La franc-maçonnerie occupe une place prépondérante dans les annales de l’histoire britannique. Cette société séculaire, imprégnée de symbolisme et réputée pour ses rituels maçonniques, a tissé des liens fascinants avec la famille royale britannique.
La relation entre la franc-maçonnerie et la famille royale est aussi complexe que durable ; une fusion de tradition, de puissance et de mystère qui continue de captiver l’imagination du public.
L’impact de la franc-maçonnerie sur la monarchie : une voie à double sens
L’influence de la franc-maçonnerie sur la monarchie britannique n’est pas un récit simple. C’est une histoire d’influence mutuelle et de valeurs partagées, où chaque institution a laissé son empreinte sur l’autre au fil du temps.
Les principes maçonniques de fraternité, de moralité et d’illumination philosophique ont résonné chez de nombreux membres de la famille royale, qui y ont vu une incarnation de leurs propres valeurs.
Cet alignement n’était pas accidentel ; La franc-maçonnerie cherchait à attirer des individus de haut rang social, et ses principes étaient donc conçus pour plaire à la noblesse.
Dans le même temps, le patronage monarchique de la franc-maçonnerie conférait prestige et légitimité à l’organisation.
Le simple fait qu’un monarque ou un roi devienne franc-maçon signifiait une approbation tacite des idéaux de la société, renforçant sa position à la fois en Grande-Bretagne et à l’étranger.
Cependant, l’influence n’a pas été unidirectionnelle. Les idéaux d’égalité et de fraternité de la franc-maçonnerie, où les membres se rencontrent « au niveau », peuvent avoir eu un impact subtil sur les perspectives réelles de classe et de responsabilité sociale.
La participation de la royauté aux rituels maçonniques, où ils ont interagi avec des membres de diverses positions sociales, pourrait bien avoir influencé leurs perspectives et leurs actions, dans leurs rôles officiels.
La famille royale et la franc-maçonnerie : une histoire d’engagement
Les liens de la monarchie britannique avec la franc-maçonnerie remontent au XVIIIe siècle et, au fil du temps, un certain nombre de membres de la famille royale ont revêtu le tablier du franc-maçon.
L’une des premières relations royales fut Frederick, prince de Galles , qui fut nommé grand maître en 1737, et ces liens royaux-maçonniques persistèrent jusqu’au 21e siècle.
Remarquable parmi les maçons royaux était le roi Édouard VII. Initié à la confrérie en 1868, il occupe diverses fonctions au sein de l’organisation, dont celle de Grand Maître de la Grande Loge Unie d’Angleterre. Son père, le roi George IV, et son grand-père, George III, étaient également francs-maçons.
Gauche : SAR le Duc de Kent – Grand Maître de l’UGLE Droite : SAR le Prince Michael de Kent – Grand Maître de Mark Masons |
La monarchie actuelle perpétue cette tradition. Le duc de Kent, cousin germain de feu la reine Elizabeth II, est Grand Maître de la Grande Loge unie d’Angleterre depuis 1967, ce qui constitue l’un des mandats les plus longs.
L’influence de la franc-maçonnerie sur la gouvernance royale et la diplomatie
Bien qu’il soit difficile de quantifier l’influence directe de la franc-maçonnerie sur la gouvernance royale et la diplomatie, il est plausible que l’accent mis par la société sur la fraternité universelle et l’entraide ait eu un certain impact.
Ces idéaux ont peut-être subtilement guidé les interactions royales avec les puissances étrangères, encourageant la diplomatie et la négociation pacifique dans les conflits.
De plus, le réseau international de la franc-maçonnerie, avec ses loges réparties dans le monde entier, peut avoir servi de canal diplomatique informel, facilitant la communication et la compréhension entre les différentes nations.
L’influence de la famille royale sur la franc-maçonnerie
Tout comme la monarchie a été influencée par la franc-maçonnerie, la royauté a également laissé sa marque sur l’Ordre.
Son implication a donné à la franc-maçonnerie une aura de respectabilité, attirant d’autres personnalités de haut rang dans ses rangs. Le patronage de la monarchie a également contribué à protéger la franc-maçonnerie des critiques et des soupçons du public, contribuant à sa longévité et à son influence.
De plus, les francs-maçons royaux occupaient généralement des postes de direction au sein de l’Ordre, leur permettant de façonner sa direction et son évolution.
