Face à l’iniquité du verdict rendu le 11 octobre par la Cour d’assises de Créteil dans le procès des viols collectifs commis entre 1999 et 2001 à Fontenay sous bois, la Grande Loge Mixte de France (GLMF), obédience maçonnique laïque et profondément attachée à la mixité, souhaite attirer solennellement l’attention des institutions de la République sur la nécessité de faire respecter dans les faits l’égalité entre les hommes et les femmes sur l’ensemble du territoire. Elle constate une fois encore l’urgence de traiter efficacement la question des violences faites aux femmes.
S’agissant de l’affaire des viols collectifs, la restitution du procès, le verdict de la Cour d’assises de Créteil et le traitement médiatique des événements, ont montré combien il reste difficile pour les femmes ayant subi de tels actes d’être entendues et respectées dans leur statut de victimes. Là, dix hommes ont été acquittés et quatre autres ont été condamnés à de simples peines allant de trois ans avec sursis à un an de prison ferme, c’est-à-dire bien en deçà des réquisitions du parquet.
Nous condamnons ce jugement comme une atteinte à la dignité de la femme dans la sous-estimation des faits et dans la violence d’un procès où la souffrance des victimes n’a visiblement pas été prise en compte. Au-delà de la procédure d’appel, nous espérons qu’une mobilisation concertée des associations et des citoyens permettra de lancer un signal positif à la société toute entière dans le sens du respect de la dignité des personnes et des femmes en particulier. La GLMF s’associe à toutes les voix qui iront dans ce sens.
L’Etat, ses institutions et ses représentants sont les garants, notamment au travers de leurs décisions, du respect des principes fondamentaux républicains. Or des améliorations substantielles peuvent être accomplies dans notre pays pour faire évoluer les mentalités. Il s’agit d’accomplir un véritable travail d’éducation des jeunes générations et de sensibilisation des professionnels concernés. Cette priorité, qui mobilise tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, indépendamment des différences culturelles ou religieuses, engage l’avenir de notre démocratie.