in principio erat verbum
Au commencement était le Verbe… Ce sont sur ces premiers mots de l’épître de Jean que le Rite Écossais nous invite à une quête… Celle de l’homme, en quête de Lumière. C’est donc sur ce texte sacré que s’appuie la première pierre, la pierre angulaire du Rite Écossais Ancien & Accepté (REAA).
Source de connaissance et de méditation, L’épître de Jean L’évangéliste a pour le REAA un sens ésotérique profond, premier fil de trame du rituel et de la démarche initiatique.
Source : site de l’Etoile Ecossaise n° 150
La Lumière, est symboliquement l’émanation de la Cause Première de Toute Chose, et l’origine de notre univers. Jean l’Évangéliste confirme le rôle de Jean Le Baptiste, comme Témoin de la Lumière, sur cette Lumière qui «luit dans les ténèbres». Que l’on sache que la lumière est un symbole omniprésent au REAA.
Jean l’Évangéliste est célébré au cœur des ténèbres du solstice d’hiver, époque de l’année ou le Grand Astre du jour est moins présent pour nous offrir son éclairage céleste. Cependant, en cette période de l’année, c’est dans le cœur de nos maisons que brûle ces feux qui nous rassemblent et qui repoussent les ténèbres. Nous pourrions y voir un symbole de la Lumière qui illumine le cœur de l’initié pour repousser l’obscurantisme sous toutes ses formes.
L’Éternel créa le monde par le Verbe qui s’incarne dans la langue sacrée et dans la parole rituelle qui contient l’essence primordiale. Le Mot, le Verbe, peuvent être interprétés au REAA comme les éléments d’une tradition Intemporelle, particules de sagesses et de morales sur lesquels devraient s’appuyer tout franc-maçon du REAA. Lié au mot, le geste. Chacun des gestes, des signes, des pas, des postures ont des significations symboliques profondes.
Nous ne deviendrons réellement des initiés qu’après avoir entrepris un long travail, une lente progression, de réflexion et d’études qui nous montrera la voie dans la quête de cette lumière… pour y découvrir un trésor, celui qui est enfoui au plus profond de notre âme. Et qui donne un sens véritable au mot Vitriol.
Passer par la voie initiatique qui affine la conscience se fait d’une manière lente qui peut prendre des années et le temps d’une vie. Cette progression requiert un perfectionnement des différents états de l’être et est basée sur une conception traditionnelle de l’homme en tant que corps, âme et esprit. Elle n’est jamais dogmatique et il a appartient à chacun de réaliser SA propre voie spirituelle en toute liberté de conscience par les voies de réalisations correspondants à la Connaissance, à l’Amour et à l’Action.
Ces voies de réalisations correspondent aux trois courants principaux qui ont présidés a la franc-maçonnerie spéculative au REAA.
Le premier courant vient du métier, de la “maçonnerie opérative”. Ses symboles sont ceux des tailleurs de pierres. Ce courant est celui que l’on connaît le plus, car c’est celui qui prédomine largement dans les rituels d’oralités pratiqués largement en Amérique du Nord et à la GLQ, tel le rite de York ou le rite Emulation.
Au REAA, en plus du courant opératif deux autres courants sont omniprésent: Le courant hermétique et le courant chevaleresque.
Il y a ce qui est caché et il y a ce que l’on voit, ce qu’on apprend et ce qu’on découvre. Chacun des éléments du cabinet de réflexion que le profane verra au tout début de son cheminement initiatique sont de natures hermétiques. La réflexion qu’il fera dès lors est le démarrage d’un processus analogue à celui de la matière brute qui se retrouve dans le creuset de l’alchimiste.
Un autre courant tout aussi important est celui de la chevalerie ésotérique. Alliant donc, quête initiatique et voie chevaleresque; soit la chevalerie dans son sens le plus noble.
Cette chevalerie ésotérique, surtout chrétienne, véhiculait un savoir purement oral, de nature symbolique et initiatique. L’Ordre des pauvres chevalier du Christ, ou templiers en étaient des adeptes.
La chevalerie ésotérique incite ses membres a la pratique de la morale, de ses vertus (courage, justice, ténacité). Ces chevaliers étaient les défenseurs du pauvre et de la veuve… l’amour courtois unissant par ailleurs l’âme du chevalier à sa Dame. Des fois le chevalier devait s’en prendre symboliquement au dragon, le terrasser. Le combat du chevalier et du dragon représente le combat de l’homme contre ses passions bestiales. Dans la symbolique ancienne, c’est après avoir vaincu le dragon que le chevalier pouvait retrouver la princesse ou les trésors cachés. La princesse ou l’âme ou la partie spirituelle de l’homme. Saint-Georges terrassant le dragon, est une symbolique fortement présente dans plusieurs chapelles du moyen-age. Les francs-maçons opératifs ayant intégrés toute une symbolique hermétique et chevaleresque dans plusieurs constructions médiévales.
La chevalerie dont l’on parle implique une victoire, celle que l’initié remporte sur lui-même, en devenant peu à peu le réceptacle de l’amour divin.
Ainsi , il est étable que la franc-maçonnerie du REAA a repris totalement a son compte cette authentique démarche, exigeant de ses membres qu’ils tuent en eux-mêmes le vieil homme, qu’ils terrassent leurs dragons, qu’ils deviennent aussi, après leurs morts symboliques dans le cabinet de réflexion, la matière en fusion du processus alchimique, en alliant en eux la Force à la Beauté et en trouvant, grâce a la Sagesse, l’union des complémentaires.
C’est par ces trois courants principaux: Opératif, Hermétique et chevaleresque que le REAA se distingue des autres rituels.
- Le courant opératif, le tailleur de pierre est la main agissante, l’acte, l’action, le geste, le corps. Le travail et l’effort sur soi-même. L’action du maillet et du ciseau devenus extensions des muscles de l’ouvrier, que son travail laborieux impose a la matière.
- Le courant chevaleresque est l’âme, exprimée par l’amour du prochain, dans l’amour de Dieu, les émotions positives, les vertus telles que la bienveillance et la charité.
- Le courant hermétique est l’esprit, la connaissance, l’intelligence incommensurable, l’instinct et la raison, ce qui est écrit et ce qui se dit. Les forces agissantes, raisonnées ou non.
Corps, âme et esprit… Connaissance, Amour et Action; pour que l’initié, aille au delà de son individualité et de son égo, afin qu’il s’élève au niveau de l’absolu, dans la quête de la source de cette lumière, émanation de l’intelligence infinie, et source première de toute chose, le Grand Architecte de l’Univers.