MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
Chronique 95
1727 – Faits et gestes maçonniques
• 1727. – Le registre des travaux de la loge londonienne At the Swan and Rummer (Le cygne et le gobelet) fait état de la « convocation d’une loge des maîtres le vendredi suivant, à six heures, pour l’examen d’affaires spéciales ».
• Il est pour la première fois fait mention dans un compte rendu de grande loge du port de « bijoux de la Maçonnerie », accrochés à un ruban de couleur blanche. Le bijou du maître de loge est une équerre, celui du premier surveillant un niveau ; au second surveillant est attribué une perpendiculaire.
• Selon le registre de la Loge d’Édimbourg, plusieurs citoyens dignes de confiance (credible citizens), envers qui des membres opératifs (operative members) avaient exprimé des objections, ont été initiés en cours d’année.
• 1728. – Un groupe de six maçons anglais, mené par le duc de Wharton, crée à Madrid la loge French’s Arms (Aux Armes Françaises) ; celle-ci sera reconnue régulière par la Grande Loge de Londres.
• La même Grande Loge de Londres crée, à l’initiative du frère John Theophilus Desaguliers (1683-1744), l’office de Grand Steward ; sorte de grand maître des banquets. Il pourra y avoir douze grands stewards au sein de l’obédience.
• En tenue de grande loge est examinée une demande de secours émanant d’un frère Henry Prichard (futur auteur de la Maçonnerie disséquée). Des frères font alors remarquer que leur propre loge a déjà répondu aux besoins de l’intéressé.
• 1730. – Charles Lennox, duc de Richmond (1707-1750), reçoit à Londres en sa loge The Horn (La Corne) Charles Louis de Secondat, baron de Montesquieu (1689-1755).
La loge de Madrid, fondée en 1728 ne s’appelait pas « French’s arms, mais St bernard street in madrid et portait le n°50 sur le grand tableau « Picart » de 1735.
Il y a eu une French’s lodge fondée en 1725 par Desaguliers et de Labeylie portant le N° 20 sur le grand tableau, mais à Londres.
La légende dit que Wharton aurait été le Président de la Loge Madrilène. Mais un article du Calédonian Mercury du 7 janvier 1729, relatant l’élection de Lord Kingston comme Grand Maître précise: « Il est à remarquer la présence du Maître de la Loge de Madrid en Espagne et les surveillants de la Loge de Caermarthen dans les Galles du sud. » Or à l’époque Wharton était sous le coup d’une condamnation pour haute trahison. Sa venue officielle en Angleterre eut signé son exécution. En outre, s’il s’était vraiment agit de lui, son nom aurait été mentionné, alors que manifestement le journaliste ignorait le nom du Vénérable de Madrid ou pensait qu’il n’était pas assez important pour le nommer.