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L’auteur Marc Halévy y a publié un article des plus intéressant « Qu’est-ce que la Franc-Maçonnerie?”
Extrait
La Franc-Maçonnerie n’est plus perçue dans l’opinion qu’à travers des loges laïques et athées qui rassemblent des membres influents de la société désireux de former un lobby plus ou moins occulte. Mais c’est oublier à quel point la Franc-Maçonnerie traditionnelle était – et reste encore dans bien des loges – imprégnée du patrimoine spirituel antique : elle forma des personnalités aussi diverses que Johann Wolfgang von Goethe ou Pierre-Joseph Proudhon, par exemple. Marc Halévy nous introduit à l’histoire de la philosophie franc-maçonne, à laquelle il a déjà consacré plusieurs ouvrages, comme La Franc-Maçonnerie est-elle une gnose ? (Dervy) ou Les trentre-trois marches maçonniques (Oxus).
La Franc-Maçonnerie moderne est née au XVIIe siècle dans le dernier pays où les corporations de bâtisseurs étaient encore vivantes : les îles britanniques, spécialement en Irlande, en Ecosse et à York, avec quelques Loges moribondes de ci de là, notamment à Londres et Westminster où se fonda, par désespoir et désir de résurrection, la Grande Loge de Londres entre 1717 et 1723. Cette Grande Loge de Londres s’établit sur des principes « modernes » (les Moderns) qui furent rapidement combattus et éliminés par les Loges traditionnelles d’Ecosse, d’Irlande et de York (les Ancients), mais qui essaimèrent très vite en France et Belgique, puis en Allemagne, en Suisse et en Suède.
Deux Franc-Maçonneries : les Anciens et les Modernes.
En gros, les Ancients préservaient la vision spirituelle et rituelle héritée des constructeurs de cathédrales, alors que les Moderns cultivaient les valeurs mondaines de ce qui deviendra les « Lumières ». En Grande-Bretagne, ces innovations modernes furent assez vite tuées dans l’œuf. Mais le mal était fait et la « voie substituée » avait déjà contaminé d’autres pays.
En France, la révolution parisienne de 1789 força la majorité des Francs-Maçons français (presque tous des nobles ou de riches bourgeois) à fuir et à se réfugier qui en Allemagne, qui en Angleterre, où ils réintégrèrent la Franc-maçonnerie traditionnelle. Tout dérapa avec Napoléon Bonaparte qui, constatant que les élites françaises avaient fui la « révolution », fit revenir les Francs-Maçons en leur promettant la liberté de réunion en échange d’une allégeance totale au pouvoir impérial. Une part des Francs-Maçons français acceptèrent et vinrent faire amende honorable devant le pouvoir sous la férule d’un « Grand Maître » de pacotille, frère de l’Empereur, et d’un laquais de l’Empire : Cambacérès. Le Grand Orient de France à la botte de la dictature napoléonienne était né.
La Franc-Maçonnerie traditionnelle, régulière et universelle a une vocation exclusivement spirituelle et initiatique, et ne peut ni ne veut accepter la moindre interférence avec les mondes religieux, politiques ou économiques.
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