En attendant la sortie de la Morale du termite (Detrad) , mon prochain livre de philosophie !
Discours de Tommy Douglas en 1944 au Canada accompagné d’un dessin animé. Né en Ecosse, Thomas Clement Douglas (1904-1986) a été premier ministre socialiste du Saskatchewan de 1944 à 1961.
L’histoire est extrêmement drôle et peut s’adapter à la situation actuelle ou passée.
« C’est l’histoire d’un lieu nommé « Le pays des Souris ». Le pays des Souris était un lieu où vivaient et jouaient tous les petits rats, où ils naissaient et mouraient. Ils vivaient de la même manière que vous et moi.
Ils avaient même un parlement et tous les 4 ans ils avaient une élection. Ils se rendaient aux urnes et votaient. Certains se faisaient même conduire en charriot, un avantage qu’ils n’obtenaient que tous les 4 ans, pour être exact. Comme vous et moi.
Et à chaque élection, tous les petits rats prirent l’habitude d’aller aux urnes et d’élire un gouvernement. Un gouvernement constitué d’énormes et gros chats noirs.
Maintenant, si vous pensez que c’est étrange que les souris élisent un gouvernement de chats, observez l’histoire du Canada durant les 90 dernières années et vous verrez qu’eux ne sont pas plus stupides que nous.
Je n’ai rien contre les chats noirs. Ils étaient de bons compagnons. Ils conduisaient leur gouvernement avec dignité. Ils promulguaient de bonnes lois. C’est à dire… des lois qui étaient bonnes pour les chats. Mais ces lois qui étaient bonnes pour les chats, n’étaient pas bonnes pour les souris.
Une de ces lois disaient que l’entrée de la souricière devait être suffisamment grande pour qu’un chat puisse mettre sa main à l’intérieur. Une autre loi disait que les souris ne pouvaient se mouvoir qu’à certaines vitesses afin que les chats trouvent à manger sans trop d’effort physique.
Toutes ces lois étaient bonnes pour les chats, mais elles étaient dures pour les souris. Et lorsque les souris les trouvèrent de plus en plus difficiles, quand les souris ne purent plus les supporter, elles décidèrent qu’il y avait quelque chose à faire. Alors elles se rendirent en masse aux urnes. Elles votèrent contre les chats noirs.
Et élurent des chats blancs.
Les chats blancs firent une campagne géniale. Ils dirent : « Le pays des Souris nécessite plus d’avenir ». Ils dirent : « Le problème avec le pays des Souris ce sont les entrées rondes de la souricière. Si vous nous élisez, nous créerons des entrées carrées. » Et c’est ce qu’ils firent.
Et les entrées carrées furent deux fois plus grandes que les rondes. Et ainsi les chats purent y mettre les deux pattes.
Et la vie devint plus dure que jamais. Et quand elles ne purent supporter plus, ils votèrent contre les chats blancs et élurent les chats noirs de nouveau. Pour plus tard revenir aux chats blancs… et de nouveau les noirs. Elles essayèrent même avec des chats moitié blancs, moitié noirs et appelèrent ça : coalition.
Elles essayèrent même un gouvernement fait de chats tachetés. C’étaient des chats qui essayaient de parler comme des souris, mais qui mangeaient comme des chats.
Vous voyez mes amis, le problème n’était pas la couleur des chats. Le problème est qu’ils étaient des CHATS. Et comme ils étaient des chats, naturellement, ils avaient des intérêts de chats et non de souris.
Puis arriva de très loin une petite souris qui avait une idée.
Mes amis, soyez attentifs à un humble compagnon qui a une idée. Elle dit aux autres souris ; « Regardez compagnons, pourquoi continuons-nous à élire un gouvernement constitué de chats ? Pourquoi n’élisons-nous pas un gouvernement constitué de souris ? » « Oohhh ! » dirent-ils. « C’est un communiste. » Alors ils le mirent en prison.
Mais j’aimerais vous rappeler que vous pouvez enfermer une souris ou un homme, mais vous ne pouvez enfermer une idée. »