les Sectateurs…
« Oui ! Alors là, franchement, ne m’en demandez pas plus, on peut imaginer une maçonnerie égyptienne. Etait-elle sous l’autorité d’un directoire ecossais ou d’une autre obédience ? Je ne sais pas. Son nom reste mystérieux. Je sais qu’elle fut agréée par le Grand Orient Parfaite fraternité du Croisic et Mars et les arts de Nantes ».
Qui compose cette loge ?
« Des commerçants, artisans, fonctionnaires locaux et le notaire Gabon ainsi que de nombreux marins de commerce ».
Nantes compte beaucoup de loges…
« On peut citer Saint-Germain. En 1775, ses 40 membres se réunissaient alors dans un temple situé rue du Chapeau-Rouge. Suivront Paix et union, les Vrais amis, l’Harmonie… 1792 voit naître la loge Mars et les arts au 2 rue de l’Héronnière avec à la clé un cercle d’études dit Groupe Guépin (il sert de base de recrutement) et un hebdo L’Union sociale. Libre conscience en 1869 va innover pour la maçonnerie nantaise en ce sens qu’elle ouvre ses portes aux gens peu fortunés ».
Une révolution ?
« Oui qui va être suivie par d’autres loges dans la foulée. Un pas immense vient d’être fait pour la démocratisation de la maçonnerie. Cela aura des repercussions dans les Orients voisins ».
Plus près de nous…
« Citons la loge Karl Marx (1894) que fréquentait Aristide Briand ou la a loge Guépin, fondée en 1908. Trois ans plus tard, elle comptait 25 membres et fut très active jusqu’en 1940. Je crois que son siège est toujours au 33 de la rue Jean-Jaurès mais là nous entrons dans l’histoire contemporaine ».
Stéphane Pajot
Sources : La Franc-maçonnerie dans la loire Inférieure. Henri Librec.