MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
Chronique 398
1858 – GODF : les réformes du Rituel
✦ La réforme dite du Prince Murat (1858). – Intervenant quelques années après la reconnaissance en 1849, par le Grand Orient de France, de « l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme », cette réforme s’inscrit pleinement dans la tradition andersonienne ; apportant de nouvelles invocations au Grand Architecte de l’Univers et renforçant le cérémonial des initiations.
L’ouverture et la fermeture des travaux de loge se font plus solennelles que par le passé.
✦ La réforme Amiable (1886). - Ayant écarté à jamais, en 1877, le GADLU de ses temples, le Grand Orient de France considère nécessaire de mettre à jour ses rituels en leur apportant une orientation spécifiquement positiviste.
Il le fait sous l’impulsion de Louis Amiable, grand orateur, entérinant ainsi la neutralité de l’Ordre maçonnique envers les croyances humaines ; promouvant, à son corps défendant, une forme nouvelle de religion substituée, morale, sociale et laïque.
La finalité de la réforme, proposée aux membres du Grand Orient de France, est que les rituels du rite reflètent parfaitement « les sentiments sagement progressistes qui animent la Franc-Maçonnerie française et qui la placent à l’avant-garde de la Franc-Maçonnerie universelle ».
Quant au symbolisme maçonnique, il doit être « sobre, clair et absolument neutre ».
✦ Louis Amiable (1837-1897). – Avocat, conseiller de Cour d’appel, il fut aussi maire d’arrondissement parisien, et haut dignitaire du Grand Orient de France – membre de la loge L’Isis de Monthyon (Seine-et-Marne).
On lui doit de nombreux écrits sur la Franc-Maçonnerie ; notamment une monographie de la loge Les Neuf Sœurs (1897).
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En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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Quand on évoque les réformes du rite français au GODF c’est souvent Murat et Amiable qui sont évoqués. Ce faisant, on oublie des éléments de compréhension et surtout, oublie les autres réformes.
Par exemple, pour Murat on oublie que le grade de compagnon est particulièrement imprégné de ce qui se faisait depuis 1829 et après, au Suprême conseil de France.
On oublie que le point bas du symbolisme du rite français au GO, c’est surtout pour les réformes 1907 et plus encore 1922.
Et puis, surtout on oublie la réforme la plus importante en 1938-1955 dite Groussier mais qui est surtout impulsée par le travail du Grand collège des rites et des rapports de Armand Bédarride en 1931-32 et 33. Cette réforme marque un retour à l’essence du rite français, à son symbolisme des origines et à la version andersonienne de la maçonnerie.
Ces rapports Bédarride ont été essentiels mais ils sont aujourd’hui peu connus. Dommage d’ailleurs qu’ils n’aient pas été d’avantage considérés pour les 2eme et 3eme grade.
Bonne réaction du GODF quand il a écarté le GADLU, c’est sur ces bases que nous avons construit La G.L. FUTURA ouverte en 2023.