Extrait :
CCN : Pour votre deuxième polar, votre détective privé Jack Teddyson, enquête dans le milieu de la franc-maçonnerie martiniquaise, pourquoi un tel choix ?
Raphaël Confiant :Pratiquement aucun ouvrage de fiction martiniquais ne s’est intéressé jusqu’à présent à ce milieu, ce qui est un peu étrange étant donné le poids important de la franc-maçonnerie dans la société martiniquaise et cela dès le XIXe siècle. Dans le Saint-Pierre d’avant l’éruption de la montagne Pelée, par exemple, les loges maçonniques exerçaient une forte influence, occulte évidemment, dans tous les secteurs de la société, en particulier ceux de la politique et de l’économie. Les deux ethno-groupes dominants de cette époque, les Blancs créoles et les mulâtres, avaient chacun leurs loges.
CCN : Ne serait-ce pas précisément ce côté occulte, voire opaque, qui a dissuadé les écrivains de prendre la franc-maçonnerie pour cadre de leurs récits ? Comment avez-vous procédé ? Etes-vous un « Fils de la Veuve » ?
RC :Pas du tout ! Je ne suis membre d’aucune confrérie maçonnique et aucun maçon ne m’a approché à ce jour pour tenter de m’y faire adhérer. Sans doute parce que je suis quelqu’un qui agit trop à visage découvert…Mais fort heureusement, j’ai des amis maçons auxquels j’ai pu soutirer, non sans mal à vrai dire, des informations précieuses. Sinon j’ai beaucoup lu tant sur la franc-maçonnerie martiniquaise que sur celles d’autres pays tels que la France et l’Angleterre. J’ai eu du mal au début à pénétrer dans les arcanes de ce milieu très fermé comme chacun sait, à comprendre leurs rituels ou leurs formules ésotériques, mais au fils du temps, tout cela a fini par me devenir familier.
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