Jamais la France n’a eu autant besoin de franc-maçonnerie de Bernard Ollagnier (Editions L’Harmattan – décembre 2016)
Franc-maçon de base, ni Grand Maître ni dignitaire, président du think tank « Franc-maçonnerie et société« , Bernard Ollagnier publie un bref mais très percutant essai sous un titre qui annonce l’intention : « Jamais la France n’a eu autant besoin de franc-maçonnerie ». C’est la première fois qu’un franc-maçon exprime clairement, sans se cacher, ce que la franc-maçonnerie devrait et peut apporter à la France en proie au désarroi politique, à une crise économique et sociale qui n’en finit plus, à un vide spirituel vertigineux.
La situation actuelle de la France réclame la mobilisation de toutes les forces afin que l’espérance du rétablissement moral et économique devienne réalité dans la civilisation numérique face à la barbarie totalitaire et à une mondialisation échevelée. La franc-maçonnerie, par son idéal et sa méthode, peut contribuer de façon importante à favoriser la discussion, mobiliser les forces républicaines et ouvrir des voies nouvelles de la démocratie française. Les francs-maçons l’ont fait par le passé, aujourd’hui ils ont le devoir d’être à nouveau au travail pour poursuivre la construction du bonheur citoyen. Ce livre montre pourquoi jamais la France n’a eu autant besoin de franc-maçonnerie !
EXTRAITS de « Jamais la France n’a eu autant besoin de franc-maçonnerie »
…/… Même si aucune époque ne fut tranquille et douce, y compris celle des années 60, il est évident que les français n’ont jamais connu un tel état de fatigue démocratique et de douleur morale. Le questionnement du futur leur devient insupportable ! Alors grande est la tentation de rejoindre les idéologies simplistes et dangereuses dont celle de l’exclusion de l’autre n’est pas la moindre. Beaucoup, je dirais trop, de philosophes et de sociologues font ainsi la part belle au pessimisme ambiant, comme si cela était une forme de mode. Où est l’optimisme battant ? Où sont les voix de la force constructive ? Où sont les résistants ? Les réponses à ces interrogations se trouvent non plus chez certaines élites qui se délitent mais dans la jeunesse et dans les quartiers dits sensibles. Là où s’invente le futur au cœur du grand mouvement de la mutation technologique, de l’avènement de la civilisation numérique. Des mots illustrent ce mouvement que les conservateurs de tout bord tentent encore de marginaliser : partage, service, échange, innovation, gratuit, don, aide, c’est la philosophie du « co », le « co » de commun et de coresponsabilité.
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Les massacres de 2015 et 2016 en France, les milliers de morts dans la belle « mare nostrum », les centaines de milliers de morts en Afrique comme en Orient et les succès des populistes européens se confondent pour former une toile d’où peut surgir à nouveau le grand malheur. Nul d’entre nous ne devrait se satisfaire de cette réflexion exaspérante « que peut-on faire? » comme si, assis dans son fauteuil devant un écran, chacun soupirait « bof! » avant de partir joyeusement en week end…
Jamais la pensée et l’idéal francs-maçons n’ont été autant nécessaires à notre pays et au-delà. La méthode maçonnique, l’œuvre humaniste et l’élévation spirituelle dans la liberté de penser doivent présider aux travaux des dirigeants et des élites. Sans pour autant les recruter en maçonnerie! Tout franc-maçon a un devoir exigeant : porter au dehors ce qu’il pratique dans le temple. C’est une affaire de courage. Prendre l’initiative, ne pas se taire, dire « non » et agir pour construire sont essentiels pour le devenir de notre pays et du monde futur.
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Il ne suffit plus d’un engagement individuel de frères et de sœurs dans telle ou telle organisation politique, sociale ou économique. Ni de participer à des associations « fraternelles », entre francs-maçons réunis sur un thème commun culturel ou professionnel. Il s’agit de créer un vaste mouvement de groupes maçonniques ouverts à tous les non-maçons pour opérer sur des champs civiques, sociaux et économiques. Ces groupes, fondés sur la méthode maçonnique du respect de l’autre et de l’écoute, joueront un rôle de creuset d’idées et d’initiatives. Tels les historiques hussards de la République qui ont instruit des millions de jeunes, ces groupes se mettront au travail pour soutenir de nouveaux modes de financement, pour assister des instituteurs et éducateurs, pour favoriser la construction de logements sociaux, enfin en un mot comme en cent pour être à nouveau opératifs à la pointe de la modernité, de l’unité du pays et de la laïcité.
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La laïcité n’est pas un dogme, elle est l’unique moyen de réconcilier les contraires pour faire vivre ensemble les français si divers. Ne laissons pas seuls les enseignants, les hospitaliers, les gardiens de prison face aux atteintes à ce principe fondamental. Les millions de musulmans français, de même que les millions de chrétiens, juifs, athées, agnostiques ou bouddhistes ont le droit de pratiquer leur religion, de croire ou de ne pas croire, dans le respect de la liberté des autres. Ils ont le devoir d’accepter la laïcité française. Que nous aidions les musulmans réformateurs, à mener ce combat, paraît essentiel. Même si, comme le souligne Abdennour Bidar, il appartient aux musulmans eux-mêmes d’établir un islam moderne qui soit religieux et non plus politique. A eux de réduire l’influence des intégristes et d’éradiquer les nazislamistes, de même que juifs et chrétiens ont su réduire leurs intégristes pour vivre la laïcité, pour vivre en République française. A l’instar du tant regretté Malek Chebel, apôtre de « l’islam des Lumières » trop peu écouté et trop peu médiatisé, nombreux sont les musulmans à appeler au renouveau de l’islam. Bien que nul n’ignore le double aspect de l’islam à la fois loi religieuse et loi civile, il est permis de travailler à faire accepter la loi républicaine laïque sans autre fondement que celui de la volonté des citoyens.
N’ayons pas mauvaise conscience, tournons nous vers l’avenir et soyons fiers de notre pays, berceau de la liberté, comme nous l’avons tous été un dimanche de janvier. Cette journée de fraternité nationale nous a conviés à un « Devoir de liberté ».
Merci pour la réflexion de haut niveau, la communication, et l’action.
Chaque période a eu ses défis à surmonter.
Il faut porter haut et fort les idéaux de la république.
D’une façon ou d’une autre, nous devons tous nous rapprocher pour travailler à la FRATERNITE.