« Le Point » nous gratifie d’un article sur la franc-maçonnerie bordelaise avec un panorama historique : l’auteur, Claudio Courtois, nous dresse un inventaire maçonnique à partir du Temple maçonnique sis rue Segalier, à côté de la place des Martyrs-de-la-Résistance…Un article de belle facture…

Extrait :

On fantasme beaucoup sur les francs-maçons, leur poids dans les couches influentes de la société et leur rôle. »Nous sommes une société discrète mais pas secrète », relativise un membre éminent de la maçonnerie bordelaise. On dit qu’à Bordeaux son poids est plus important qu’ailleurs. Mais on prétend l’inverse aussi. Il existe en tout cas un endroit, pas secret mais discret, où plusieurs obédiences – c’est-à-dire des fédérations de loges qui travaillent dans un même état d’esprit – se retrouvent régulièrement : l’immeuble de la rue Segalier, à côté de la place des Martyrs-de-la-Résistance. Seul détail frappant : un des deux soutiens du balcon comporte, sur sa face, l’équerre et le compas. De chaque côté, un soleil, une lune et des astres sont imbriqués, comme autant de symboles francs-maçons. En fait, l’immeuble tout entier, comme un autre situé au fond de la cour, accueille depuis le XIXe siècle plusieurs représentations d’obédiences maçonniques : les plus anciennes, comme le Grand Orient de France, fondé en 1773, classé politiquement à gauche, la Grande Loge de France (1738) – à ne pas confondre avec la Grande Loge nationale française, plus récente (1913) et considérée à droite -, le Droit humain (créé en 1894), la Grande Loge traditionnelle et symbolique Opéra, datant de 1958, la Grande Loge mixte universelle et la Grande Loge féminine de France, fondée après guerre (1952). Avec la Grande Loge de France, l’obédience du Grand Orient est ici la plus importante, avec vingt loges ou ateliers réunis à Segalier et en Gironde.

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