Le gouverneur général Félix Éboué a passé toute sa carrière dans l’Empire colonial français, entre les Antilles et l’Afrique subsaharienne. Administrateur de proximité, allant au devant de ses administrés, les respectant, essayant toujours de les comprendre, médiateur et républicain au plus profond de lui-même, il a souvent été écarté par des intrigues de bas étage. Il a payé son indépendance d’esprit, mais aussi son engagement dans les rangs du socialisme et dans la franc-maçonnerie qu’il ne cachait pas.
Félix Éboué – Le lion qui a dit non
de Denis Lefebvre (Editions Le Passeur – 2022 – 164 pages)
Nommé gouverneur du Tchad début 1939, une voie de garage à ses yeux, il entre vivant dans l’Histoire en août 1940 : refusant la soumission, il se rallie au général de Gaulle et devient un homme-clé de la France libre dans l’Empire colonial, organisateur sans faille qui sait mobiliser les énergies.
Il décède épuisé au Caire le 17 mai 1944, quelques semaines après la célèbre conférence de Brazzaville, sans avoir connu la libération de la France. En 1949, la République honore ce descendant d’esclave en le faisant entrer au Panthéon en même temps que Victor Schoelcher, l’homme de l’abolition de l’esclavage en 1848.
Cette biographie ne néglige aucun aspect des engagements et de la vie personnelle d’un homme hors du commun.