Placé dans en tête de l’éditorial du site l’association » UGODFM » (Union pourun Grand Orient de France Maçonnique), un article/réflexion d’un frère du GODF sur la nécessité ou non de « faire » de cette obédience une obédience mixte… Cette réflexion est annonciatrice de la plus grande des préoccupations à laquelle le prochain Convent du Grand Orient de France sera confronté …L’UGODFM précise qu’il ne s’agit pas là d’une prise de position officielle de l’association… mais bon quand même !
Notons, par la même, que le site de l’UGODFM a été entièrement refondu …A revisiter donc !
Est-il souhaitable et nécessaire de faire du GOdF une obédience mixte ?
Une obédience mixte, comme le soutiennent des Frères au nom de l’égalité entre homme et femme et d’une évolution qui serait selon eux inéluctable de la Franc-Maçonnerie vers la mixité, évolution dont le GOdF, toujours à l’avant-garde du progrès, se devait d’être le fer de lance et le modèle accompli ?
Mais n’est-ce pas préjuger hâtivement et imprudemment de l’avenir de la Franc-Maçonnerie ?
N’est-ce pas aussi amalgamer ou confondre indûment les droits à l’égalité sociale, civique, professionnelle, et politique des femmes avec le droit d’association qui peut concerner des activités pour lesquelles la mixité ne s’impose pas nécessairement ?
N’est-ce pas oublier aussi que cette reconnaissance légitime de l’égalité des droits entre hommes et femmes n’équivaut nullement à l’affirmation de leur identité, mais qu’elle vise au contraire à faciliter l’épanouissement de leurs différences respectives dans la complémentarité et l’harmonie pour le bien de tous ?
N’est-ce pas également perdre de vue ce que l’initiation maçonnique vise d’abord :
Une meilleure connaissance et maîtrise de soi par soi, préalable à toute vie commune plus harmonieuse et à une citoyenneté plus lucide, plus autonome et plus responsable ; et que si il est, certes, possible d’effectuer ce cheminement dans des obédiences mixtes, il n’en demeure pas moins d’abord une démarche intime, personnelle, particulière à chaque homme et à chaque femme, comme l’attestent la persistance des obédiences masculines et maintenant le développement des obédiences féminines ; ce qui ne peut être seulement imputé à la tradition et à l’usage, mais aussi à la pertinence de ce choix ?
Et n’est-ce pas encore faire peu de cas des obédiences mixtes existantes, prêtes à accueillir tous ceux et celles qui veulent vivre cette forme de pratique maçonnique ; obédiences mixtes, mais aussi non mixtes, qui sont fondées à se demander si cette mutation soudaine du GOdF ne cache pas quelque dessein hégémonique ?
Certes, on peut toujours contester la valeur de ces objections au nom de conceptions trop identitaires de l’égalité, trop engagées de la Franc-Maçonnerie, et trop univoques d’un sens de l’histoire qui serait déjà écrit à l’avance.
Mais, lorsque des Frères ont commencé à militer pour faire du GOdF une obédience mixte, bien que disposant de la possibilité d’aller pratiquer ailleurs cette forme de Maçonnerie, du moins était-on en droit d’attendre d’eux qu’ils défendent et essaient de faire accepter une telle transformation, qui équivaut à une rupture avec la tradition et les usages de l’obédience à laquelle ils avaient pourtant librement adhéré, de la manière la plus démocratique et incontestable possible ; conformément à l’éthique maçonnique et aux principes dont se réclame le Grand Orient de France.
Non pas qu’ils tentent d’imposer leur point de vue par le fait accompli, les manœuvres insidieuses et les manipulations d’assemblée, et sans que soient réunies les conditions d’une expression véritable de tous les frères et de toutes les loges.
C’est pourquoi, face à ces égarements, il paraît malheureusement aujourd’hui nécessaire de rappeler à nouveau à tous ces frères que seul le Convent en tant qu’assemblée générale de l’association loi 1901 qu’est le GOdF, et exerçant sa souveraineté de manière vraiment démocratique, a le pouvoir de trancher clairement ce débat, ce qui permettra à chaque frère, la solution d’une « Fédération de GO mixte et non mixte » n’étant qu’un leurre ingérable, d’en tirer ensuite pour lui les conséquences.
Claude SAL∴
Source : Éditorial UGODFM