Voici une planche que partage fraternellement avec nous, François….
LA FOI, L’ESPÉRANCE ET LA CHARITÉ
Il m’a été demandé de réfléchir sur la Foi, l’Espérance et la Charité, dont nous apprenons, dans la planche tracée du 1er grade, qu’elles sont les trois Vertus principales placées sur les échelons, ou degrés, de l’échelle de Jacob, au moyen de laquelle un Franc Maçon espère parvenir à la voûte du ciel.
À ce propos, je cite ce passage de cette planche :
« La Foi dans le Grand Architecte de l’Univers, l’Espérance dans le salut et la Charité envers tous nos semblables. Elle (l’échelle de Jacob) repose sur le Volume de la Sainte Loi, car les doctrines contenues dans ce Livre Saint nous enseignent à croire aux sages préceptes de la Divine Providence. Cette croyance fortifie notre Foi et nous permet d’atteindre ce premier degré. Cette Foi crée naturellement en nous un espoir de participer aux promesses divines contenues dans le Livre Saint. Cette Espérance nous permet de gravir le second degré, mais le troisième et dernier étant la Charité renferme le tout et le Franc Maçon qui possède cette Vertu dans son sens le plus vaste, peut être considéré à juste titre comme ayant atteint le sommet de sa profession spirituelle… »
Ma première constatation sera que, de ce qui précède, on pourrait déduire que s’il fallait établir une progression entre ces trois Vertus, la Foi serait placée sur le premier échelon, qui permet d’atteindre le deuxième, l’Espérance, qui enfin nous fait accéder au troisième échelon, le plus élevé, la Charité.
Ceci paraît d’ailleurs clairement énoncé par le Maître de la Loge, durant l’Exhortation, lorsqu’il invite le nouveau Frère, je cite : «…à pratiquer cette Vertu qui révèle le véritable cœur d’un Franc Maçon, je veux dire la Charité. » Il lui explique ensuite le sens de cette épreuve, qui a un triple but, dont notamment, s’il rencontre un Frère dans la détresse et sollicitant son assistance, qu’il se souvienne du moment où il a été reçu dans la Maçonnerie pauvre et dépouillé de tout, et qu’il saisisse avec empressement l’occasion de pratiquer cette Vertu qu’il a fait profession d’admirer.
Il ne faudrait pas pour autant, à mon sens, n’honorer que la Charité en négligeant les deux degrés nécessaires pour y parvenir et qui la complètent, à savoir la Foi et l’Espérance.
Trilogie, il faut bien le reconnaître, qui n’a pas été inventée par les Francs Maçons, même si ces Vertus sont évoquées dans la Constitution d’Anderson et les anciens Landmarks, mais l’un des premiers à l’avoir mentionnée, ou en tout cas dont les textes ont conservé la trace, fut Paul, dans sa première lettre aux Corinthiens :
« Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la Foi, l’Espérance et la Charité ; mais la plus grande des trois, c’est la Charité. »
Ces trois Vertus, dites théologales, c’est à dire, selon la théologie chrétienne, qui doivent guider les hommes dans leur rapport au monde et à Dieu, ont même fait l’objet dans les années récentes de trois Encycliques distinctes, sous les pontificats de Benoît XVI et de son successeur François.
L’Église moderne les définit ainsi :
la Foi est la disposition à croire aux vérités révélées ;
l’Espérance est la disposition à espérer la béatitude ;
la Charité, c’est l’amour de Dieu et de son prochain pour l’amour de Dieu.
Il est évident que je m’exprime ici en croyant, en chrétien en l’occurrence, et que ma relative ignorance des textes sacrés de l’Islam m’interdit de tenter de développer la place de ces trois Vertus dans la religion coranique.. Mais il me semble évident que la Foi et l’Espérance y ont toute leur place aux côtés de la Charité, et sont implicitement mentionnées parmi les cinq piliers de l’Islam, et explicitement dans de nombreuses Sourates.
Revenons-en à la Franc Maçonnerie et au Cahier de l’Apprenti : la quatrième partie de la 1ère lecture, après avoir longuement expliqué d’où l’Échelle de Jacob tire son nom, définit en détails la Foi, l’Espérance et la Charité. Ces textes sont trop longs pour que je les cite intégralement, je ne vous proposerai donc que des extraits.
