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Franc-maçonnerie et confréries soufies

« Franc-maçonnerie et confréries soufies » est un texte déniché sur le réseau social Facebook d’Ana Anriot.

L’écrit tente de nous expliquer en quoi Franc-Maçonnerie et Soufisme (mysticisme de l’islam) sont apparentés…

ExtraitFranc-maçonnerie et confréries soufies

Au tout début du xvme siècle, une forme de sociabilité pré-maçonnique originaire du midi de la France – l’Ordre de la Grappe – est apparue à Istanbul dans le milieu des marchands français et s’est trouvée très rapidement apparentée par les Turcs à leurs confréries soufies.

 La même attitude a été adoptée face à la franc-maçonnerie à Istanbul, en Anatolie et même dans les provinces arabes de l’Empire, en particulier en Égypte. Réci­proquement, les confréries soufies ne laissaient pas les francs-maçons indiffé­rents.

Un intellectuel juif égyptien, James Sanua, soulignait, au début du xxe siècle, que les confréries de derviches méri­taient d’être étudiées de plus près parce qu’elles présentaient plusieurs parentés avec la franc-maçonnerie. De même, J. P. Brown, Grand Maître de la Grande Loge Provinciale de Turquie (Grande Loge d’Angleterre) basée à Istanbul, et orientaliste spécialisé dans l’étude du soufisme, a écrit que les derviches de la confrérie mélami « se considéraient qua­siment comme des francs-maçons et qu’ils étaient tout disposés à fraterniser avec ces derniers ». En 1867, cette confré­rie avait la réputation, d’après Brown, d’être une association de « francs-maçons musulmans ».

Dès le milieu du XIX° siècle, plusieurs membres de confréries religieuses (appe­lées tariqa, « voie », en islam) avaient épousé les idées du siècle sous la férule de quelques cheikhs éclairés. Leur projet était social, politique et religieux, et puis­que sa réalisation passait par une colla­boration avec des Intellectuels ou des politiques occidentaux, quoi de plus naturel que de s’intéresser à la « confrérie » des penseurs occidentaux, à ce qui s’appa­rentait le plus à leur tariqa, avec ses rites et ses secrets, c’est-à-dire à la franc-ma­çonnerie. Il fallait pour ces soufis être ins­truit sur les usages et les secrets de cette tariqa occidentale, à la seule différence que ces secrets étaient de l’ordre du phi­losophique et du social plutôt que reli­gieux et mystiques (secrets de la réussite politique et technologique de l’Occi­dent …). La spiritualité n’en était pas ab­sente mais elle n’était pas prioritaire pour la plupart d’entre eux.

Le rapprochement entre les deux ordres est net ; les francs­maçons sont, pour les Ottomans et les Arabes, les soufis de l’Occident ; d’ailleurs, dans les rituels maçonniques traduits en turc, on relève, entre autres, que le mot « rite » dans l’expression « Rite Écossais Ancien et Accepté » a été tra­duit par le mot tariqat, ce qui donne « Ta­riqa écossaise ancienne et acceptée » (Is­koçya fariqat-i qadime ue makbule). D’un autre côté, les traducteurs des rituels s’étaient inspirés des manuels du compa­gnonnage musulman (futuwwah chez les Arabes ; ahilik chez les Turcs), fortement marqués par la mystique soutie, pour rendre de la manière qui leur sem­blait la plus fidèle certains termes maçon­niques français. À noter qu’en Iran aussi la terminologie du soufisme a facilité la traduction en persan des rituels maçonniques.

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A.S.: