Le premier était intitulé « Projet de loi sur le mariage pour tous » et condamné les propos de certains membres de l’Eglise Catholique.
Mariage pour tous : oui au débat républicain, non à l’anathème
A la veille de l’adoption en Conseil des ministres du projet de loi sur le mariage pour tous, le Grand Orient de France a déjà exprimé son soutien à cette avancée dans le domaine des libertés et de la reconnaissance de l’égalité entre tous les citoyens. Il était en cela fidèle à toutes les actions qu’il a conduites dans le passé pour défendre le droit de vote des femmes, le droit des femmes à l’avortement et à son remboursement intégral, le pacte civil de solidarité.
Depuis la mise en œuvre concrète de cette promesse de campagne présidentielle, un vaste mouvement de contestation a été lancé par les religions monothéistes confondant à dessein le contrat de mariage régi par le Code civil, issu de lois votées par le Parlement de la République française, et l’organisation du mariage religieux au gré des croyances des pratiquants de tout culte. Cette situation française est étonnante quand on constate que ce même droit au mariage pour tous a été reconnu par de nombreux pays où l’Eglise catholique est influente, comme en Espagne ou au Portugal et où l’Eglise anglicane ne conteste pas la décision du Premier Ministre britannique de proposer la même évolution en Grande Bretagne.
Devant la violence du débat qui s’instaure, le GODF en appelle à la sérénité et au respect des règles démocratiques dans le fonctionnement des services publics.
Ainsi, aux responsables religieux qui s’érigent en conscience morale, il pourrait être rappelé quelques entorses à la légalité :
– l’utilisation, à des fins de propagande, des émissions religieuses diffusées par le service public France Télévisions le dimanche matin et financées sur fonds publics, pour dénigrer en décembre 2012 le projet de loi déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale ;
– le non respect de l’interdiction de propagande politique dans les lieux de culte affectataires au titre de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat (article 35) : sermons, remises de tracts appelant à des manifestations, diffusion de lettres ouvertes aux politiques… qui constituent autant de « discours prononcé » constituant un « provocation directe à résister à l’exécution des lois ou actes légaux de l’autorité publique » ou tendant à « soulever ou à armer une partie des citoyens contre les autres »
– l’aggravation de la loi Debré du 31 décembre 1959 sur les établissements sous contrat, par une utilisation abusive du « caractère propre » des établissements, dont les enseignants sont payés sur fonds publics. Or la loi dispose que « l’établissement, tout en conservant son caractère propre, doit donner cet enseignement dans le respect total de la liberté de conscience ».
En poursuivant de telles actions, les Eglises, qui disposent déjà de nombreux avantages matériels, en terre concordataire comme ailleurs, prennent le risque de réveiller des querelles que la loi de 1905 avait pourtant permis de dépasser.
Le débat concerne au premier chef les citoyens, et eux seuls, croyants ou non, ainsi que leurs représentants démocratiquement élus, qui voteront la loi.
Les francs-maçons du GODF entendent faire prévaloir la sérénité dont doit être digne une démocratie moderne et en appellent à la responsabilité de chacun.
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