La Foi ? « C’est la base de la justice, le lien de l’amitié et le principal soutien de la Société Civile, nous vivons et progressons par la Foi, par elle nous avons une connaissance continuelle d’un Être Suprême… »
L’Espérance ? « C’est une ancre de l’âme, à la fois sûre et inébranlable… celui qui persévère dans une juste cause surmontera plus tard toutes les difficultés. »
La Charité ? « Adorable en elle-même, c’est le plus brillant ornement qui peut parer notre profession de foi Maçonnique et c’est la meilleure épreuve et la preuve la plus sûre de la sincérité de notre religion… »
Elle n’embrasse que l’Humanité, mais l’embrasse tout entière ; elle est donc non seulement une Vertu théologale, mais aussi une Vertu éminemment maçonnique. N’ayons garde d’oublier cette phrase prononcée durant l’Exhortation : « Cette Vertu a l’approbation du Ciel et de la Terre… elle bénit celui qui donne aussi bien que celui qui reçoit. »
Le Profane qui a le bonheur d’être initié ne vient pas totalement sans bagages, même s’il est symboliquement dénudé. Il est, au minimum, muni de sa Foi, qui est l’une des conditions pour rejoindre une Loge régulière. Quant à l’Espérance et à la Charité, les connaît-il d’une manière autre que théorique, les pratique-t-il assidûment ? Mais ne pressent-il pas aussi qu’il pourra donner un sens à ces mots une fois franchie la porte du Temple ?
La première Loge fut consacrée par trois grandes offrandes, dont à la réflexion je pense qu’elles pourraient symboliser ces trois Vertus : le consentement d’Abraham à la volonté de Dieu (la Foi) ; les nombreuses et ferventes prières du roi David (l’Espérance) ; et les nombreuses actions de grâce, offrandes, holocaustes et coûteux présents que fit Salomon (la Charité). Il ne s’agit là bien sûr qu’une interprétation personnelle des textes, que je livre à votre appréciation.
L’apport essentiel de la Maçonnerie, à mon sens, est d’établir le lien, le passage, la progression, du premier barreau de l’échelle vers le troisième. Sans la Foi, pas d’Espérance ; sans Espérance, pas de Charité ; et, oserais-je avancer, sans Charité, pas de Foi.
Ces trois Vertus sont indissociables l’une de l’autre, telles les trois pointes d’un triangle… est-ce un hasard si le Grand Architecte de l’Univers est symbolisé par le Delta rayonnant ? Je ne le pense pas, tant l’édifice maçonnique est réfléchi, construit depuis des siècles. Par notre travail incessant sur notre pierre, nous ramenons le Ternaire à l’Unité.
Et en disant ceci, j’espère répondre aussi à la question d’un être cher qui me demandait récemment : « Mais pourquoi être Maçon ? Qu’apporte la Maçonnerie de plus que le message contenu dans les religions révélées ? » Car le Maçon fuit le Vice, et pratique la Vertu. Pratique qui doit devenir chez nous, non pas une seconde nature, mais bien la première, suivant en cela l’enseignement de Socrate, selon qui la Vertu demande une participation active de l’être, de faire un effort constant sur son ego pour réaliser cet idéal de perfection que représente le Bien. La Franc-Maçonnerie est le révélateur et l’amplificateur des Vertus dont chacun d’entre nous recèle les germes.
J’ai dit.
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La foi est la superstition, la croyance, la conviction que tous les hiérarques des religions et des systèmes politiques promeuvent aux foules d'esprits malléables, crédules et angoissés qu'ils utilisent à leurs propres profits matériels, lucratifs et jouissifs.
Ils disent ce qu'il faut faire, ce qu'il faut être, ce qu'il faut devenir pour atteindre un paradis illusoire tandis qu'eux-mêmes se comportent en simples observateurs – prédateurs attendant patiemment que leurs proies s'offrent à leurs instincts.
Faites ce que je dis, croyez en moi, votez pour moi et demain vous vivrez mieux, vous réaliserez vos rêves… et surtout mes désirs.