Deux systèmes séparés
Quand le jazz de type dixieland se développe et s’ancre dans le sud des Etats-Unis, avec la Louisiane pour centre névralgique, la maçonnerie de Prince Hall a déjà une longue histoire.
L’obédience porte le nom d’un esclave dit affranchi dont l’initiation se déroule le 6 mars 1775 à Boston.
Considérez comme le fondateur de l’Ordre réservé aux descendants des émigrés africains, il sera Grand Maître de 1791 jusqu’à sa mort 16 ans plus tard.
Des marches hautes en couleur à travers les rues
Les Gardons à l’esprit que les loges de Prince Hall sont exclusivement composés de Noirs.
Il n’y a pas de mixité avec les frères blancs en raison de la discrimination raciale. En 2015 la situation n’est plus ce qu’elle était, plus il reste beaucoup à faire.
En ce début du XXe siècle, les aspirations des jazzmen et celles des francsmaçons vont dans le même sens.
Leurs intérêts convergents parce qu’ils visent l’objectif commun de leur émancipation. Les uns et les autres ont un désir de reconnaissance sociale et aspirent à être traduits en tant que citoyens à part entière.
Nous sommes encore loin du discours de Martin Luther King prononcé le 28 août 1963 en faveur des droits civiques.
À l’aube des années 1900, les Églises, diverses sociétés philanthropiques et la franc-maçonnerie œuvrent en première ligne pour la juste cause.
Les musiciens sont de plus en plus nombreux à demander l’initiation.
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Parmi les plus connus de la Nouvelle-Orléans mentionnons Bunk Johnson, George Lewis, Oscar « Pope » Célestin.
La plupart seront inhumés avec les honneurs maçonniques.
Avantage axés sur l’enseignement de la morale et l’acquisition de connaissances que sur la recherche ésotérique, les ateliers noirs font un peu office d’écoles de développement personnel. Ils organisent une foison de bals, des assortiments familiaux, des défilés, des défilés.
Sans compter les marches hautes en couleur à travers les rues, toujours en vigueur, au cours associé plus d’un musicien fera ses premières dans la carrière.
Prince Hall leur fournira maintes occasions de se produire en public, ne serait-ce que lors de baptêmes, anniversaires, mariages et funérailles.
Dans les temples ou à ciel ouvert. Les avantages fonctionnent dans les deux sens : les artistes bénéficient du soutien d’un mouvement influent et celui-ci gagne en considération grâce à eux.
Car en général les «joueurs de blues», selon l’expression de Michel Jonasz, déplacent les foules.
Les maçons proposant des programmes pédagogiques. Ils ofrent aux jeunes talents, et pas seulement dans la musique, les moyens matériels de s’affirmer.