Débats sur la mixité au sein de la plus ancienne obédience mixte de France.
Source : http://www.lanouvellerepublique.fr/ACTUALITE/Economie/Social/Franc-maconnerie-le-Droit-a-la-mixite
Ils sont soixante-cinq. Deux tiers de femmes, un tiers d’hommes. Tous « travaillent » au sein de deux loges, l’une à Poitiers, l’autre à Châtellerault, et partagent les mêmes valeurs. Celles de la franc-maçonnerie adogmatique (1). Ils, ou elles, ce sont les soeurs et les frères du Droit Humain. L’une des rares obédiences mixtes présente dans le paysage maçonnique français.
C’est en 1976, à Poitiers, que le Droit Humain a posé sa première pierre. Cette année-là, quelques soeurs et frères « allumaient les feux » de la « Vraie Lumière », le nom de leur loge. En 2008, le DH prend pied à Châtellerault, hébergé dans le temple du Grand Orient de France.
» Nous ne sommes pas élitistes »
Aujourd’hui, comme beaucoup d’autres obédiences du paysage maçonnique national, le Droit Humain souhaite s’exposer à la lumière. « Nous ne sommes pas secrets, disent quatre de ses représentants poitevins. Mais tout simplement discrets. »
Venus à notre rencontre dans notre rédaction de Poitiers, ces deux frères et ces deux soeurs aspirent toutefois « à l’anonymat ». Discrets et prudents. La faute à une image parfois floue de la franc-maçonnerie ? « Nous ne sommes pas élitistes. Notre souhait est d’initier des gens de toutes conditions. Il est inutile de frapper à notre porte avec l’idée de se constituer un carnet d’adresses qui servira ensuite à faire des affaires. Nous laissons cela à d’autres… »
Sur une terre le plus souvent destinée à des obédiences uniquement ouvertes aux femmes ou aux hommes, qu’apporte la mixité ? « C’est ensemble que nous pouvons construire une humanité plus fraternelle, expliquent les quatre frères et soeurs poitevins. Nous estimons que le travail en loge mixte permet d’élargir le débat, de croiser les sensibilités. »
Le Droit Humain qui se veut être un « défenseur de la laïcité », « travaille » aussi, disent ses frères et soeurs, « à l’amélioration des femmes et des hommes », grâce à un « cheminement personnel et aux travaux en loge qui permettent de réfléchir à une société meilleure et plus fraternelle ».
Encore loin des lumières du monde « profane », le Droit Humain, comme l’essentiel des obédiences, préfère encore rester dans l’ombre. Tout en souhaitant « ouvrir en grand les portes de ses temples poitevins, à ceux, intéressés par la démarche maçonnique ».