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GEORGES MARTIN, MÉCÈNE DU DROIT HUMAIN : SON TESTAMENT DE PIERRE

La Fédération Française de l Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN a publié sr sob site internet un article intéressant sur Georges Martin et le temple maçonnique de la Rue Jules Breton siège de l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN

Georges Martin, mécène du DROIT HUMAIN : le Temple de la rue Jules Breton

En cette année 2016, LE DROIT HUMAIN célèbre le centenaire de la mort de son fondateur Georges Martin (1844-1916). Sans revenir sur les épisodes ayant jalonné la vie de ce grand homme, nous nous arrêterons ici sur son testament de pierre : le grand Temple de la rue Jules Breton, siège de l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN, bâtiment inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques en juin 2013 et restauré dans la foulée.

L’architecture Maçonnique apparaît, en tant que telle, au XVIIIe siècle et se développe tout au long des deux siècles suivants. Souvent discrète dans les pays latins, elle se fait facilement ostentatoire et démonstrative dans les nations anglo-saxonnes et nordiques.

Le siège de l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN de la rue Jules Breton reste aujourd’hui le bâtiment le plus original et le plus atypique édifié à Paris dans le cadre d’une activité maçonnique. Il fallait marquer les esprits, léguer dans la pierre un message universel. La notice des Monuments Historiques, le dit bien : « le bâtiment revêt une dimension militante visant à afficher, dans l’espace public, la nature et les convictions de l’Ordre et, à travers l’évocation des mythes originels, elle proclame, auprès des autres obédiences, la légitimité de la présence des femmes dans la franc-maçonnerie ».

D’abord itinérant, LE DROIT HUMAIN ne se fixe que progressivement dans ses murs, par la volonté de Georges Martin qui va financer plus des deux tiers du temple de la rue Jules Breton. Cette construction s’inscrit dans le courant de l’Egyptomanie, chère au XIXe siècle et à la Franc-Maçonnerie. Il est élevé progressivement au tournant des années 1910 et, en 1914, le Grand Temple est achevé. Il sera inauguré officiellement en septembre 1916. Georges Martin s’est adressé à l’architecte Charles Nizet (1841 – 1925). Formé à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts, ce dernier aura une brillante carrière officielle. C’est aussi un grand érudit. On retrouve sa signature dans le Moniteur des Architectes, La Revue et le Bulletin de l’Union Syndicale des Architectes… Passionné par la Renaissance, il réédite l’œuvre de Philibert de l’Orme en 1894. Mais son intérêt dépasse de loin l’art occidental et il étudie la mosquée de Cordoue dans ses moindres détails ou se passionne pour le sauvetage des célèbres temples égyptiens de Philae. Le choix de cet architecte est donc tout à fait opportun : solide formation, carrière officielle irréprochable, grande culture et connaissance du développement architectural et urbanistique de la capitale, en font l’homme de la situation.

Le programme devra, certes, se démarquer, mais aussi s’intégrer aux immeubles mitoyens en alternant une élégante bichromie de brique et pierre. Sa remarquable façade est constituée de six travées, un rez de chaussée surhaussé, une grande loggia embrassant deux niveaux, le tout surmonté d’une corniche volumétrique et d’un couronnement rappelant l’architecture antique du Moyen Orient, comme on peut en retrouver de Ninive à Babylone ou bien entendu à Jérusalem. Tout ici doit célébrer l’élan de vie. A commencer par l’élément le plus marquant qui reste, bien entendu, la loggia avec ses sept colonnes aux chapiteaux palmiformes. Les palmiers, s’élevant avec vigueur, tels des signaux, qui dans les terres arides, se trouvent au cœur des oasis, lieux de vie, de nourriture, où l’eau est présente en abondance. L’eau comme source de vie, de Connaissance. Cet éloge est repris dans le garde-corps décoré de 18 clefs d’Ankh, la croix ansée, qui est aussi symbole de vie et de résurrection. Sur la corniche, se déploient deux scarabées ailés stylisés. Symbole solaire, le scarabée renaît à l’aube et protège les vivants.

Outre ces symboles, le bâtiment se veut loquace. Les dédicaces y sont très présentes et affichent ce militantisme déjà évoqué en introduction. Au-dessus de l’entrée : ORDO AB CHAO, devise du Rite Ecossais Ancien et Accepté, rite unifiant l’ensemble des Sœurs et des Frères du DROIT HUMAIN à travers le monde, en signe de langage universel. Sous la loggia on peut aussi lire cette dédicace, fondement même de l’Ordre dans la mixité :

Dans l’humanité la femme a les mêmes devoirs que l’homme

Elle doit avoir les mêmes droits dans la famille et dans la société.

Une déclaration de principe très osée en 1916 et malheureusement toujours d’actualité.

Enfin, fièrement gravée, l’inscription DROIT HUMAIN, s’affiche au centre de l’entablement couronnant la loggia.

Avec cette architecture remarquable, Georges Martin a souhaité délivrer un message grandiose et exigeant. Celui de l’Égalité, de la Fraternité et de l’Unité de l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN.

Source : Le Droit Humain – France


A.S.:

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