La franc-maçonnerie porte en elle des traditions et des valeurs qui s’actualisent au fil du temps. C’est ce qui se passe en cette période d’urgence sanitaire et sociale due au Coronavirus-19.
Il est clair que nous devons être conscients des menaces qui pèsent sur notre liberté de toutes parts – comme l’a dit Fernando Pessoa dans l’article courageux et lucide du Diário de Lisboa – nous devons être tolérants, sauf lorsque des régimes et des idéologies menacent notre liberté. Notre vigilance doit également s’exercer dans le domaine des menaces contre nos valeurs et nos droits humains, comme les suggestions qui émanent d’une certaine science et d’une certaine politique qui veut asphyxier nos vies, enfermer les personnes âgées et surveiller nos pas.
S’il est vrai que le confinement a été nécessaire et utile pour combattre la maladie, la tentation totalitaire d’installer un certain darwinisme sanitaire menace la vie des personnes âgées qui ne sont pas infectées et n’apporte que peu ou rien à la santé publique. En même temps, même si le contrôle de notre vie sociale peut éventuellement être justifié en ces temps, il risque de devenir éternel si les citoyens n’exercent pas leur opinion critique et leur dénonciation frontale.
Enfin, il faut mentionner l’obligation sacrée du franc-maçon, qui est d’exercer la solidarité, en aidant les plus pauvres et les plus nécessiteux. Il est clair que l’État et ses gouvernements ont l’obligation de subvenir aux besoins de ceux qui sont dans le besoin, mais les organisations maçonniques, les obédiences et loges, et les francs-maçons au niveau individuel doivent remplir le devoir de Fraternité à l’égard des autres hommes, une « action active et « éclairé » qui n’a rien à voir avec « peu de charité ». La solidarité que les Francs-Maçons exercent à l’intérieur des Loges doit s’exprimer à l’extérieur de celles-ci, au grand jour et tout cela pour le Bien de l’Humanité et la Gloire du Grand Architecte de l’Univers.
José Manuel Anes – Ancien Grand Maître de la Grande Loja Legal de Portugal / GLRP
Lisbonne, 23 avril 2020