X

LA CLÉ DE VOUTE EN FRANC-MAÇONNERIE


Me retrouver assis sur le banc d’un temple maçonnique était pour moi comme être un vrai paradis. Tout m’intriguait et je voulais tout savoir. Je me sentais comme une petite fille au Luna Park. Petit à petit les réponses sont arrivées. Tout.

Un article du site d’information italien « expartibus.it » : La clé de voûte de Rosmunda Cristiano- 23 juillet 2022

Et c’est arrivé même maintenant, alors que je me creusais la tête en ces journées chaudes, à la recherche d’une pensée à partager avec vous tous. Je me suis retrouvé métaphoriquement assis sur ce banc.

Dans le silence et la paix du Temple, à l’intérieur comme à l’extérieur, je me suis interrogé sur l’importance du concept de Fraternité parmi nous Francs-Maçons. Comment cela représente la véritable « clé de voûte ».

Nous Francs-Maçons, juste après avoir franchi pour la première fois le seuil du Temple, nous apprenons à nous appeler Frères, nous tous. Au-delà du rang que l’on a et de la place qu’il occupe, même dans le monde profane.

On pense souvent que ce terme est utilisé dans un sens traduit. On pense qu’au fond, ce n’est rien de plus que de l’amitié. Si l’amitié comme la fraternité offrent toutes deux au célibataire la possibilité de dépasser les limites de son individualité et de s’ouvrir aux autres, dans une relation qui apparaît fondamentale pour la vie, la première reste une idée incommensurable par rapport à la seconde. Les deux concepts ne se chevauchent pas et divergent sur certains aspects fondamentaux.

L’amitié est l’une des relations les plus immédiates et les plus spontanées que l’on puisse vivre dans la vie. Au contraire, la Fraternité est une décision réfléchie, un choix responsable, qui implique des devoirs précis. L’amitié peut durer toute une vie, mais elle peut aussi être courte et éphémère. La vraie fraternité est éternelle.

Il est important de réaliser que le Maçon a l’obligation morale de courir au secours d’un autre Frère, de le protéger, de l’aider, de l’assister en cas de difficulté et de souffrance.

A la lumière de cet esprit, il est entendu que la Fraternité est véritablement « la clé de voûte de la Franc-Maçonnerie ».

Il renvoie à la volonté de travailler en harmonie dans un même but : la construction du Temple de l’Humanité au-delà des différences de race, de culture, de niveau social, de religion. C’est la domination de la raison sur les passions et nous rappelle que, malgré nos différences d’âge, nous sommes tous égaux face à l’éternité.

Il symbolise aussi la justice, qui nivelle les différences et nous fait nous sentir égaux face au mystère infini de la vie et de la mort. Il sert à distinguer le vrai du faux, le réel de l’apparent. C’est aussi une sentinelle indispensable qui nous rend attentifs au mal-être et nous fait apprécier le bien-être, ce qui nous fait méfier de cette gourmandise qui ne satisfait pas.

Elle se présente comme un rempart contre l’ignorance humaine, fille de la matérialité, qui érige des barrières et des différences illusoires entre les créatures.

Si dans la loge ou dans la vie profane nous ne nous comportons pas en Frères c’est que la pierre est encore trop brute dans notre âme.

La clé de voûte est au contraire le pivot de notre Institution : structures d’arcs et de voûtes, frères, qui pour cette suspension à première vue inexplicable est soutenue par un seul élément : la Confrérie.

J’aime nous considérer, Frères, comme autant de « coins ». L’arc à cales n’a pas besoin d’être soutenu par du mortier, car il tient parfaitement même à sec, grâce aux poussées contrastées qui s’annulent entre la cale et la cale.

Contrairement aux briques d’une maison qui ont besoin d’une colle pour s’assembler, la clé de voûte tient le tout par une « simple » redistribution du poids de la partie suspendue sur toute la structure, défiant la force de gravité. Tout comme cela se passe à l’intérieur d’une loge, un groupe de frères qui se réunissent pour construire des temples à la vertu, des frères de but.

La nôtre est une « fédération » composée d’hommes différents les uns des autres, mais qui aspirent à l’ensemble.

L’harmonie se produit lorsque toutes les parties sont conscientes et « conversent » avec les autres sous la pression de son centre organisateur, la Confrérie. Une sorte de clé de voûte, qui répartit le poids des différentes parties, faisant en sorte que non seulement la totalité de la personne soit debout, mais qu’elle puisse constituer des ouvertures permettant d’entrer en relation avec d’autres frères et donc avec le monde entier.


A.S.:

View Comments (1)

  • Intellectuellement, tout ceci est vrai. Cependant, dans la réalité de la Loge, ce n’est malheureusement pas ça ! J’ai vécu cette énorme déception et ce fut un réel déchirement.
    Fraternellement