La revue des francs-maçons du Grand Orient de France « Humanisme » – N° 328 – Août 2020 – consacre un dossier à
Dossier : Jaurès Humaniste
Bruno Antonini Introduction
Gilles Candar Jaurès et la franc-maçonnerie
Camille Grousselas Métaphysique de Jaurès
Brunon Fuligni Jaurès religieux
Jacqueline Lalouette Jaurès et la laïcité
Bruno Antonini L’Etat jaurésien
Samuël Tomei Clemenceau versus Jaurès
Aline Girard Le meeting du Pré-Saint-Gervais
Philippe Foussier L’historien de la Révolution française
Sommaire
Éditorial
Marc Riglet La pause
On a pu, dans les circonstances que nous traversons, entendre louer la « pause », le moment de répit, le calme soudain, qu’elles offraient de savourer.
Cette pause, ce n’est pas le « temps » qui « suspend son vol » du poète, au bord du lac. Car, le poète – on le découvre, surpris, en le relisant – est, en fait, un homme pressé.
« Aimons donc, aimons donc ! De l’heure fugitive Hâtons nous, jouissons ».
Non, la « pause » dont il s’agit serait, au contraire, ce temps qui nous serait
donné dans un monde où la vitesse, le changement, la hâte, l’urgence, dictent leur loi. Dans l’adversité, un bénéfice inattendu, en somme.
A vrai dire, dans ce monde, on n’a pas attendu l’événement pandémique pour disserter sur la « pause » et ses bienfaits. C’est une des ruses de l’idéologie que de faire tenir ensemble des injonctions contradictoires.
L’idéologie totalitaire est parfaite de ce point de vue. La novlangue n’assène-t-elle pas que « la guerre, c’est la paix » ?
Mais l’idéologie libérale n’est pas en reste. Elle chante la liberté et multiplie les interdits. Elle pulvérise la société et enjoint de créer du « lien social ». Elle demande qu’on « fasse nation » tandis qu’elle s’emploie, méthodiquement, à la défaire…
Dans le même temps, donc, qu’on exige de l’individu qu’il soit tout entier voué à la performance, on voit fleurir les thérapies du « développement personnel ».
Ainsi sera-t-on inviter à « faire un break », à « lâcher prise », à « mettre sur
pause ». Mais, on le sent bien, ce sont là des gadgets de psychologues.
La « pause » dont nous fûmes comblés est d’une autre espèce. Elle a une tradition.
C’est celle de la distance prise avec le monde. Pour le fuir, l’anachorète l’inaugure, le monachisme l’organise. Pour le mieux comprendre, la Franc-maçonnerie la pense.
Notre symbolique offre un riche lexique pour nommer les modalités de cette distance et la « pause » bienfaisante qu’elle promet. C’est le cabinet de réflexion, ce sont les deux temps – profane et maçonnique -, ce sont les deux temple intérieur et extérieur -, c’est le silence consenti, c’est la parole comptée…
En temps ordinaire, cette sagesse, que commande nos rituels, est trop souvent négligée. La « pause » fut l’occasion de retrouver son sens profond.
Et, pour ceux qui eurent le privilège de la vivre sans contrainte, cette « pause » imposée pourrait bien avoir été vécue comme une liberté.
Vitriol
Jacques Muglioni Vous avez dit : instruire ? (I)
Actualité des Lumières
P-Yves Beaurepaire Les Lumières et le monde
Hommage
Marc Riglet Zeev Sternhell, L’histoire est un sport de combat
Jérémy Mercier Les anti-Lumières contre l’humanisme,
Entretien avec Zeev Sternhell
Philippe Foussier Roland Desné, un fils des Lumières
Le grand entretien
Marc Riglet Entretien avec Stéphanie Roza,
La gauche contre les Lumières ?
Actualité
Charles Coutel Protection de la personne vulnérable
et sollicitude humaniste
Chroniques humanistes
Charles Conte Le « blasphème », un discours de liberté !
Musique
Jean Kriff Un bohémien à Paris. Antoine Reicha (1770-1836)
7e art
Jean-Louis Coy Max Ophüls, un cinéma inépuisable
Livres
Najwa El Haité Laïcité et République
Frédéric Potier La matrice de la haine
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Pour dire merci voici quelques mots :
JEAN JAURES
Nous avons tous quelque chose de Jaurès
Il est des pères de la Nation qui sont des repères
Jaurès père de la FRATERNITE