Joséphine de Beauharnais fut le grand amour de Napoléon. Ce fut aussi une grande figure de la franc-maçonnerie !
À l’occasion de la sortie du roman d’Éric Giacometti et Jacques Ravenne La Clé et la Croix (éditions J.-C. Lattès), qui explore l’influence maçonnique sous l’Empire, Virginie Girod vous plonge dans le secret de la franc-maçonnerie !
- Source : Emission sur Europe 1 – Au Cœur de l’Histoire – Des récits pour découvrir et apprendre l’Histoire présenté par Virginie Girod
La franc-maçonnerie serait née au début du XVIIIe siècle en Angleterre, avant d’arriver en France quelques années plus tard. Plus que secrets, les francs-maçons sont surtout discrets. Tournés vers la connaissance, les loges sont d’abord des groupes de sociabilité et de réflexion, essentiellement masculins. En 1773, une nouvelle obédience apparaît : le Grand Orient, sans doute la plus célèbre aujourd’hui en France. Mais le Grand Orient ne se veut pas mixte. Les femmes initiées sont cantonnées à des loges d’adoption, elles-mêmes rattachées à une loge mère masculine qui supervise leur réunions.
À la même époque, Marie-Josèphe-Rose Tascher de la Pagerie, la future Joséphine, débarque en France depuis sa Martinique natale et épouse Alexandre de Beauharnais. Plusieurs membres de cette famille ambitieuse sont initiés à la franc-maçonnerie. Comme les loges sont majoritairement fréquentées par des aristocrates, elles sont suspectes aux yeux des révolutionnaires. La franc-maçonnerie connaît cependant un regain d’activité sous Napoléon. Son propre frère Joseph Bonaparte, le Prince Joachim Murat étaient initiés, ainsi que Joséphine dès 1805. Des loges sont même fondées en l’honneur du couple impérial ! Mais les loges d’adoption finissent par péricliter, jusqu’à leur interdiction en 1808. Il n’y a alors plus, ou presque plus, de femmes en maçonnerie. Il faut attendre 2010 pour que le Grand Orient s’ouvre officiellement aux femmes !