MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 145
1743 – Giuseppe et Serafina, escrocs
[Suite de la Chronique 144]
Le couple Giuseppe-Serafina ne cesse dès lors de voyager en Europe, s’arrêtant dans l’ordre, ou dans le désordre, à Madrid, Lisbonne, Londres, Paris, Venise, Naples, Bruxelles.
Lors de son séjour à Londres, Balsamo est initié à la Franc-Maçonnerie. Mais, s’adonnant à des jeux de loterie, il doit fuir pour échapper à la vindicte de parieurs en colère.
À partir de 1780 commencent à paraître, à son passage, des pamphlets qui font de Cagliostro un serviteur, un cocher ou, plus généralement, un escroc. Celui-ci connaît un certain succès en Russie pour ses guérisons « miraculeuses ».
À Varsovie, il s’adonne à diverses expériences alchimiques. Séjournant à Lyon en 1784, il procède à l’inauguration d’une loge, dite « égyptienne », ayant pour titre distinctif La Sagesse Triomphante – appelée à devenir la mère-loge d’un ordre initiatique dont il sera le grand cophte.
À Paris, Cagliostro requiert des membres de la Loge des Philalèthes, qui souhaitent se placer sous son autorité, la destruction de leurs livres et de leurs manuscrits, attendu que ceux-ci ne peuvent que contenir « des faussetés et des mensonges ». À l’époque, Cagliostro jouit encore d’une excellente réputation dans les milieux aristocratiques.
Survient, en août 1785, la malencontreuse affaire du collier de la reine, dans laquelle se trouvent impliqués Cagliostro et son épouse. D’où une longue période d’emprisonnement, suivie d’une mesure d’expulsion.
Giuseppe et Serafina séjournent à Londres, à Bruxelles, en Suisse et en Italie, avant d’être arrêtés à Rome et poursuivis pour hérésie, escroquerie et magie noire.
Serafina mourra au couvent en 1794, Cagliostro, condamné à la prison à vie, l’année suivante dans sa cellule.
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© Guy Chassagnard – Auteur de :
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- –Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- –Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016).
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