Communiqué AFP du 19 janvier 2011
Neuf obédiences maçonniques ont donné mercredi une conférence de presse commune pour « faire un tour d’horizon des projets qui les réunissent et réaffirmer leurs valeurs », autrement dit pour se démarquer de la réputation vivace de mystère et de secret qui entoure la franc-maçonnerie.
Le représentant de la Loge nationale française a parlé en préambule de la « continuité de la maçonnerie qui se revendique comme diverse », soulignant que dans leur loge respective « les frères et soeurs leur avaient demandé de parler ensemble » pour faire le point.
Chacun a son tour a parlé des « valeurs communes » pour un projet de société, de l’engagement personnel, de morale républicaine, de souci du bien commun.
Le Grand Maître du Grand Orient de France Guy Arcizet a lui souligné leur « volonté stratégique de se montrer ensemble », de rappeler qu’ils sont les « représentants d’une culture commune de la franc-maçonnerie libérale et adogmatique (…) sans visées politiciennes, mais avec une connotation politique dans le sens de l’intérêt pour la cité et le bien commun ».
Notre projet « s’oppose à celui de la GLNF » (Grande Loge nationale de France), a-t-il ajouté un peu ironiquement. Il faisait référence aux dissensions apparues au sein même de cette obédience dont l’actuel Grand maître François Stifani est contesté pour ses méthodes et son comportement jugé trop personnel.
« Il utilise l’obédience et ses ressources pour sa propre gloire » avait récemment dit un de ses opposants sous couvert d’anonymat, parlant de « dévoiement » des principes de l’obédience.
La contestation au sein de la GLNF a pris un tour officiel depuis qu’un mandataire de justice a été requis pour organiser la prochaine assemblée générale qui devra notamment se prononcer sur la révocation de François Stifani.
Les participants à la conférence de presse déploraient en choeur que ce fonctionnement peu clair de la GLNF entache la réputation de la franc-maçonnerie tout entière, et qu’on ressorte à cette occasion « les vieilles affaires de réseaux supposés ».
Ils ont rappelé leurs travaux sur la défense de la laïcité, les droits de l’homme, la place de la femme dans la société, la bioéthique, la fin de vie, les minorités.
Ils estiment qu’au moment « où ressort l’idée qu’une spiritualité religieuse est obligatoire », ils représentent « le courant des agnostiques et des athées qui a son mot à dire pour restaurer les valeurs qui sont le fondement de la société ». « Spiritualité ne veut pas dire religion, mais travail de l’esprit », a dit Denise Oberlin, Grande maîtresse de la Grande Loge féminine de France.
Pour cette conférence étaient réunis Le Grand Orient de France, la Grande Loge de France, le Comité national de la Fédération française du Droit humain, la Grande Loge féminine de France, la Grande loge traditionnelle et symbolique Opéra, la Grande Loge féminine de Memphis-Misraim, la Loge nationale française, la Grande Loge mixte universelle et la Grande Loge mixte de France, ce qui représente, selon eux, un total de quelque 120.000 franc-maçons et franc-maçonnes.