Par exemple, le duc de Sussex, qui a été Grand Maître au début du XIXe siècle, a joué un rôle crucial dans l’unification des factions maçonniques rivales dans la Grande Loge unie d’Angleterre, un moment charnière dans l’histoire de la franc-maçonnerie britannique.
L’énigme de la franc-maçonnerie : rituels et symbolisme
L’attrait de la franc-maçonnerie ne réside pas seulement dans sa signification historique ou ses membres influents, mais aussi dans ses rituels et ses symboles.
Ces pratiques, entourées de mystère et riches en allégories, offrent un aperçu des fondements philosophiques de la société.
Les rituels de la Franc-Maçonnerie sont essentiellement des pièces de moralité, présentées lors des réunions de chaque Loge. Ils sont destinés à donner des leçons de morale aux membres, en utilisant les outils et le langage des tailleurs de pierre médiévaux dont la société a tiré sa symbolique.
Bien que les détails de ces rituels soient soigneusement gardés par la fraternité, connus seulement des membres, leur influence s’étend au-delà des murs de la Loge.
Les valeurs qu’ils inculquent – de fraternité, d’intégrité et d’érudition – sont destinées à guider les francs-maçons dans leur vie quotidienne.
Il est plausible de supposer que ces rituels et leurs enseignements ont eu un certain impact sur la royauté qui y a participé.
Ils ont peut-être influencé leur vision du monde, leur sens du devoir et leur approche de leurs rôles, ajoutant une autre couche à la relation entre la franc-maçonnerie et la monarchie.
L’avenir de la franc-maçonnerie et de la famille royale : un lien durable ?
En ce qui concerne l’avenir, les relations entre la franc-maçonnerie et la famille royale ne montrent aucun signe d’affaiblissement. La société continue d’attirer les membres de la famille royale, qui y voient une tradition de service et de fraternité qui correspond à leurs propres devoirs.
Cependant, les deux institutions évoluent pour répondre aux besoins du monde moderne. La franc-maçonnerie, tout en restant fidèle à ses rituels et à ses principes, s’efforce de se débarrasser de son image de secret et d’exclusivité.
La monarchie s’adapte également, équilibrant ses rôles historiques avec la nécessité de rester pertinente dans une société en évolution rapide.
Dans ce contexte, l’intersection de la franc-maçonnerie et de la monarchie représente un cas fascinant de rencontre entre la tradition et la modernité.
Alors que les deux institutions relèvent les défis du 21e siècle, leur histoire et leurs valeurs communes peuvent servir de boussole, les guidant vers un avenir qui honore leur passé tout en embrassant les possibilités du présent.
En fin de compte, l’histoire de la franc-maçonnerie et de la famille royale témoigne de l’attrait durable de la tradition, de la puissance des valeurs partagées et de l’intrigante interaction des influences. C’est un récit qui continue de se dérouler, captivant ceux qui se plongent dans sa tapisserie riche et complexe.
Dans la ligne de cet article, nous ne pouvons que vous recommander la lecture du numéro 92 mai/juin 2023 de « Franc-Maçonnerie magazine » dont le sous-titre est « Actualité I Philosophie I Tradition I Culture I Débat » qui nous gratifie d’un remarquable article sur la Grande Loge Unie d’Angleterre réalisé par le célèbre journaliste indépendant, collaborateur des magazines « Capital » et « VSD » (en 1997) et ancien grand reporter au « Quotidien de Paris » (de 1984 à 1991) et intitulé
« Royaume-Uni – Une franc-maçonnerie déclinante et mal aimée ».
Voilà qui met les points sur les ‘’i’’ et les barres au ‘’t’’ quant à cette franc-maçonnerie qui se réclame régulière et de tradition !!!
Ou comment passer de 358 214 membres en 1998 à 193 495 en 2020 (source « List of Lodges Masonic »). UGLE déclarant, à cette heure, sur son site “L’UGLE est l’organe directeur d’une organisation composée de 175 000 membres répartis dans plus de 7 000 loges à travers le monde…” La chute continue, et dire qu’il y a plus de 30 ans, elle comptait plus d’un millions de Frères. Triste décadence ! https://bit.ly/419VAJw
Avec une dissidence, en Angleterre, maçonniquement parlant – DH, GLDF, GODF –, qui, selon l’auteur, « se portent bien ».
Sans compter sur une étonnante conclusion dont nous vous laissons le soin de découvrir en lisant l’article…
Nous aimerions tant être une suprême petite souris en chef afin de connaître ce qu’en pense les différents Grands Maîtres qui reçoivent FM mag en service de presse…