Alain Juillet, Grand Maître de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française (GL-AMF) s’est épanché sur ce qu’il nomme la Recomposition du paysage maçonnique français : la GL-AMF participe activement, aux côtés d’autres obédiences qui se reconnaissent dans les principes de régularité maçonnique, au projet de création d’une Confédération des Grandes Loges régulières françaises. Amorcées le 12 septembre 2012 à Bruxelles à l’initiative de cinq Grandes Loges régulières européennes, les négociations se poursuivent activement pour jeter les bases d’une telle Confédération qui paraît porteuse d’avenir et d’espérance pour l’ensemble de la Franc-maçonnerie régulière française sous réserve d’en appliquer scrupuleusement les principes et les usages. La GL-AMF affirme clairement sa volonté d’y contribuer. L’ensemble du projet devra être validé en 2013 par les Convents et Congrès des obédiences participantes.
Communiqué d’Alain Juillet :
« Après notre rencontre à Bruxelles avec les cinq Grandes Loges européennes, nous avons retrouvé à Paris le 23 octobre les représentants de la Grande Loge de France (GLDF) pour comparer nos pratiques respectives au regard des exigences que posent les principes de régularité.
Selon la rédaction des « Basic Principles » de septembre 1929, amendés en 1949 et 1989 dans les « Aims and Relationships of the Craft », la régularité d’une Grande Loge passe par huit critères parfaitement définis. Comme l’avait laissé entendre la déclaration de Bâle, et comme nous avons pu le constater dans nos échanges en allant au fond des choses, la GLDF et la GL-AMF appliquent l’ensemble de ces critères et s’affirment ainsi parfaitement régulières.
Il est donc possible d’avancer sur le projet partagé par les deux Obédiences de créer une Confédération des Grandes Loges régulières françaises et de demander pour elle la reconnaissance.
En rompant avec la GLNF et en recommandant clairement aux Grandes Loges étrangères de ne pas venir en France ou d’y créer des districts, la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA) ainsi que les cinq Grandes Loges européennes ont mis chacun devant ses responsabilités.
Ceci va permettre d’éviter le chaos et de donner le temps à la Franc-maçonnerie française de se mettre en question, de déterminer les orientations et le positionnement de chacune de ses obédiences et de jeter les bases d’une recomposition.
Compte tenu de la situation présente, les Grandes Loges françaises ne peuvent plus se différencier que par le niveau d’application des critères de régularité. Il s’y ajoute pour les Obédiences qui souhaitent pouvoir être un jour reconnues par la GLUA et la communauté internationale, le respect des règles et usages complémentaires pratiqués au niveau mondial dans la Franc-maçonnerie traditionnelle.
Pour être reconnu, il faut non seulement respecter la totalité des principes de régularité, mais démontrer dans les faits la pérennité de la Grande Loge dans son organisation et sa gestion, ainsi que la qualité de son image et de son rayonnement dans le monde profane.
Cela ne pose aucun problème pour la Grande Loge de France, mais nécessite, peut-être, pour la GL-AMF un temps d’observation en raison de sa création récente.
Il faut, également et surtout, respecter la règle selon laquelle les Frères ne peuvent visiter en Tenue que des Loges d’obédiences reconnues ou régulières en excluant notamment toutes les Grandes Loges pratiquant la mixité. Sur ce plan la GL-AMF respecte strictement cette règle avec tous les problèmes que cela peut poser à nos Frères, tandis que la GLDF ne pourra y prétendre qu’une fois arrêtées les visites de Grandes Loges irrégulières.
Les autres obédiences revendiquant la régularité et qui voudraient en faire partie devront respecter scrupuleusement la totalité des mêmes critères. Elles pourront alors intégrer cette Confédération de Grandes Loges régulières, s’inspirant du modèle institutionnel des Grandes Loges Unies d’Allemagne, dont l’objectif final sera sa reconnaissance par les Grandes Loges régulières mondiales.
La Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française est prête à discuter les bases d’une telle Confédération qui lui paraît porteuse d’avenir et d’espérance pour l’ensemble de la Franc-maçonnerie régulière française sous réserve d’en appliquer scrupuleusement les principes et les usages.
Pour arriver au consensus nécessaire dans le respect des règles, chacun devra faire sa part du chemin, en se donnant les moyens d’aller jusqu’au bout, pour permettre l’achèvement de l’œuvre commune aujourd’hui entreprise.
Compte tenu des délais de discussion et de préparation des textes avant leur éventuelle validation par les Convents et Congrès de 2013, notre prochaine échéance est de pouvoir affirmer avant la fin de l’année 2012 notre volonté et notre capacité d’y parvenir.
Nous allons, tous ensemble, nous y employer avec force et vigueur ».
Alain JUILLET, Grand Maître.
Paris, le 19 novembre 2012