Voici le résumé et la synthèse du Colloque « Franc-Maçonnerie et Religion en France au XXe siècle » qui s’est tenu le 11 février 2014, et qui fut organisé par Le Groupe de Sociologie des religions et de la Laïcité (GSRL) du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dont Jean-Pierre Brach (EPHE-LEM), Jean-Pierre Laurant (EPHE-GSRL) et Thierry Zarcone(CNRS-GSRL).
Vous y retrouverez les interventions de Pierre-Yves Beaurepaire, Franck Frégosi, Jean-Pierre Brach, Emmanuel Kreis, Jean-Pierre Laurant, Jérôme Rousse-Lacordaire, Jean-Marie Mercier et Thierry Zarcone.
Extrait : Pierre-Yves BEAUREPAIRE
La franc-maçonnerie sous la IIIe République : Eglise de la République ou religion de substitution ?
« Si la maçonnerie moderne se tournait vers la question de la transcendance en oubliant sa tradition humaniste ou si, au contraire, au nom de son devoir de défendre l’humanisme, elle oubliait sa vocation spirituelle, l’authentique démarche maçonnique serait alors mutilée » écrit Michel Barat, ancien Grand Maître de la Grande Loge de France, dans La Conversion du regard (Albin Michel, 1992). La question des relations entre la Franc-maçonnerie, la foi, les religions et les Eglises demeure aujourd’hui, malgré un apaisement apparent, essentielle pour comprendre la polarisation du champ de forces maçonnique et les postures adoptées par les différentes obédiences qui le structurent. Le temps long historique, permet de comprendre comment à la tombée des Lumières, l’échec des apologistes conciliateurs (les abbés Bergier, Yvon, Coyer, Morellet notamment) et d’une Aufklärung catholique à la française, puis la fracture révolutionnaire, entraînent de la part de l’Eglise catholique, l’adoption d’une posture délibérément rigide et réactionnaire, qui balaie des décennies durant, toute tentative de conciliation avec des Lumières stigmatisées comme uniformément matérialistes.
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