« France Terre d’Asile » a pour vocation d’aider toutes les personnes en situation de migration de droit, réfugiés ou apatrides.
Le Grand Orient de France a publié hier un appel (dont il est signataire) à l’initiative de l’association « France terre d’Asile » sur la situation en Tunisie et notamment sur les immigrants tunisien en Europe. Plusieurs personnalités, associatives et organisations sont signataires
A noter que le Grand Orient de France est la seule obédience maçonnique française signataire de cet appel… GADLU.INFO y a adhéré en signant l’appel …Vous aussi vous pouvez signer cet appel:
« Signer l’appel »
Appel à l’initiative de France terre d’asile
La France doit apporter une réponse digne et responsable à la question tunisienne.
Depuis janvier 2011, plus de 20 000 Tunisiens sont arrivés sur les côtes italiennes et quelques milliers, qui se sont vus délivrer par Rome une autorisation provisoire de séjour à titre humanitaire, se sont dirigés vers la France. Certains errent aujourd’hui dans les rues et les squares des grandes villes, Marseille, Nantes et surtout Paris. Ils bénéficient du soutien d’urgence que leur apportent les associations, certaines municipalités et d’une importante entraide communautaire et citoyenne. Cela ne suffit évidemment pas.
Face à cette situation chaque jour plus dramatique, le gouvernement français, guidé par des considérations de politiques internes, a déployé une série de réponses totalement inadaptées : multiplication d’interventions policières, placement en garde à vue, en centre de rétention, blocage de la frontière franco-italienne et réadmission de Tunisiens vers l’Italie. La France manque à sa réputation de patrie des droits de l’Homme et déroge aux principes qu’elle a toujours défendus. Nous sommes en droit d’attendre de notre pays une autre réponse, digne et responsable, qui porte nos valeurs.
Les personnalités et organisations signataires refusent l’instrumentalisation idéologique et politique de cette situation et en appellent au gouvernement français pour qu’il adopte des solutions à la hauteur des enjeux.
Nous demandons pour cela que le gouvernement :
• Cesse les interventions policières sur les lieux de rassemblement des Tunisiens : ces interventions sont discriminatoires, agressives et inutiles.
• Propose un dispositif d’accueil temporaire.
• Mette en place un dispositif spécifique d’aide au retour volontaire pour les Tunisiens qui souhaitent retourner dans leur pays : cette mesure permettrait d’organiser des retours de manière digne et humaine à un coût qui ne serait pas plus élevé que le coût de la politique actuelle.
• Considère la situation des Tunisiens qui pourraient entrer dans des dispositifs d’accès au séjour ou de formation professionnelle, notamment dans le cadre des accords migratoires franco-tunisiens.
• Contribue, y compris dans le cadre européen, à une aide significative au développement économique et social de la nouvelle démocratie tunisienne.
• Encourage la solidarité européenne en matière d’accueil des migrants.
Prendre ces mesures simples et humaines c’est bien peu quand on sait que la Tunisie a accueilli 300 000 déplacés de la crise libyenne en faisant preuve d’un élan de solidarité exceptionnel. En entendant notre appel, la France s’honorerait de renouer avec des principes qui ont inspiré les différents mouvements de ce printemps arabe tant salué et de la révolution du Jasmin en particulier.
Avec le soutien des organisations et associations suivantes :
Bertrand Delanoë, maire de Paris ; Patricia Adam, députée du Finistère ; Pouria Amirshahi, secrétaire national du Parti socialiste ; Guy Arcizet, grand maître, président du Conseil de l’ordre du Grand Orient de France ; Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste ; Jean-Pierre Bayoumeu, membre du conseil d’administration de France terre d’asile ; Jacqueline Benassayag, membre du conseil d’administration de France terre d’asile ; Frédérik Bernard, maire de Poissy ; Francine Blanche, membre de la direction confédérale de la CGT ; Jean Blocquaux, membre du conseil d’administration de France terre d’asile ; Pascale Boistard, adjointe au maire de Paris ; Stéphane Bonifassi, avocat ; Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis ; Jean-Bernard Bros, délégué général du Parti radical de gauche ; Frédérique Calandra, maire du 20e arrondissement de Paris ; Jean Christophe Cambadélis, député du 19e arrondissement de Paris ; Jean-Baptiste Cessac, membre du conseil d’administration de France terre d’asile ; François Chérèque, secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) ; Victor Colombani, président de l’Union nationale lycéenne ; Jacqueline Costa-Lascoux, directrice de recherche au CNRS ; Sylvain Cuzent, directeur général du CASP ; Georges Dagher, membre du conseil d’administration de France terre d’asile ; Alain Deleu, président honoraire de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) ; Laurianne Deniaud, présidente du Mouvement des jeunes socialistes ; Emilie Dequenne, comédienne ; Harlem Désir, député européen et secrétaire national du Parti socialiste ; François-Xavier Desjardins, membre du conseil d’administration de France terre d’asile ; Olivier Favier, journaliste ; Rémi Féraud, maire du 10e arrondissement de Paris ; Olivier Ferrand, président de Terra Nova ; Patrice Finel, membre du conseil d’administration de France terre d’asile ; Pierre Fournel, directeur général de la LICRA ; Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU) ; Razzy Hammadi, secrétaire national du Parti socialiste ; Benoît Hamon, porte parole du Parti socialiste ; Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile ; Stéphane Hessel ; Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris ; Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Ile-de-France ; Alain Jakubowicz, président de la LICRA ; Christian Laruelle, directeur de l’ASSFAM ; Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français ; Alain Le Cleac’h, membre du conseil d’administration de France terre d’asile ; Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, député européen ; Patrick Lozès, président du Cran ; Luc Mainguy, président de l’association Solidarité Bretagne Cambodge ; Jacky Mamou, président du collectif Urgence Darfour ; Nicole Maestracci, présidente de la FNARS ; Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT ; Samia Maktouf, avocat ; Sandrine Mazetier, députée de Paris, secrétaire nationale du Parti socialiste ; Serge Moati, écrivain, journaliste et réalisateur français ; Didier Paillard, maire de Saint-Denis ; Michelle Pauco, présidente de l’association Accueil travail emploi (ATE) ; Etienne Pinte, député des Yvelines ; Eric Pliez, directeur général de l’association Aurore ; Jean-François Ploquin, directeur général de Forum réfugiés ; Serge Portelli, magistrat ; Marc Prévot, président de l’association Emmaüs ; Nicole Questiaux, membre du conseil d’administration de France terre d’asile ; Jacques Ribs, président de France terre d’asile ; Gilbert Roger, maire de Bondy ; Christophe Robert, directeur Fondation Abbé Pierre ; Jacques Salvator, maire d’Aubervilliers ; Bernard Schalscha, secrétaire général du collectif Urgence Darfour ; Françoise Seligmann, présidente d’honneur de la Ligue des droits de l’homme ; Dominique Sopo, président de SOS Racisme ; Gisèle Stievenard, adjointe au maire de Paris ; Christiane Taubira, députée de Guyane ; Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT ; Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris ; Daniel Vaillant, maire du 18e arrondissement de Paris ; Dominique Versini, ancienne défenseure des enfants ; Philippe Waquet, magistrat honoraire ; Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS ; Richard Yung, sénateur représentant les Français établis hors de France ; Iradj Ziai, membre du bureau de France terre d’asile ; Emmanuel Zemmour, président de l’UNEF ; Mohsen Zemni, président de l’Association des tunisiens de France (ATDF) ; Roger Madec, maire du 19e arrondissement de Paris
Appel publié dans Libération du 6 mai 2011