Ce 9 décembre 2011, jour anniversaire de la Loi de 1905, le Grand Orient de France et vingt associations créent le « Collectif laïque », outil de promotion et de défense de la laïcité à la veille des élections
Afin de faire face à la grave dégradation de la laïcité, 21 associations de promotion et de défense de la laïcité ont décidé de constituer un Collectif laïque.
En ce jour anniversaire de la Loi du 9 décembre 1905, et dans la perspective de l’élection présidentielle, le Collectif laïque demande aux candidats de se prononcer clairement au regard de la laïcité.
Le Collectif laïque demande prioritairement que les principes de la Loi de 1905, inscris dans ses deux premiers articles, soient intégrés dans la Constitution.
Le Collectif laïque restera mobilisé pour examiner toutes les questions d’actualité de la laïcité. Il interviendra si nécessaire auprès des élus, des responsables de l’Etat, des partis politiques, des autorités locales et régionales, et participera au débat public.
Paris, le 9 décembre 2011
COLLECTIF LAIQUE – APPEL COMMUN
PROMOUVOIR ET DEFENDRE LA LAICITE
La laïcité est fragilisée, contournée, menacée. Cent six ans après le vote de la loi de séparation des églises et de l’Etat qui garantit la liberté de conscience, l’égalité des droits et des devoirs entre tous les citoyens, quelles que soient leurs origines et appartenances, les associations laïques ont décidé de s’associer en un collectif pour promouvoir et défendre la laïcité.
Dans la perspective de l’élection présidentielle, moment clef de la vie politique sous la V° République, le « Collectif laïque » interviendra afin que les candidats se prononcent clairement au regard de la laïcité et de l’application de l’article Premier de la Constitution et de la loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat.
Les tentatives de qualifier la laïcité, en lui associant les qualificatifs « moderne », « ouverte », « nouvelle », « positive », etc, constituent autant de volontés de vider la laïcité de son contenu., de contourner la loi de 1905, à défaut de pouvoir l’abroger, alors même que l’immense majorité des Français, croyants et incroyants, lui déclarent leur attachement.
Peu à peu, la laïcité a été contestée par le discours à Latran du premier magistrat de la République à propos des mérites respectifs de l’instituteur et du prêtre, par l’accroissement des financements publics aux écoles confessionnelles, par les décisions du Conseil d’Etat réduisant la laïcité à la seule neutralité, par la mise en place de commissions inter-religieuses départementales qui légitiment le retour du religieux dans la sphère publique, par les dispositions qui favorisent la montée du communautarisme ; autant d’avancées insidieuses, mais clairement destinées à vider de sa substance la laïcité républicaine, donc la République.
Trop c’est trop ! La crise sociale, économique et culturelle impose que la République ne cède en rien sur ses valeurs fondatrices et s’engage sur la voie de la concrétisation des principes fondamentaux inscrits dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Il faut consolider la liberté, concrétiser l’égalité des droits et des devoirs, réhabiliter la fraternité, donner du sens à la citoyenneté. Il faut faire vivre la laïcité. Faire en sorte que les hommes et les femmes, premières victimes des fondamentalismes, disposent des moyens d’émancipation qui les rendent maîtres de leur destin.
Tels sont les principales réponses que les associations laïques entendent apporter aux maux qui menacent la République : les renoncements successifs et les discours populistes fondés sur la peur de l’autre.
Aussi, à l’occasion de l’élection présidentielle, le « Collectif laïque » demande prioritairement que les principes de la loi de 1905, inscrits dans ses deux premiers articles, soient intégrés dans la Constitution. Il revendique que soit mis fin à l’institutionnalisation du retour du religieux dans la sphère publique et au communautarisme. Il réclame que la priorité des moyens soit donnée à l’école laïque et que soit mis un terme à l’accroissement continu du financement public des établissements confessionnels.
Le « Collectif laïque » entend contribuer ainsi au rehaussement du débat politique. Faire en sorte que les hommes, les femmes, premières victimes des fondamentalismes, s’émancipent de toutes les cléricalismes, y compris de la finance mondiale, et se donnent les moyens d’être maîtres de leur destin.
En ce jour anniversaire de l’adoption de la loi de 1905 de séparation qui fonde la laïcité, les associations laïques signataires, tout en préservant chacune ses spécificités et son indépendance, constituent le « Collectif laïque » dont l’objet est de faire rayonner la laïcité, toute la laïcité, rien que la laïcité.
Paris, le 9 décembre 2011